Part 33

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Dr. Niang: ah, le voici...tu veux écouter les battements du cœur?

Elle avait déjà fait ses recherches. Elle était consciente qu'on pouvait entre les battements du cœur de l'embryo dès le 12ème semaines. Et elle m'avait aucun intérêt à l'entendre.

Salimatou: non

Dr. Niang: tu es sûre?

Elle hésita un moment et puis se demande ce qu'elle allait perdre en le faisant. Ça n'allait pas changer sa décision de toute façon - se disait-elle.

Salimatou: d'accord, faites moi écouter les battements.

Le gynécologue augmenta le son et ce qui s'ensuivit était inattendu...

Il y'a eu un moment silence où elle n'entendait plus rien apart les battements du cœur. Son monde venait d'être transformé en quelques secondes. C'était un émotion tout nouveau, elle n'avait pas les mots pour le décrire. Jusqu'à que Dr. Niang finisse la consultation, elle ne disait plus rien.

Dr. Niang: okay, les résultats sont sorties, c'est confirmé, vous êtes à exactement 15 semaines de grosses. Maintenant on peut procéder pour la procédure. L'infirmière va venir t'aider à te préparer.

Salimatou: d'accord

Beaucoup de femmes n'ont pas la chance que Salimatou a, de pouvoir avorter dans des lieux saines et avec des docteurs qualifiés. La loi est si sévère que des victimes de viols n'ont aucun choix que de continuer à leur terme.

Pour qu'une femme puisse bénéficier d'un avortement légal, elle doit obtenir l'avis de trois médecins que sa vie est en danger, souvent à grands frais et impliquant une longue procédure. Pratiquement aucune résiliation légale n'est effectuée. Dans un cas signalé, une fillette de 10 ans, enceinte de jumeaux à la suite d'un viol, a été forcée de poursuivre sa grossesse malgré les risques pour sa santé, selon l'AJS, qui a fait pression au nom de la fille. Les femmes recherchent des avortements clandestins, risquant leur vie entre les mains de médecins qui ne sont peut-être pas qualifiés ou qui ne disposent pas de l'équipement nécessaire. Huit à 13 pour cent des décès maternels au Sénégal sont le résultat d'avortements clandestins, selon l'étude.

Quelque heures plustard...elle était chez elle. Ousmane qui travaillait à la maison ces temps ci, était surprise de la voir de retour aussitôt.

Ousmane: qu'est-ce que tu fais ici à cette heure? Tu as oublié quelque chose?

Salimatou: prend moi dans tes bras, s'il te plaît.

Il abdiqua sans poser de question. Elle s'est mis sur ses genoux et il l'a serré très fort. Ils sont restés comme ça des minutes dans le silence. Quand elle s'est sentie mieux, elle s'est éloignée de lui mais toujours assise sur ses genoux.

Ousmane: qui y'a t'il?

Salimatou: je suis juste fatiguée.

Ousmane: c'est encore ta tête qui te fait mal?

Salimatou: oui c'est ça.

Ousmane: il faut aller à l'hôpital alors.

Salimatou: je pense que c'est ce que je vais faire.

Ousmane: tu veux que je te prépare un truc à boire?

Salimatou: non ça va. Ousmane?

Ousmane: oui!

Salimatou: Promets moi une chose

Ousmane: quoi?

Salimatou: Que n'importe ce que nous traverserons, tu ne m'abandonneras jamais.

Prisonniers de leur destinsWhere stories live. Discover now