28 - Heartbreaker

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Hello !

Voilà sans doute le dernier chapitre de la semaine... Merci d'avoir tout lu, je reviens dès que possible ! Je sais que je ne suis pas très régulière, paaaardon.

N'hésitez pas, même si je radote, à parler de cette fiction autour de vous : j'ai besoin de critiques.

Merci pour vos votes/reviews, qui me font toujours plaisir :-D

Bonne semaine !

Sea

*

Colibri prétendra toujours qu'elle hait les enfants plus que moi. C'est peut-être vrai, mais toujours est-il qu'il était hors de question que j'hébergeasse deux petits moroï chez moi, à Paris. Une fois notre communication interrompue, je dus lancer à Traian – cet infâme enfant-moroï qui m'avait déjà lacéré plusieurs fois les mains – un sec :

- Il suffit, elle ne nous entend plus.

Il cessa aussitôt ses plaintes et gémissements affolés et m'adressa un large sourire, enchanté :

- C'est bon ? Tu crois qu'elle voudra bien qu'on aille chez elle, ton amie ?

- Il faudra que tu feignes de me craindre grandement. Et que tu repasses tes loques avant d'arriver chez elle pour l'attendrir, mais si tu restes sage le temps qu'elle dise oui, peut-être pourras-tu demeurer chez elle.

- Valeriu aussi ?

Valeriu, Valeriu ! Cette infecte créature n'avait que le nom de son frère aux lèvres ! Ah, parlez-moi de l'instinct clanique des moroï, s'il vous plaît !

- Si tu te comportes mal, Valeriu restera en Roumanie.

- Oh, non, tu avais dit...

- Il est minuit, à présent ! Plus que temps de te coucher, alors va !

Nous étions dans une chambre d'hôtel, à Bucarest. L'avion partait le lendemain matin, et j'avais bien mérité un peu de repos.

Pour ce qui est des deux moroï, je tiens à ne pas revenir sur les événements qui firent que je m'engageai par serment à ne pas abandonner le plus vieux. Si ce n'est qu'il impliqua un humain pompiste alcoolisé et violent, une crise de narcolepsie remarquable, un petit moroï bien trop malin pour son âge, et ma préférence légèrement plus marquée pour le genre moroï que pour le genre humain.

Toujours était-il que Traian – l'aîné des deux petits moroï – et son nourrisson de frère partageaient ma minable chambre d'hôtel. Le plus âgé dormait sur un lit d'appoint et j'avais accepté de prendre sous mon aile le plus jeune – à ce sujet, votre expression « prendre sous son aile » vient du peuple vampire, car nos nouveaux-nés, malheureusement très fragiles, ont besoin d'être réchauffés par un corps vivant, qu'ils soient moroï ou strigoï, d'ailleurs, et les vampires en général peuvent développer des membranes, ou « ailes », si nécessaire. Aussi, cette espèce de ridicule morceau de viande se tenait lové contre mon bras, un pouce dans la bouche, repu d'avoir bu un lait en poudre que Traian m'avait demandé d'acheter. Tous mes habits et affaires fleuraient le moroï et la chambre empestait comme il se devait.

Traian, à cause de ce damné serment, avait obtenu de moi que je le ramenasse à Paris, mais j'eusse grandement préféré le confier à Sophie. Et si cette dernière démissionnait de son poste de médecin-légiste : quoi de mieux que deux enfants en bas âge pour ne pas dépérir d'ennui ?

Aussi, avec le concours de ce petit parasite, je décidai de monter cette petite mise en scène, qui devait mener Colibri à la conclusion suivante : elle se devrait à mon retour de protéger les deux moroï de ma haine et les abriter chez elle. Ceci dit, la présence du voirloup chez la médecin-légiste avait lieu de me causer quelque inquiétude. Cependant, j'étais loin, elle était seule et sans la moindre défense. J'eusse beau me faire un sang d'encre, si le voirloup voulait du mal à la jeune humaine, il eût tout son temps pour exercer sur elle ses plans diaboliques. Ceci dit, je ne m'inquiétai pas outre mesure, car si ce stupide voirloup avait désiré tourmenter mon humaine de façon... disons... frontale, il l'eût fait déjà et nous n'entendrions plus parler de la malheureuse. Non, cet animal-là – car les voirloups, croyez-m'en, tiennent davantage de la bête que de l'humain – cherchait sans doute à soutirer à Sophie des informations à mon sujet. J'espérai seulement que son apparence animale n'endormît pas les soupçons et la méfiance de Colibri, mais sur ce point également, je ne me méprenais pas sur les capacités intellectuelles admirables de la jeune humaine.

Vampire ConsultantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant