Chapitre 7

26.7K 2K 82
                                    

Au beau milieu de la nuit, quand une accalmie a enfin commencé à s'installer, Esther et moi avons pris des veste à la cave et sommes sorties pour rejoindre l'hôtel de ville, comme elle l'appellait.
-Qu'est-ce qu'on cherche, en fait ? Lui ai-je demandé en appuyant l'interrupteur.
Un seul lustre a réagi, et sur six ampoules, seulement trois se sont allumées. Tout avait dû claquer. Je me suis vaguement demandée si je savais changer des ampoules, puis ai balayé la question en me rendant compte qu'il devait être près de minuit et que j'avais peut-être autre chose à faire que de jouer les électriciennes. Tout ce que je savais faire, c'était remettre le courant quand un fusible pétait, et ça consistait juste à trouver le bon interrupteur.
-D'autres cartes, je pense, a répondu Esther à voix haute, en disparaissant dans un autre couloir. Ce serait pas mal de trouver d'autres annotations, ça peut peut-être nous aider.
Je me susi rendue dans le couloir en face de celui où elle venait d'aller. Si c'était bien l'hôtel de ville, peut-être qu'il y aurait cette fois-çi un moyen de communication. J'en doutais fortement, puisque visiblement tout cet endroti avait équipé pour qu'on y reste longtemps, mais ça valait toujours le coup d'essayer.
Le couloir s'étendait sur deux mètres derrière la porte, puis se divisait en deux escaliers, l'un montant, l'autre (attention, suspense) descendant. Comme les caves dans les maisons s'avéraient abriter une sacrée réserve, j'ai décidé de descendre.
C'était sombre et je n'ai pas trouvé d'interrupteur, mais j'ai continué, en profitant d'avoir à nouveau deux bras fonctionnels pour me tenir et au mur et à la rampe. Après avoir descendu un certain nombre de marches, l'équivalent d'un ou deux étages au moins, j'ai enfin effleuré de la main un interrupteur, que j'ai pressé.
La pièce dans laquelle je me trouvais se résumait à une grande, très grande cave, mur en béton, plafond un peu bas, comme n'importe quelle autre cave que je pouvais voir dans le village. Absolument rien de spécial. Histoire de remplir le vide, ou bien de dissiper ma déception, j'ai toussé vaguement, puis me suis vraiment énervée et ai parcouru à grands pas la pièce. J'avais besoin de frapper quelque chose.
Mais la pièce était vide. Faute de mieux, j'ai donné un coup de pied rageux dans le mur. J'ai dû taper dans un fil ou dans un boîtier, parce l'ampoule a claqué.
-Merde ! Ai-je crié.
Ca ne m'a menée à rien, à part avoir mal au pied, toujours dans le noir. Je me suis adossée au mur, toujours furieuse.
-Y'a aucune putain d'ampoule qui est foutue de marcher, ou c'est moi ? Ai-je crié. Merde !
Deux secondes après ma glorieuse tirade, l'ampoule a grésillée, puis s'est rallumée. C'était une coïncidence...j'espèrais que ça le soie, du moins. Si ca ne l'était pas, cette histoire devenait vraiment bizarre.
Refroidie par ce qui venait de se passer, j'ai éteint la lumière et suis remontée dans le hall. Esther avait réetalée probablement le contenu d'une bibliothèque entière sur la table, et épluchait malgré tout méthodiquement. C'était à tous les coups une des ces génies qui avaient besoin de bazar pour s'y retrouver.
-Ah, t'es là, a-t-elle dit en me voyant arriver. T'étais partie où ?
-Faire le tour du propriétaire, ai-je répondu. Tu t'es pas inquiétée ?
-Si, mais j'avais la flemme de me lever.
-D'accord...comment je peux t'aider ?
-En trouvant un truc qui pourrait nous aider. N'importe quoi.
-OK. Je vais voir aux autres étages au cas où il y aie quelque chose d'intéressant.
J'ai rattrappé et calé une pile de papier qui menacait de tomber par terre et suis repartie dans le même couloir, cette fois-çi pour prendre les escaliers qui montaient. Il donnait sur une autre couloir au premier étage du bâtiment, une enfilade de porte donnant sur des pièces uniquement équipées d'étagère, de bureaux et différentes chaises, toutes dépareillées.
Par un mélange de curiosité et d'ennui, je me suis appuyée contre le chambranle d'une des portes, et fixé malgré la pénombre l'ampoule nue qui était supposée éclairer la pièce. Je n'avais aucune idée de quoi faire. J'ai haussé les épaules et ouvert la bouche :
-Euh...Allume-toi ?
Une seconde s'est écoulée, pendant laquelle n'importe quoi, notamment des remarques sur ma stupidité, m'est passé par la tête. Dans un râle inaudible, l'ampoule s'est allumée. J'ai souri, ne sachant pas réellement comment réagir. Jana Mierzwiak, la fille qui murmurait à l'oreille des ampoules (si elles en avaient). J'ai ri.

PS : Hey ! Échoués a dépassé les cent vues ! Je suis hyper contente, je ne reçois que des retours positifs jusqu'ici et je prends beaucoup de plaisir à écrire les aventures de Jana. Vous êtes adorables !

Échoués (FR)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant