Chapitre 32 (1/2)

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— Et maintenant ? Que compte-t-ils faire de moi ?

Il détourna le regard. Ses épaules avachies furent secouées d'un frisson et je compris. Après tout je m'en doutais.

— Tu as été condamnée à mort.

Le choc me coupa le souffle tout de même. J'avais beau avoir longuement réfléchi à la question, se l'entendre dire était bien plus difficile que je ne l'avais cru. Devant mon silence il ajouta :

— Tu vas être exécutée dans un mois. Dans l'arène. Ma mère veut que ce soit rediffusé, elle veut donner l'exemple.

J'aurais voulu dire quelque chose, rire, pleurer, le supplier de trouver une autre solution, mais rien ne venait, j'étais incapable de réagir. L'arène c'était une condamnation à tuer ou être tuer.

— J'ai déjà tout essayé, j'ai négocié l'arène pour que tu es une chance de t'en sortir, mais je ne peux absolument rien faire de plus. Ta seule chance c'est de survivre. Tu dois supprimer ton adversaire, quel qu'il soit si tu veux être graciée.

Je hochai la tête, doucement. J'avais compris. Bien sûr, c'était évident, je connaissais les règles de cette arène. Dont celle ridicule de gracier le vainqueur comme si un tour dans le sable et le sang pouvait convaincre qui que ce soit d'être fidèle à l'ANH. Un traitre restait un traitre, arène ou pas, qu'espéraient-ils d'autre ? Rien probablement étant donné que je n'avais jamais entendu parler de quelqu'un qui aurait survécu à cette épreuve. A quoi bon s'intéresser à ce qui peut arriver au chanceux absous, s'il n'y en avait jamais eu ?

— Je ne peux pas faire ça.

— Tu n'as pas le choix Aloys !

Le silence qui suivit fut uniquement troublé par le bruit de sa respiration saccadée. Elle faisait écho à sa peur autant qu'à la mienne.

— Tu sais bien que ta mère ne m'en laissera pas l'occasion, elle choisira forcément un adversaire que je ne pourrais pas tuer, répliquai-je après un moment.

— Personne n'est immortel et tu as largement de quoi vaincre qui tu veux. Alors tu vas mettre ta conscience au placard et tu vas faire ce qui doit être fait, ordonna-t-il d'un ton ferme.

Voilà, le grand général était de retour. Le choix paraissait si simple venant de lui. Tuer ou être tuer voilà à quoi se résumait sa vie. Mais pas la mienne. Je n'étais pas comme lui, j'étais incapable de prendre la vie de quelqu'un dans le seul but de sauver la mienne sans que ça ne me brise. Protéger Eren avait été déjà suffisamment éprouvant, comment pourrais-je supporter un mort de plus ? Et si au lieu de me mettre face à quelqu'un de puissant, elle m'opposait à un ami ?

— Tu ne comprends pas, même si j'acceptais de faire une chose pareille, il y a des gens ici auxquels je suis incapable de faire du mal. Bran, Soen, Eren ou encore toi ! Je ne peux pas faire ça. Ne me le demande pas Aaron, je t'en prie...

Ma voix se fêla sur ces derniers mots. Aaron conserva le silence un moment, et pendant un instant je cru qu'il finirait par comprendre.

— Peu importe qui met les pieds dans cette arène, tu dois le tuer. Tu n'as pas le droit de mourir, répondit-il.

Il se leva d'un bond, la colère prenait une nouvelle fois le pas sur le reste. Il se mit à faire les cent pas en tournant en rond comme un animal en cage. Pourtant c'était moi l'animal en cage, pas lui ! Et si je décidai de m'y laisser mourir c'était mon choix, pas le sien ! Il était hors de question que je prenne la vie d'un ami, d'un innocent, pour lui épargner la peine de me pleurer.

— Pourquoi a-t-il fallu que tu fasses une chose pareille ? Tu ne pouvais pas simplement te contenter de rester sagement dans cette infirmerie ? Bon sang qui est l'imbécile qui t'a fourni ce pass ? Si c'est encore ce crétin de Bran je...

Aloys (Tome 1) : lightning and shadowWhere stories live. Discover now