Epilogue

1.3K 62 11
                                    

Je rejette ma tête en arrière. Fini. C'est fini.

-Lily ? Me demande James. Tout va bien.
-J'ai fini.
-Vraiment ? Dit-il en se levant.

Il se met derrière moi et se penche pour m'embrasser la joue.

-Je suis fière de toi. Chuchote-t-il en posant une main sur mon ventre arrondi.
-Je me sens au bout de ma vie là... Soupiré-je lasse, en posant ma plume.
-Mais non, rit-il.

Il passe devant moi et me soulève. J'enroule automatiquement mes jambes autour de ses hanches et mes bras autour de son cou. Il dépose un baiser sur mon front.

-Tu vas faire quoi ?
-Je vais en France.

Malgré les supplications de James pour m'accompagner, le soir même, mes pieds touchent le sol des Nonieres. Seule. Je me dirige directement vers le cimetière.

-Salut Rosie ! M'exclamé-je avec un grand sourire en y arrivant.

Je jette presque mon sac au pied de sa tombe et me laisse tomber, le dos sur le marbre froid.

-Ca fait si longtemps que je suis venue ici. M'étonné-je en regardant autour de moi les montagnes qui surplombent le paysage. 4 ans. Wow. Je ne pensais pas. Ca fait 4 ans tout pile en plus. Il y a exactement 4 ans, j'étais couchée là et je t'engueulais. Mon dieu, tu t'en étais pris plein la gueule ce jour là. Désolée.

Je marque une pause en me remémorant cette journée. Enfin, je me redresse et expose les six livres que j'avais apportés avec moi.

-Voilà. Je ne sais pas comment tu aurais réagit si je les avais lu de ton vivant. Je crois que t'aurais pas aimé mais je m'en fou. C'est génial. Je les ai tous lu. Le cinquième n'était pas finit. Bah non, t'avais pas finit l'année. J'ai juste écrit un petit mot à la fin pour expliquer tout ce qui s'était passé. Je vais les donner à Sirius après. Je ne sais pas ce qu'il va en faire. Peu importe. J'ai écris des trucs moi aussi. Pas de quoi en faire cinq livres mais assez pour en faire un. J'ai raconté notre cinquième année. Cette année où tout a changé. Je crois que c'était l'année la plus éprouvante. J'ai en quelques sortes rencontré mon mari et j'ai perdu ma sœur. Ces deux événements m'ont marqué. Tu me manque toujours autant Rosie, mais avec le temps j'ai enfin réalisé que tu ne pouvais continuer à vivre que dans mes souvenirs. Qu'il ne pouvait pas en être autrement. Alors voilà. Pour toi, une dernière fois, je vais te faire la lecture.

Je pris mon livre, l'ouvre à la première page et commence à lire.

-" 7 Septembre 1975. Narrateur: Lily Evans. Une semaine déjà était passée depuis le début de ma cinquième année..."


[...]


-" [...] Beaucoup de gens n'ont pas compris ce qui était important dans la vie, ce qui faisait le bonheur. Beaucoup de gens n'ont pas compris qu'il fallait profiter de chaque instant, de chaque seconde de la vie, que tout peut s'arrêter à tout moment. Ils n'ont pas compris que l'important dans la vie c'est d'être entouré de gens qui nous ressemblent, nous surprennent, nous aiment et nous font vivre des moments inoubliables. Que l'important c'est de savoir modifier sa vie chaque jour, de se créer des souvenirs incroyables. Ils n'ont pas compris que le bonheur dépend de nos relations avec les autres, et pas de ce que l'on possède. Pour toi ma fleur, Ohana. "

Lorsque j'ai finis, je garde le silence pendant un moment avant de reprendre la parole. M'adressant une fois de plus à ma meilleure amie. Couchée sur la pierre, le regard perdu dans les étoiles.

-Grâce à toi Rose, j'ai appris à vivre, mes souvenirs sont là. Je les ai juste écris pour que je puisse me souvenir de tout. Quand je serais vieille et sénile et que je pourrirais dans un vieux fauteuil rongé aux mites. J'aurais besoin de ça pour me rappeler quelle personne tu étais. Pas que je crains ne plus m'en souvenir plus tard. Juste que si ça se trouve j'aurais peut-être un Alzheimer, ou même des trous de mémoires à cause d'un sortilège. Tu sais, la vie auprès de l'Ordre n'est pas sans risque. Mais j'aime bien. Je pense que tu aurais aimé aussi, toi qui ne tenais pas en place et qui adorait quand les choses bougeaient. On est en permanence sur le qui-vive. Au moindre geste des Mangemorts on intervient. Les aurors ne sont plus d'aucune utilité, la plupart ont rejoint l'Ordre si ça n'était pas déjà fait. Ils nous apportent beaucoup. On leur apporte le nombre, eux nous apportent la technique. C'est dur à dire mais je pense que j'ai plus appris auprès d'eux qu'à Poudlard question utilisation des sortilèges. [...] En principe je n'ai pas le droit d'être ici. Pas seule en tout les cas. Mais je ne voulais pas que quelqu'un m'accompagne. Même pas James. Il va s'inquiéter. Il ne supporte pas quand je pars seule, surtout maintenant. [...] J'ai peur, j'ai beau avoir 20 ans alors que toi tu en avais 15, je ne comprends pas comment tu as pu tenir quand tu as su que tu étais enceinte. J'angoisse mort. James essaye de me rassurer mais il est maladroit. Je ne sais pas pourquoi mais je l'imagine toujours avec trois bras et qu'un seul œil. Tu sais quand je lui ai dis il est partit en claquant la porte. Ca a été les deux heures les plus longues de ma vie. [...] Quand il est revenu tout sourire il m'a retrouvé en boule dans un placard. J'avais entendu dire qu'on enfermait les vaches dans des caisses pour les calmer avant de les abattre. Pas que je pense être une vache, juste que c'est la première chose qui m'est venu. Il a ouvert le placard, je me suis calmée directement. Il n'était pas vraiment parti. Non, il a juste voulu faire le con. Il était au magasin. Il était là devant moi, avec un chapeau bleu sur la tête, des ballons de baudruche accrochés à ses poignés et un sans-gêne dans la bouche. Il m'a regardé, a soufflé dans l'objet en jetant une poignée de confettis sur moi en souriant. Je me suis jetée sur lui, en lui répétant qu'il était trop con. Je crois qu'il était content. [...] Il lui a déjà acheté un balai de Quidditch. Il dit que, que ce soit une fille ou un garçon, il jouera au Quidditch. Bien sur, je n'ai pas eu le courage de lui dire, qu'il ou elle fera ce qu'il voudra et que ce n'est pas son vieux père qui pourra l'en empêcher. Je lui ai juste dit qu'il n'était pas question qu'il ou elle monte sur un balai de course sans mon autorisation. Il a du capituler. Pourtant Sirius était là aussi pour supporter sa cause. [...] Tu manques à Sirius. Il évite de parler de toi en général mais ça se voit dans son regard qu'il lui manque quelque chose. Tu vois, j'espérais un peu qu'il t'oublie. Enfin pas oublier, oublier, mais qu'il arrive quand même à vivre sans toi. [...] Je crois qu'on s'était leurrer quand on pensait que Remus et Andromeda finiraient ensembles. Elle est maman d'une petite fille de deux ans. Elle est heureuse, c'est une métamorphomage comme elle. Ce Ted Tonks est très gentil. Remus l'aime bien. Il a eu du mal à la laisser partir avec lui. Remus voulait le mieux pour Androemda. Je crois qu'elle l'a trouvé. Remus lui est seul, enfin pas tout seul, tout seul. il a personne dans sa vie quoi. J'ai beau le rassurer, il pense toujours qu'il est un monstre. C'est désespérant de voir la façon dont il se voit. Bref, Alice est enceinte, je crois que les enfants vont quasiment être jumeaux d'ailleurs. Molly et Arthur n'ont pas chômé, eux. Elle vient d'accoucher de son cinquième ! Tu te rends compte ? Cinq ! Déjà que je risque de ne pas m'en sortir avec un ! Bon d'accord il y a des jumeaux, mais quand même. Et puis qu'est-ce qu'ils peuvent être chiants ces deux là, je te jure que je ne comprends pas comment elle fait ! J'ai dû garder toute la fratrie une fois, au bout d'une demi-heure j'ai appelé du renfort, c'était plus possible. Peter est le meilleur en babysitting, Sirius aussi d'ailleurs, il aurait fait un bon père. Ils passent beaucoup de temps à la maison avec Remus, je crois que leurs escapades leur manque. Remus et Peter, ça va, ils rangent leurs affaires mais alors Sirius ! Je crois que tu as de la chance d'être morte, tu ne verras jamais ta maison envahie. [...] Désolée. Je ne voulais pas dire ça. Bien sûr que non, tu n'as pas de chance. Et puis tu fais chier ! Pourquoi t'as pas voulu te faire enterrer à Londres ? Je viendrais te voir plus souvent ! [...] Je t'aime, mais je vais devoir y aller. Tout le monde va s'inquiéter il est bientôt huit heures du matin. J'avais surtout besoin de te voir, pour te dire que j'avais fini. Ca m'a pris quelques années à tout écrire, et puis il a fallu que je demande de l'aide à nos amis, je ne me souvenais pas de tout. Je voulais aussi écrire les titres en ta présence. Alors voilà.

Je sors tous les livres, une plume et une bouteille d'encre de ma besace. Je commence à écrire en appliquant. Si une chose n'a pas changé dans toutes ces années c'est bien mon écriture de pattes de mouche. « Ohana » Jamais un mot n'a été aussi vrai qu'écrit sur ses manuscrits. Je prends ensuite le mien et répète l'opération « Le début d'une belle histoire... ».

-Je t'aime Rosie.

Je me lève et repars, les mains dans les poches. A reculons.

Le début d'une belle histoire...Where stories live. Discover now