Chapitre 32

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-Si ce n'est pas nous qui allons à eux... c'est eux qui viendront.


9 Avril 1976
Narrateur : Lily Evans


-Non Albus ! Ce serait trop dangereux ! Nous ne pouvons pas faire encourir le risque à tous nos élèves !! S'exclama le professeur Beery.
-Je suis de l'avis d'Herbert ! Affirma le professeur Têtenjoy. Nous avons des enfants ici !
-Je crois qu'il faudrait mieux en parler plus loin, enchaîna le professeur McGonagall.

Ils partirent donc dans la Grande Salle. Je recommençai à respirer. La situation s'était aggravée et si le Ministère était de mèche avec Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom, les rares périodes de paix étaient maintenant révolues ! Je me relevai et recommençai à marcher. Les yeux rivés au sol, mes mains relevées faisant offices de serre-tête. Mon cœur battait la chamade dans ma poitrine et ma respiration se faisait saccadée. Mes ébauches de plans de contre-attaque s'évaporaient. Si j'avais bien compris, Dumbledore voulait mener une bataille ici-même ? Dans le château ? Dans ce hall ? Il n'en était pas question ! Comment je pourrais protéger mes amis dans ces circonstances ?
Je sentis du mouvement et quelqu'un me serra très fort par derrière. Je me retournai effrayée et découvrit James dévêtu de la cape.

-James, tu... Dis-je en regardant à l'endroit où il était jusqu'à présent.
-Chut.

Il me tira le bras et m'emmena dans les escaliers, derrière un mur. Il se retourna, me fit face et me cala contre le mur. Son regard dans mes yeux me transperça de l'intérieur. Je sentis les larmes venir sans aucune raison particulière. Les nerfs sans doute. Il le vit et me serra contre lui. J'enfuis ma tête dans son pull, je sentais mes jambes flageoler mais et essayai de ne pas perdre le contrôle. Si je m'effondre maintenant tout allait tomber. Mais tout quoi ? Je ne savais pas. Du moins je ne savais plus parce que maintenant tout ce qui compte pour moi, c'était cette main sur mon dos, cette autre main dans mes cheveux, cette odeur dans mon nez, cette voix qui murmurait et surtout ce cœur qui battait sous ma tête. Ce cœur qui bat doucement et régulièrement. Boum. Boum, boum. Boum. Boum, boum.

Boum.
Boum, boum.
Boum.
Boum, boum.
Silence.

J'ouvris les yeux, paniquée. J'étais par terre, mes jambes n'avaient pas tenu le coup. J'étais adossée au mur, un peu sonnée par ma chute. Je vis alors James agenouillé devant moi, une main sur mon épaule. Ses lèvres bougeaient mais ce n'était qu'un bourdonnement incessant qui arrivait à mes oreilles. Enfin, les sons se firent plus distincts.

-... Eketmendens ? Lily. Lily ? Est-ce que ça va ?

Sans prendre la peine de répondre je le tirai par son pull et il tomba sur moi. Il se retint avant de vraiment m'écraser et bascula sur le côté. Là, il m'attira vers moi, comprenant sûrement mes intentions et posa ma tête sur ses cuisses. Il me caressa les cheveux et me parla. De rien en particulier, d'ailleurs, je ne l'écoutais pas vraiment. Je crois qu'il parlait d'un célèbre joueur de Quidditch mais peut importe car seul le son de sa voix me préoccupait. Elle était douce, chaleureuse, légèrement rocailleuse. Elle réussissait progressivement à calmer mes tremblements et à apaiser mon cœur.

Les professeurs revinrent peu de temps après et je me levai avec James pour rejoindre les autres élèves. Beaucoup s'étaient assis dans les bras les uns des autres. James ne prit pas la peine de se cacher et les professeurs ne dirent rien lorsqu'ils le virent. Sirius non plus n'était plus sous la cape et tenait Rose dans ses bras. Tous les regards convergèrent enfin vers nos cinq professeurs. James se tint derrière moi, ses mains posés sur mes bras. Dumbledore nous regarda tous, les uns après les autres, les yeux brillants, et lorsqu'il prit la parole je ne pus m'empêcher de mettre une main devant ma bouche, émue :

-Je suis si fier de vous. De vous tous. Vous avez apporté beaucoup à cette école et à ses professeurs. Je vous remercie pour tout le courage dont vous avez fait preuve jusqu'à maintenant devant la situation. Vous ne devriez pas à avoir à traverser ça à votre âge. Malheureusement, certaines personnes en ont décidé autrement. Mais sachez que je serais avec vous jusqu'à ce que ces personnes se ravisent.
-C'est gentil professeur Dumbledore de nous faire croire que nous avons une chance.
-Mais moi j'y crois Mr. Jordan. J'y crois et si vous voulez vraiment vous battre vous devez y croire également.
-Du coup, on fait quoi M'sieur ? Demanda un élève de Serdaigle de septième année.
-Nous allons au Ministère.
-Mais, vous avez dit... Sanglota une Poufsouffle de première année.
-Je sais ce que j'ai dit Miss. Boyle seulement, nous n'y allons pas pour passer devant de stupides juges – qui sont sûrement des Mangemorts d'ailleurs. Je ne sais pas vous mais moi je n'ai aucune intention de laisser des larcins de Lord Voldemort (des élèves tiquèrent) s'en prendre à mes élèves.
-Cela veut dire que nous allons nous battre ?
-Oui. Mais pas avant d'avoir encore essayer de les résonner. Par acquis de conscience. Alors voilà, je vais faire comme dans tous les films moldus : QUI EST AVEC MOI ?!

D'abord surpris, on ne réagit pas de suite puis en cœur, on hurla à pleins poumons. Dumbledore sourit avant de nous inviter à le suivre dans la Grande Salle où la cheminée derrière la table des professeurs était allumée d'un feu ardent. James me lâcha la main et couru vers lui avec Sirius.

-Monsieur, je sais que nous ne sommes pas directement concernés, commença Sirius.
-... mais je crois que nous pourrions être d'une grande aide, continua James.
-Et pourquoi cela ? S'amusa-t-il.
-Et bien...
-Mon père travaille au Ministère, au bureau des Aurors. Je veux d'abord vérifier qu'il va bien, et je pourrais ensuite le convier à notre cause...
-... et, un événement comme ce qu'il va se passer, je veux dire : un groupe de nés-moldus se révoltent contre le ministère avec leur directeur, YOUHYOUH ! Pardon. Mais je crois que savoir qu'un Black venant d'une très grande lignée de sangs-purs pourrait sans doute inciter d'autres personnes à se révolter...
-... de même qu'avec un Potter !

Là, Dumbledore sourit de plus bel.

-Cela m'étonne que vous m'aillez demandé, au lieu de vous jeter sur la poudre de cheminette et d'y aller sans permission. Ou même, murmura-t-il, de vous glisser discrètement sous la cape d'invisibilité de Mr. Potter.
-On vous respecte trop pour ça Monsieur ! S'exclamèrent James et Sirius en cœur.
-Oui, bien sûr !
-Mais Monsieur, sans blague, on vous respecte énormément !
-A cause de mon grand âge Mr. Black ?
-Oui. Enfin non ! Non ! Grâce à votre... très grande expérience...
-... et à vos nombreux talents !
-On peut... ? Supplia alors Sirius.
-Je ne pourrais pas vous enlever cette idée de votre tête en vous disant que cela est trop dangereux ?
-Non. Dirent-ils en cœur.
-Bon, dans ce cas !

Il s'effaça sur le côté et les laissa passer. Ils sautèrent légèrement de joie et James reprit ma main au passage. Quel culot ils avaient tout les deux ! On fit un demi-cercle autour de la cheminée et Dumbledore se remit en face de nous.

-Galatea vous venez avec nous, Minerva je vous confie l'école et ses élèves. Allez chercher les autres professeurs et assurez-vous de la sécurité.
-Cela veut dire... que je peux... le sortilège ? Demanda le professeur McGonagall, excitée comme une gamine le jour de Noël.
-Non ! Quand je ne serais plus là si vous voulez mais là non ! De plus, la situation n'est tout de même pas aussi critique !

Déçue, le professeur McGonagall tendit un sac au directeur. Il le prit et rentra dans la cheminée où le feu devint vert.

-J'y vais en premier et vous me suivez dans l'ordre suivant : Potter, Watts, Bennett, Dane, Wilde, Avaulée, Jordan, Black, Darwin, Hunt, Evans, Webber, Boyle, Wilson, Stevens, Lewis et Galatea vous nous suivez derrière.

Le professeur Têtenjoy hocha la tête et Dumbledore prit une grande poignée de poussière :

-Bureau des Aurors

Il jeta la poudre de cheminette et disparu comme aspiré par les flammes.

Le début d'une belle histoire...Where stories live. Discover now