Chapitre 25

12K 1.1K 25
                                    

Alors que je n'étais encore qu'à deux minutes de la ville, un fracas terrible se faisait entendre. C'était des sons mêlés ensemble à la va-vite ; des cris, des détonations d'armes à feu, des ordres braillés, les entrechoquement du métal et en sous-tension, des conversations et des pleurs. Il y avait de l'électricité dans l'air, et étonnamment ça ne me donnait pas envie de détaler ; ça me galvanisait.
J'ai laissé tomber mon vélo contre le mur de la première maison, et ai récupéré mon sac d'armes. J'allais courir en direction du coeur de la bataille lorsque la porte de la maison a été ouverte par Melanie.
-On m'a laissée en stand-by pour que je m'occupe des blessés, m'expliqua-t-elle. Ecoute, faut que tu fasses gaffe, d'accord ? Ils ont des armes à feu et ne sont pas content de se faire trimballer par une bande d'ados.
-OK, merci pour l'avertissement.
-Et si tu cherches Ethan, je crois qu'il est dans les alentours de l'hôtel de ville.
Elle a appuyé sa remarque d'un sourire complice. Bon Dieu, c'était aussi évident ?
Je l'ai remerciée à nouveau et ai commencé à tailler ma route vers la mairie. Apparemment, tout le combat se concentrait là-bas. Les rues autours servaient simplement de déversoirs pour ceux qui ne pouvait plus se battre, ou qui ne pouvaient plus du tout.
J'allais rejoindre l'hôtel de ville lorsque j'ai vu un adulte en gilet pare-balles armé me barrer la route à l'autre bout de la rue. J'ai sorti mon couteau et ai marché le plus silencieusement vers lui, tout en essayant de me convaincre. Je n'ai pas vraiment eu le temps de faire ça et ai simplement enfoncé la lame dans sa hanche jusqu'à la garde du couteau.
-Oh mon Dieu ! Pardon, me suis-je excusée.
Il s'est effondré en poussant un gémissement, et je lui ai arraché son arme des mains pour le mettre hors d'état de nuire. Je me suis retournée en dégainant l'arme. C'était Ethan, et il avait un fou rire ;
-Désolé, c'est juste que...tu t'es excusée !
J'ai légèrement souri, un peu honteuse.
-Qu'est-ce qu'on dit, déjà ? "Chassez le naturel, il revient au galop", cita Ethan.
-Comment ça se passe ? ai-je demandé en passant une main dans mes cheveux.
J'aurai dû penser à me les attacher.
-Des salves arrivent vers là tous les quarts d'heure. On essaye juste de les repousser assez longtemps pour que les secours arrivent.
-Ça va être une longue journée.
-Tu parles. T'es venue de battre ?
-Comme dirait Tallahassee, ou on se la pète, ou on se dégonfle, ai-je dit en souriant.
-Dieu merci, enfin un film que j'ai déjà vu, soupira Ethan.
Puis on a coupé court à la conversation pour aller aider les autres. Dans le corps de la bataille, je suis tout simplement passée en mode automatique. Je poignardais, je tirais et je frappais sans aucun scrupule. Je n'étais pas spécialement à ça, et je n'en tirais aucun plaisir non plus, mais peut-être que c'était nécessaire.
Je jetais de rapides coups d'oeil aux autres. Ethan semblait faire tout à peu près comme moi, avec cependant un peu plus d'aisance. Esther faisait tourner tous ses adversaires en bourrique. Elle faisait mine de frapper là pour finalement frapper autrepart, elle les prenait au dépourvu, et affichait un air assez fourbe. De son côté, Graham semblait prendre son pied dans l'action. J'ai aussi remarqué Leslie, qui frappait les gens en faisant des manières, comme si elle ne voulait pas se salir. C'était assez comique.
Mais un quart d'heure plus tard, les troupes de VWR commençaient à reprendre le dessus. C'était plus logique, étant donné que c'était eux qui avaient les armes à feu.
-Putain, Ethan, qu'est-ce qu'on fait ? demanda quelqu'un.
-Faut qu'on se replie ! suggéra Esther d'un ton plus autoritaire que d'habitude.
-À l'hôtel de ville ! ai-je ordonné.
Notre petit armée ne se l'est pas fait dire deux fois. En moins de deux minutes, ils faisaient rentrer les derniers combattants à l'intérieur. Le dernier à rentrer fut Graham, qui avait la tête d'un gosse qui s'était bien amusé. Après s'être assurés que tous les survivants étaient à l'intérieur, on a fermé et verrouillé la porte.

N/A : Désolée pour le retard, et j'ai bien réfléchi ; il y aura une suite à Échoués.
Bisoux magiques !

Échoués (FR)Donde viven las historias. Descúbrelo ahora