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— Salut, lance Anatole.

Lilia, qui sort des cours, fronce les sourcils en le voyant.

— Je peux te parler ?

La brune refuse rien que du regard. Mais Anatole insiste. Égoïstement, il a besoin de dialoguer, là, tout de suite.

— J'ai pas le temps pour te parler. Je suis en prépa, rappelle-t-elle.

— Ce sera pas long, ment-il.

L'Asiatique soupire. Elle sait qu'il n'abandonnera pas cette discussion de sitôt. Elle cède finalement, sûrement pour raccourcir au plus vite leurs échanges et gagner du temps.

— Je t'écoute.

Anatole souffle, regarde autour de lui et déclare :

— J'ai beaucoup réfléchi sur mes actions. Et je pense que dire pardon ça sert à rien. Genre strictement à rien pour l'instant, surtout dans cette situation. Mais je voulais juste clarifier un truc. J'étais un gros con, je le sais. Mais je suis plus la même personne et j'ai capté que tu me pardonneras pas. Et je forcerai pas, parce que ça sert plus à rien de remuer le couteau dans la plaie. Mais je voulais te dire que me rendre compte que j'avais fait des erreurs grâce à toi, ça m'aide maintenant. Parce que je suis en train de grandir et de me chercher même si je suis pas facile à trouver. Et là c'est sûrement que du charabia pour toi. Donc voilà, je voulais savoir si tu penses que là, maintenant, l'Anatole du présent est quelqu'un de bien. Parce que je veux être quelqu'un de bien.

La jeune femme, immobile devant lui, les yeux durs, a l'air pensive. Lilia n'est pas méchante, elle est réaliste.

— J'en sais rien, avoue-t-elle sincèrement.

Le brun sourit. Ça lui suffit de nouveau. Elle n'en sait rien. Elle n'a pas dit « non » et ne dira jamais « oui ». Alors, ça lui va.

— Merci, Lilia. Et tiens, d'autres coupons.

Elle les accepte sans rien dire. Il la laisse repartir, puis de sa poche, sort son appareil photo. Le brun prend l'endroit où il lui a parlé en photo. Encore un autre lieu qui doit rester gravé en lui. Il apprend à se comprendre maintenant, même si c'est affreusement blessant pour son ego.

Parce que la vie, ce n'est jamais ni tout noir ni tout blanc. C'est empli de nuances de gris pour Anatole aujourd'hui. Mais peut-être que les couleurs s'ajouteront une par une, pour l'aider à retrouver l'espoir qu'il a perdu.

ZutTahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon