DEAR FUCKING WORLD

On danse ?

Ils s'embrassent fougueusement, souriant lèvres contre lèvres dans la queue de la billetterie. Ils attirent les regards méprisants des vieux, rieurs des gosses.
J'entame la lecture de leurs vies.

Ils sont tous les deux sur la plage, elle porte une chemise à manches courtes large, à motifs colorés, lui un polo bleu délavé et un short de bain. Elle est brune, a une cigarette pincée entre son index et son majeur qu'elle porte de temps en temps à sa bouche. Il est blond, les cheveux encore mouillés d'une éventuelle baignade quelques minutes plus tôt. Le soleil se lève, il doit être cinq heures du matin. Il va vers elle. Elle est assise sur le sable, face à la mer, un ver de vin rouge dans la main, la bouteille plantée dans le sol. Le ciel est orange, reflète des millions éclats rosés sur l'eau calme et infinie.

LUI
Bonjour.

ELLE
Bonjour.

Il pose un petit post de radio gris sur la plage et met de la musique un peu ancienne, grésillante.

ELLE
M'accorderiez vous cette danse ?

Elle pose son verre et se lève, se plante devant lui.

LUI
Je vous accorderais bien plus, si toutefois vous le demandiez.

Elle sourit, crache la fumée de sa clope dans son visage, il rit en secouant la tête.

ELLE
Donnez moi vos mains alors, et laissez les se donner à la courbe de mes hanches.

Il s'exécute, passe ses deux mains sur chacune de ses hanches, se rapproche d'elle et commence à se balancer au rythme de la musique.

LUI
Qu'en dit la courbe de votre sourire ? Elle est d'autant plus attirante.

Il passe son pouce sur la commissure de ses lèvres et y efface la trace de vin rouge.

ELLE
Elle s'entre ouvre légèrement et vous implore de la refermer rapidement.

LUI
Je pourrais lui en demander plus.

ELLE
Comme effleurer vos lèvres dont jaillissent ces poèmes ?

LUI
Elles voudraient s'emparer du recueil entier qui les attire.

ELLE
Laissez les donc, dévorez des strophes entières si l'envie vous prend.

LUI
L'envie m'emprisonne.

ELLE
Je lui conjure de vous délivrer.

LUI
Même vos beaux yeux ne pourraient dénouer les liens qui me serrent.

ELLE
Laissez moi donc les remplacer de mes bras.

LUI
Mes lèvres en seraient jalouses !

ELLE
Rassasiez donc les deux.

Il ressert son étreinte autour de son corps puis pose chastement sa bouche sur la sienne avant de plonger sa tête dans le creux de sa nuque.

LUI
(soupirant)
Qu'est-ce qu'on fait ?

ELLE
On fuit, c'est la seule chose qui nous réussit.

LUI
On se parle comme deux inconnus. Comme si mes lèvres ne connaissaient pas les tiennes, comme si mes doigts ignoraient chaque détail de ta peau.

ELLE
C'est mieux comme ça. De faire comme si on ignorait les défauts de l'autre. Faire comme si rien ne s'était passé. Faire comme si. On dirait deux gosses qui jouent à un jeu de rôle.

LUI
C'est ce qu'on est, des gosses qui font comme si parce qu'ils n'aiment pas la vraie version de l'histoire.

Ils continuent de se balancer, enlacés l'un contre l'autre. La musique tourne, leurs pieds frottent le sable.

ELLE
On pourrait continuer sur cette lancée, se vouvoyer encore quelques minutes en balançant des poèmes à tout va, prétendre ne rien connaître sur l'autre. Danser sur le sable, danser dans l'océan. S'éclabousser en criant que l'eau est froide. Se contenter de se trouver beaux et jeunes, puis faire l'amour sur la plage jusqu'à s'endormir dans les bras de l'autre comme au premier soir.

LUI
Ou alors on pourrait s'asseoir face au lever du soleil en buvant du bordeaux et en finissant ton paquet de clopes, se rouler un ou deux joints jusqu'à avoir l'esprit assez embrumé pour se dire des choses qu'on ne dirait pas autrement. S'expliquer comme des adultes, s'excuser et se dire des mots de grands.

ELLE
Ta version est bien trop sérieuse pour des gosses comme nous.

LUI
On danse, alors ?

ELLE
On danse.

hellooo
donc oui une mise en scène originale, c'est court, bref, c'était pour tester le mode scénario parce que je voudrais bosser dans le cinéma alors voilà ! c'est fait très brièvement, en moins de trente minutes donc dites moi ce que vous en pensez :)
bisous