CHAPITRE TRENTE

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Imagine Dragons - Second Chances

1 mois.
C'est le temps que Noah est resté à l'hôpital. Il avait déjà passé deux-trois jours le week-end en sortie autorisée avec moi et j'ai compris ce qu'il endurait tous les jours. Du moins, j'en ai compris quelques trucs en l'observant.

Je me rends bien compte que chaque jour est une sorte de bataille pour lui, une bataille contre lui-même qui plus est. Alors, je le soutiens comme je peux. J'essaye de lui faire à manger pour qu'il n'est plus à se prendre la tête avec la bouffe. Parfois, il faut tout de même que je le force à manger quand il saute plus d'un repas. On se confronte ainsi encore l'un à l'autre mais c'est pour aller de l'avant.

Noah continue de faire des crises de panique où il pleure, pleure et pleure encore. Parfois, rien que le fait de se regarder dans un miroir lui donne les larmes aux yeux. Ou comme le reportage d'une ancienne mannequin à la télé qui avait souffert d'anorexie et qui en témoignait. Là aussi, Noah a pleuré. Parce qu'il s'est reconnu et qu'il ne voulait pas être ça, être anorexique. C'est dur pour lui d'être lui, Noah, et pas un anorexique. Il a du mal à se dissocier de la pathologie.

De mon côté, je fais du mieux pour le soutenir tout en conciliant avec mes études. Je me donne les meilleurs moyens pour réussir et j'espère que ce sera assez pour mes épreuves. Il faut avouer que c'est dur de travailler et d'être concentré dans ce genre de situation.

Je rentre d'une ballade avec Moon et je sais que Noah doit être rentré depuis tout à l'heure. Le chien saute aussitôt sur son maître quand nous rentrons dans l'appartement. Noah vient ensuite m'embrasser joyeusement et je sens qu'il a une idée en tête.

— Tu te rappelles quand je te disais que je voulais me raser la tête ?

— Oui ? je réponds vraiment dubitatif.

Effectivement, il m'en avait déjà parlé il y a de cela plusieurs mois mais il semblerait que son idée soit revenue. Je ne suis pas super pour parce que j'ai peur que ça fasse étrange et qu'on le regarde bizarrement ou qu'on le juge. Je suis une vraie maman poule avec Noah mais je ne peux pas m'en empêcher. Étant donné qu'il est également tout de même fin, ça va lui donner un air encore plus malade.

Bien que Noah est repris un peu plus de 7 kilos en ces presque trois mois, sa nature très svelte le rattrape et il ne fait pas très épais. C'est tout de même largement mieux qu'avant où ses os étaient beaucoup trop visibles. Je l'avoue, ça me repoussait même parce ça me faisait peur de le voir dans cet état. C'était vraiment choquant au quotidien de voir cette maigreur se balader devant mes yeux.

Je fixe Noah, complètement perdu dans mes pensées et finis par écouter ce qu'il veut me dire :

— Je voudrais le faire aujourd'hui, me raser.

— T'es sûr ? !

— Oui, j'ai passé trop de temps à faire ce qu'on voulait de moi et ce qu'on voulait que je sois.

— Alors, c'est aussi une rébellion ?

— Pas une rébellion, un râle-le-bol à la rigueur, mais pas une rébellion. Je dirais que c'est plus une affirmation de qui je suis en fait.

— Très bien, faisons-le alors.

Noah sourit avant de poser ses lèvres sur les miennes. Je passe ainsi ma main dans certaines de ses boucles  de sa nuque et entortille mes doigts dedans. Nous échangeons plusieurs baisers avant que mon copain ne sourisse :

— Ils vont tant que ça te manquer ?

— Un peu, oui. je souris à mon tour avant d'embrasser le brun de plus belle.

Impuissant✅Where stories live. Discover now