De retour - Chapitre 2

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- Cid Falk, haut comte de Saad, annonça un page dans la salle du trône.

Les grandes portes s'ouvrirent et un homme les franchit, s'avançant d'un pas digne jusque devant le roi. Il était grand et sa stature solide imposait le respect. Ses traits froids et ses cheveux aussi sombres que ses yeux d'un noir profond ne laissaient guère de doute sur la filiation qui unissait les comtes de Saad.

Cid s'agenouilla devant le trône puis se releva.

- Je suis venu dès que j'ai su, dit-il sans attendre d'être invité à parler. Tu as retrouvé mon fils. Tu as toute ma reconnaissance.

- Cid... fit le roi. Cela faisait bien longtemps...

- En effet, mon frère. Dix ans... Depuis la mort de notre bien aimée reine. Que les dieux aient son âme.

Il se tut un instant et plissa les yeux.

- Altaïr... Où est mon fils ?

Le roi le regarda longuement en silence puis soupira avant de se lever.

- Suis-moi. Nous devons parler en privé.

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Amélie se précipita dans les geôles dès que plus personne ne fit attention à elle et rejoignit la cellule d'Adam.

- Ton père ! dit-elle en regardant Adam. Il est au château !

- Mon père est ici ? répéta-t-il.

Il soupira de soulagement et se redressa. Il était moulu de devoirs rester debout.

- Espérons que ça ne tourne pas en guerre fratricide, souffla-t-il.

Il s'étira longuement et s'appuya à nouveau contre le mur.

- Est-ce que tu es bien traité ? Tu as faim ? Soif ? Je peux faire quelque chose pour toi ?

Il grimaça.

- Écoute Amé, murmura-t-il. Tout ça, ce n'était pas vrai. En réalité il n'y a que le trône qui m'intéresse. Je me suis servi de toi.

Elle lui sourit.

- Ça va, tu as l'air en forme, constata-t-elle.

Il rit en silence.

- Je n'ai pas encore aussi soif que lors de notre naufrage, conclut-il.

- Je vois. Je vais voir si je trouve une noix de coco, si tu veux.

- J'en rêve... Et toi ? Ca va ?

- Je suis consignée dans ma chambre, mais ça va, je le vis bien.

- Ca se voit, ricana-t-il.

- Je reviens, je vais chercher de quoi apaiser ta soif.

- Ce n'est pas la peine, dit-il en faisant cliqueter ses chaines. Je n'arriverai pas à le prendre. Si tu ne peux pas ouvrir la porte. Tu ne peux rien pour moi, malheureusement...

- Sois patient mon amour, je trouverai bien un moyen de te sortir de là.

Elle lui envoya un nouveau baiser du bout des lèvres et s'enfuit. Elle n'avait pas envie de lui montrer son angoisse, sa peur... elle avait juste envie d'être forte pour lui, pour l'aider à tenir. Son père n'était qu'un idiot. Et même si ça lui faisait mal de l'admettre, là elle n'avait plus d'autre choix que de s'en rendre compte.

- Je t'aime, murmura Adam en l'écoutant s'éloigner.

Il ferma les yeux et tâcha de prendre un peu de repos. Tout irait bien... Il le savait. Son père était là. Il allait régler ça. Et rien que de voir sa princesse lui mettait du baume au cœur. Tout irait bien. Il n'avait rien à se reprocher et il faudrait bien que son oncle l'admette.

NaufragésWhere stories live. Discover now