CHAPITRE DIX-SEPT

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— Éd, tu vomis encore ? !

Pour toute réponse, je dégobille dans les toilettes. Je sais, tout ceci est très classe. Je crois que les huîtres des fêtes de Noël sont très mal passées et je suis dans la douleur depuis maintenant trois jours. C'est tout de même moins pire aujourd'hui, du moins jusqu'à ce que je boive du jus d'orange. Ma mère vient caresser gentiment mon dos tandis qu'elle me demande :

— Tu es sûr de vouloir rester seul ce soir ?

— T'as vraiment envie de me regarder me vider toute la soirée ? Je lâche, blême.

— Nan, t'as raison.

Elle sourit mais je devine son inquiétude qui se cache derrière ce dernier. J'essuie ma bouche avec du papier puis transporte mon corps jusqu'à mon lit où je m'affale comme un déchet. Ma mère, mon père ainsi que mon plus petit frère partent pour Paris chez des amis avant dix-huit heures tandis que Tristan est chez des potes. La soirée va être longue. En plus, Noah ne répond même plus à son portable depuis plusieurs jours. Et j'avoue que je n'ose pas aller le voir malgré le peu, même très peu, de distance qui nous sépare. Je me demande ce qu'il fait ce soir. J'ai du mal à le voir sortir à moins qu'il voit Léon. Ils se sont pas mal rapprochés ces derniers temps et je trouve ça vraiment bien que Noah réussisse à trouver quelqu'un, un ami. Je crois que ça lui fait du bien d'être moins seul.
J'envoie finalement un autre message à Noah pour savoir ce qu'il fait ce soir puis attends patiemment une réponse.

«Et toi ?»

Il ne répond pas à ma question mais la rend juste. Je réponds juste alors aussi.

«Allongé comme un déchet (note la rime). Merci les huîtres.»

«Mince (impressionnant, je dois dire). Tu es tout seul ?»

«Non, il y a mon lit ;) Mais ouais, je passe ma soirée tout seul.»

Je repose mon téléphone et lâche ma tête en arrière tout en respirant fortement . Il est vingt-et-une heure, nous sommes le 31 décembre et je suis absolument tout seul alors que j'aurais pu le fêter avec mes potes. Je ne pense pas que j'aurais pu tenir une heure de toute façon avec mes crampes abdominales et au foie. Et puis, pour le moment, je suis bien mieux à dormir.

Je suis en train de somnoler lorsque j'entends sonner chez moi. Un grognement incompréhensible et qui est censé traduire ma flemme et mon mécontentement s'échappe de ma bouche. Je me décide cependant à aller voir. Je parie que ma mère à oublier un truc pour sa soirée ou quelque chose du même genre. Je descends lentement les escaliers et lorsque j'ouvre la porte un tout petit chiot se retrouve dans mes bras. C'est quoi ça ?
Je prends le petit animal dans une meilleure position tout en levant la tête vers Noah qui me fait un petit sourire.

— T'as eu un chien ? ! Je demande sans même essayer de cacher ma surprise.

Il hoche doucement la tête tout en regardant la petite bête assez tendrement. Je ne sais pas trop pourquoi mais je ris et d'autant plus lorsque je remarque le paquet de Dragibus au bras de mon copain. Je m'avance alors vers Noah et le tire à moi pour venir l'embrasser. Il vient poser ses mains sur mes hanches avant de me reculer.

— Tu m'embrasses alors que t'es malade ? S'écœure Noah, en exagérant.

— C'est pas contagieux, Je justifie.

Nous nous embrassons de nouveau avant que je me détache de lui à cause du chiot qui me lèche l'oreille.

— Il s'appelle comment ?

— Moon.

— Comme la lune ?

— Comme la lune, Il acquiesce.

Impuissant✅Where stories live. Discover now