Rêverie

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Perdu sur ton visage, sur cette faussette,
Je te regarde. Non, ne te retourne pas.
Ne me montre pas l'autre côté de ta face,
Je ne veux t'aimer qu'à moitié, que de loin.
Je veux m'imaginer sur ta peau tout le jour,
Pour mieux en rêver la nuit entre mes draps
Et me réveiller seul et froid chaque matin.

Je suis heureux de te connaître simplement,
De te croiser parfois, indifférent, feignant
De n'attendre que tu me déchire, dévore ;
Puis me retourner et mémoriser l'aspect
De ta nuque, tes épaules et ton dos, plus bas,
Jusqu'à tes chevilles et la trace de tes pas.
Je garde affamé chaque regard, chaque sourire,
Me repaît des quelques mots que tu m'offres, dont
Je ne retiens que le mouvement de tes lèvres,
Le seul endroit sur Terre, le seul endroit qui compte.
Je rêve de les voir de près, que tu me mordes,
Et m'embrasse, le goût de mon sang dans la bouche.
Je le veux plus que je ne vie, que je respire,
J'en rêve mais rien ne plus.

30/08/23

Cri d'un suicidéOnde histórias criam vida. Descubra agora