Argus Lucidity

Chapitre 12: Bombe

Mes yeux s'ouvrent peu à peu sur un paysage familier ; la ville de l'Argus. A mes côtés, Chiyori et Jo'leen émergent aussi. Nous sommes dans une ruelle crasseuse, où se mêlent bandits et prostituées. Dans  l'air s'élève une odeur de fumé, probablement dû à la pollution du secteur. Les panneaux publicitaires éclairent le goudrons humide, et les fast-foods à l'hygiène douteuse accueillent leurs derniers clients de la soirée.  

Chiyori sors son portable et localise la position d'Andréanne :

-Elle est proche... Suivez moi...

Nous avançons donc dans la rue, sous le regard malfaisants des voyous. Ils n'aiment pas voir les soldats au triangle blanc dans leur quartier. Nous nous éloignons et atterrissons dans la zone industriel ; une trentaines d'entrepôts vides, alignés côte à côte. Après avoir bien regardé leurs numéros, Chiyori s'exclame :

-08... C'est celui-ci.

Debout face à l'entré, nous hésitons. Comment allons nous nous y prendre? Est-ce que Edenn ne va pas tous nous stopper au moment où nous franchirons la porte? Tans pis. Il faut le faire !

D'un coup sec et après un rapide regard de concertation, Jo'leen et moi défonçons l'entré d'un violent coup de pied. Celle-ci s'écroule, fragile de pars son ancienneté. Sans voir où nous avançons, nous courons à l'intérieur en dégainant nos armes.

-PAS UN GESTE ! S'écrie Jo'leen.

Petit à petit, la poussière qu'avait soulevé l'écroulement de la porte retombent. L'unique fenêtre de l'hangar laisse passer les rayons de la Lune. Ceux-ci viennent éclairer une silhouette assise sur une chaise au centre de la pièce. En plissant les yeux, je m'aperçois de qui il s'agit :

-Andréanne !! Je m'exclame en m'élançant vers elle.

A sa hauteur, je m'aperçois qu'elle est ligotée, ses cheveux retombent devant ses yeux, et un ruban lui couvre la bouche. Son regard livide se perds dans le miens, et, affolé je déchire ses liens.

-Ed... Edvin... Articule ma chef et tombant dans mes bras.

A cet instant, son corps contre le miens, je sens que quelque chose entoure sa taille. Je passe ma main par dessus son t-shirt. On dirait... Non... Doucement, et Andréanne se laissant faire, je soulève le tissu.

-Une bombe.

Jo'leen et Chiyori s'approchent, et aussitôt, tentent de la défaire. Mais impossible, il y a une dizaines de cadenas qui les en empêchent. Je m'empare de mon pistolet, décidé à les faire sauter. Mais Chiyori m'arrête :

-Tu es fou. Regarde les bien.

Interloqué, j'approche mes yeux des cadenas. Ils sont eux aussi équipés de petits capteurs, qui vont probablement faire exploser la bombe s'ils sont détruits.

-Laissez, les gars... Murmure Andréanne en se laissant retomber sur la chaise de bois.

Je ne l'ai jamais vu aussi morose. Elle semble ennuyée, comme si elle n'avait absolument pas peur de mourir. Ca me rappelle la conversation que nous avions eus tout les deux...

-Qu'est ce qu'on peut faire... Réfléchit calmement Jo'leen.

-Rien. Tranche Andréanne. Le père d'Edenn... Je l'ai vu... Il m'a tout expliqué à propos de ce monde...

Un frissons me parcours le corps. Notre jeune chef connaît donc la raison de l'apparition de ce monde?

-Il m'a dit que... Continue t-elle, fatiguée. Il m'a dit que ce monde est le fruit de ses recherches, et plus exactement, des recherches du gouvernement mondial...

-Quoi? Je bredouille.

-Cet homme... Il ne m'a pas dit son nom mais... C'est bien le père du petit Edenn. Ils se ressemblent comme deux gouttes d'eau...

C'est alors que mon regards tombe sur la bombe que porte Andréanne à sa taille. 25 minutes ! On n'a pas le temps de papoter! Je m'approche d'elle, et pose mes mains sur ses épaules.

-Tu nous expliqueras ça quand nous serons dans NOTRE monde. Je vais te réveiller, ne bouges pas.

Je pointe mon pistolet sur sa tempe, prêt à la sauver et la renvoyer sur Terre.

-Ca ne me réveillera pas. Lâche Andréanne, juste avant que j'appuie sur la détente.

-Pourquoi?! Quand on meurt dans l'Argus, on se réveille chez nous !

-Sauf si on n'est déjà mort dans nôtre monde... Murmure Ivanov.