Fuite du vacancier

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Je descend les marches de cette crique vendéenne
Le soleil bien que né d'avril perce sans peine
Le granit est dur sous mes pieds et le
Bruit des vagues m'endort déjà peu à peu

L'air marin s'engouffre dans ce creux des falaises
Et raffraichi mon cou bouillant bien à mon aise
Mes pieds s'enfonce enfin dans le sable mouillé
Et gros de l'Atlantique rugueuse caresse et
Je marche plus près encore de l'écume mousseuse
Moisson de la mer morne qui comme une pleureuse
Chante depuis longtemps déjà même aujourd'hui
Inlassablement la fin de l'Hiver qui fuit
Amant fourbe prenant avec lui le bleu dur
Et sombre des eaux de décembre laissant purs
Et clairs les flots cyans le quartz des écores
Effondrées et autres rochers pleins de tâches d'or

Reflètent le soleil de seize heures dans mes yeux
Meutris achevés par les éclairs vifs du bleu
Mouvant éclairé par l'astre du jeune été
Le sable chaud me brûle les pieds poignardés
Par nombres de coquillages aiguisés amers
D'être morts vidés et charriés par la mer
Et je crois fondre dans ces premières chaleurs
Je vois flou dans mon œil coule la sueur
Et dans mon dos que le vent a abandonné

Les vagues malgré le soleil restées glacées
Montent toujours plus haut vers la falaise sèche
Pour mouiller mes chevilles et mon pantalon rêche
Emprisonnant mes jambes dans une douleur
Sourde aiguë blanche et gelée je veux m'en aller

Je fuis déjà vers l'escalier moins d'une heure
Après mon arrivé j'en viens presqu'à manquer
Le doux hiver qui me gardait loin des flots froids
Et donnait au rivage des teintes grise et la
Fugace impression de ne plus voir les couleurs
Les vents frais et sec qui vous réveillent le coeur

Je quitte avec hâte mais regrets plein de peine
Ensoleillée cette plage vendéenne

19/04/23

Cri d'un suicidéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant