7

4.7K 815 107
                                    


Comme toute soirée réussie de médecine, trop de monde se pécho.

Anatole éclate de rire quand Angèle bouscule un couple à cette grande soirée. La brune a tiré plusieurs fois sur son joint bien dosé avant d'entrer et les mains dans les poches, elle essaye d'imiter la démarche du brun, sans grand succès.

— Selim m'a demandé pardon hier, raconte-t-elle en gloussant.

Dans un autre contexte, Angèle aurait sûrement éclaté en larmes. Mais là, à cette fête, défoncée, elle en rit.

— Pourquoi ?

— Parce qu'il a cassé, explique la brune en sentant sa voix se briser.

Même la fausse joie d'Angèle n'arrive pas à cacher sa déception, sa douleur et son incompréhension. La nouvelle fait un choc à Anatole. Il ne s'attendait pas à ça, quelques jours à peine après qu'elle lui ait dit que ça n'allait plus.

— J'ai tout essayé avec lui, avoue-t-elle.

— Angèle, parle pas de lui, profite de la soirée.

— Non, non, non. Non, tu comprends pas Anatole. J'ai tout fait pour qu'il tombe amoureux de moi. Tout. Il m'a aimée. Par dépit.

Ses mots transperceraient le cœur de n'importe qui. Ça lui rappelle toutes les années où il a aimé Alice alors que celle-ci ne vivait que pour Isi'. Ça remonte, mais ça ne s'efface pas. C'est comme ça qu'Anatole a grandi.

— Et là, il me quitte putain. J'en ai marre de l'amour, ça me bouffe.

Finalement, elle se met à danser avec un inconnu. Anatole la surveille un peu, sans savoir quoi faire étant lui-même trop défoncé pour ne pas profiter de la soirée.

Soudain, il voit Lilia entrer. Anatole, toujours aussi con, lui fait de grands signes de main. Elle part dans la direction opposée. Mais le brun ne veut pas laisser Angèle seule, alors supplie l'Asiatique de venir vers lui en criant son nom beaucoup trop fort. Ça va la gêner, il s'en fout.

Ça marche.

Elle vient vers lui.

— Salut.

— Arrête de crier mon nom, répond-elle, les sourcils froncés.

— Je peux te parler ce soir ? demande-t-il.

— Tu me parles là, remarque-t-elle.

— Sans les autres autour, et quand je serai plus moi-même, explique-t-il en montrant le joint encore dans sa main.

Lilia a l'air sceptique.

— Tu veux me parler de quoi ?

C'est le moment. Mais Anatole a peur que ça s'entende.

— De ce qui s'est passé au collège. Pour m'excuser pour ce que j'ai fait.

— Tu sais que je te pardonnerai pas ?

Anatole y repense maintenant, moins drogué.

— Je veux juste régler ça.

— OK, je t'écouterai, mais à une seule condition.

Le brun est surpris par la détermination tranchante de Lilia.

— Laquelle ?

— Que t'essayes de déterminer si Dina est intéressée par les filles ou pas.

Anatole ne sait déjà plus qui est Dina, mais si c'est la seule condition, ça lui va. Tout à coup, il réalise le sous-entendu proéminent de ce qu'elle demande.

— T'aimes les filles ? Genre, t'es lesbienne ?

— Est-ce que ça te regarde ? réplique Lilia en se retournant.

L'Asiatique lui a piqué son joint.

— Si on se recroise dans la soirée, on ira dehors pour parler.

Anatole, choqué par le personnage haut en couleur de Lilia, hoche la tête, les yeux rivés sur la foule. Finalement, il l'avoue après avoir senti son cœur se pincer, il avait peut-être une attraction impossible pour elle aussi, comme toutes ses attractions impossibles, allant de Coline à Angèle par le passé. Mais maintenant qu'il faut l'enterrer, il doit se réveiller.

— Angèle, appelle-t-il.

La brune se retourne. Son mascara a coulé.

— Qu'est-ce qui se passe ?

— J'ai trompé Selim, en embrassant ce vieux mec. Il m'attire même pas bon sang.

Il soupire, fatigué, mais compatissant.

— Il a cassé, t'as trompé personne, rappelle-t-il doucement.

Elle pleure maintenant.

— Je sais. Et je suis vraiment seule maintenant.

ZutOù les histoires vivent. Découvrez maintenant