Chapitre 9

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Je me suis appuyé un peu plus fort contre le mur, déstabilisée, et ai regardé Melanie se remette à sa fresque. Après quelques minutes à reprendre mon souffle, je me suis remise sur mes jambes, l'ai saluée et me suis enfin dirigée vers la maison qu'on avait décidé d'occuper avec Esther.
A l'intérieur, je suis descendue dans la cave pour me trouver de quoi manger ; d'un coup, j'ai eu faim. J'ai détaillé les rayons, me souvenant que Melanie avait trouvé de la peinture là. A défaut d'un bon film, je pouvais toujours trouver de quoi lire.
Bah non. J'ai récupéré du chili con carne en boîte et suis remontée pour me le faire réchauffer. En attendant que ça cuise, j'ai essayé de jouer à nouveau avec mon point de lumière. Je ne contrôlais pas vraiment le tout, mais dans les grandes lignes, j'arrivais à agrandir et réduire la zone des taches. J'ai essayé de contrôler la façon dont elle se répandaient, sans succès.
Trois heures et un plat de chili con carne plus tard, Esther est rentrée. Elle avait plusieurs cartes sous le bras, et avait aussi pris un sac là-bas, puisque que je ne me souvenais pas l'avoir vu partir avec.
-J'en ai un aussi ! S'est-elle exclamée en balançant ses affaires sur la table.
J'étais en train de me rendre compte qu'elle était du genre bordélique. Elle a enlevé sa veste, relevé sa manche et posé son index pour me montrer le sien.
-Je fais des trucs différents, a-t-elle précisé.
-Comme quoi ?
Elle a enlevé son doigt et s'est concentrée à son tour. Au bout de quelques secondes, des arabesques de glace ont commencé à marbrer sa peau, et en une trentaine de secondes, son avant-bras tout entier était figé dans la glace. J'ai tapoté du bout de l'ongle, pour constater que c'était une couche bien épaisse.
-Ouah, ai-je soufflé. C'est assez cool, ça me fait penser à Frozone dans les Indestructibles. T'as pas froid ?
-Non. Toi non plus, je te rappelle. Et plus à la Reine des Neiges, non ? Ça me paraît plus cool.
-Elsa n'a pas profité de l'arrivée des forces de l'ordre pour faire un jeu de mots sur son pouvoir.
-Tu marques un point. Et puis je ne suis pas sûre que ce soie si cool que ça, à y réfléchir.
-Pourquoi ça ?
-Mettons qu'on soie vraiment en train de muter...
-Je ne suis pas sûre que tout ça donne de la place au doute.
-On est en train de muter. Et ces mutations sont assez sympa, mais si on en subissait d'autres ?
-Quel genre d'autres mutations ?
-Je sais pas, des lésions au cerveau, de nouvelles allergies, des choses comme ça.
On s'est tues pendant quelques minutes, pendant lesquelles j'ai suivi du doigt les motifs formés sur ma peau par la lumière, qui a commencé à vibrer pour doucement basculer depuis un vert émeraude jusqu'à un bleu pastel. C'était assez joli, même si le turquoise restait ma couleur préférée. Quelqu'un a frappé. Avant d'aller ouvrir, j'ai donné un coup sur la table en souriant à nouveau ;
-Tu sais quoi ? Ce n'est pas arrivée pour l'instant, et il y a potentiellement des chances pour que ça n'arrive pas, donc cessons d'y penser pour l'instant.
-OK, a concédé Esther.
Rassérénée, je suis allée ouvrir la porte. C'était Ethan. Il a jeté un coup d'œil à l'intérieur puis m'a détaillée de la tête aux pieds.
-Ton bras, a-t-il dit.

Note : j'ai vu en allant poster ce chapitre qu'on a dépassé les 200 vues ! Merci à toi, lecteur, de lire et d'apprécier Échoués ; personnellement, j'en apprécie l'écriture.

Échoués (FR)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant