VINGT-DEUX

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— Je crois que je ne réalise toujours pas que j'ai mon bac.

— Bordel, moi non plus. Après toutes ces années d'école, c'est fini putain !

— Et on a eu mention.

— Mention bien en plus !

Je crois que Dan et moi avons un peu beaucoup bu, surtout lui. Nous ne réalisons toujours pas que, ça y'est, le lycée c'est fini. Je continue de danser comme un gogo et Dan aussi. Forcément, nous avons fêté notre réussite et sommes allés en boîte avec toute la bande. J'ai proposé à Noah de venir mais je n'ai pas de nouvelles de lui depuis quelques jours. Pourtant, j'ai regardé sur internet et il a eu son bac et même avec mention très bien alors je ne vois pas de quoi il se cache.

— Faut que je sorte, je me sens pas bien.

J'attrape en conséquent Dan par le bras et le tire jusqu'à la sortie. Il prend alors quelques fraîches respirations et je remarque ainsi la pâleur inquiétante de mon ami.

— Assis-toi, Je lui conseille et c'est ce qu'il fait.

Après nous être posés, Dan veut marcher et c'est ce que nous faisons, laissant les autres derrière nous.

— Mon Dieu, j'aurais pas dû tant boire avant de rentrer là-dedans.

— C'est ce que tu dis à chaque fois, Je me moque de lui.

— Fais le malin, p'tite bite.

Je pouffe avant de demander :

— On rentre où ?

— Le plus près possible.

— Chez moi alors.

Le temps de marcher, Dan décuve et semble maintenant complètement voire trop redescendu. Lorsqu'il voit les jeux pour enfants au loin, il quémande à s'y rendre et j'accepte. Il s'allonge alors sur le machin qui se balance comme une balançoire mais qui peut accueillir plusieurs personnes. Dan fixe alors le ciel et je le rejoins, réalisant qu'il y a des étoiles par la même occasion.

— Tu nous fais le moment confidence de la soirée ? J'ironise et mon ami me donne un coup de coude.

— Ferme-la un peu.

Nous continuons de fixer le ciel sombre et je me demande ce que peut penser Dan pou afficher un air si grave.

— Tu penses à quoi ? Je demande plus sérieusement.

— Mes parents.

Il a vraiment trop décuvé pour me parler d'eux. Je veux dire, il ne l'a jamais vraiment fait avant alors il y a de quoi être surpris.

— C'est vrai que tu ne m'en as jamais trop parlé.

— Ils sont morts.

Outch. Je déglutis et je me dis "mais comment j'ai pu passer à côté de ça ?".

— Tu vis avec qui alors ?

— La sœur de ma mère.

Un silence s'en suit avant qu'il ne rajoute :

— J'avais neuf ans quand ils sont morts. Ça a été les pires années de ma vie. Je n'avais personne, jusqu'au collège où j'ai rencontré Amandine. Cette fille, c'est bien plus que ma copine, c'est ma sauveuse. Sans elle, je, je ne sais pas ce que je serai devenu.

Je ne sais plus que dire, me sentant toujours aussi bête de n'avoir jamais rien compris.

— Je suis désolé, en tous les cas.

Impuissant✅Where stories live. Discover now