Chapitre 6.

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Comme la veille, Chloé se coucha de bonne heure et s'endormit directement après un léger repas fait de pâtes au thon.

***

Le lendemain, lorsqu'elle se réveilla, le soleil perçait déjà la fine couche que constituaient les rideaux. Elle avait totalement négligé le fait de fermer ses volets le soir, et elle fut réveillée par de doux rayons qui lui caressaient le visage de leur lumière protectrice. Elle se frotta légèrement les yeux, s'assit sur le rebord de son lit et contempla le ciel à travers les rideaux transparents devenus dorés avec la magnifique lumière.

~Flashback~

C'était en été, en juillet. Les vacances débutaient. Chloé et sa sœur aînée étaient à la piscine municipale et s'éclaboussaient, en compagnie de quelques amis voisins.
Le temps libre laissé par leurs parents passé, les amis rentrèrent chacun de leur côté. Les deux filles, sur le chemin, parlèrent de tout et de rien, comme à leur habitude. Elle n'avaient pas beaucoup d'années d'écart et s'entendaient bien sur à peu près tous les sujets. Elles parlaient en ce moment du fait que les premières fusées envoyées dans l'espace n'étaient pas revenues. Pour Chloé, qui n'avait que 7 ans, c'était inimaginable que les astronautes avaient explosé en vol, ce que sa sœur tentait désespérément de lui expliquer.
"Mais enfin, comment ont-ils fait ? C'est solide, des os ! Ça se casse pas comme ça ! Et surtout avec les combinaisons et tout !"
"Mais oui, bien sûr que c'est solide, des os ! Mais regarde, quand la bouteille de Coca a explosé, l'autre fois, tu te rappelles ?"
"Oui... Mais je vois pas le rapport ! Pourquoi à chaque fois que je te pose une question, tu me réponds à côté de la plaque ?"
"Mais non, t'inquiète pas ! C'est juste que quand la bouteille a explosé, il y avait du coca de partout après... Tu te souviens ?"
"Oui... Et alors ?"
"C'est parce qu'il y a eu une trop grosse pression, du coup le plastique a lâché. Ben là, il y avait une trop grosse pression, et c'était le début des fusées alors elles étaient pas parfaites comme aujourd'hui... Du coup, ça a explosé, parce qu'elle étaient trop loin dans l'espace par rapport à la terre. Tu comprends ?"
"Oui... Allez, viens, on rentre, il y a trop de soleil et Nany va nous gronder !"

~Fin du Flashback~

Le soleil... Le soleil de quand elles étaient petites, de quand elles parlaient, insouciantes du lendemain, vivant au jour le jour, ne se demandant pas qui payait la nourriture et les habits.
Chloé soupira et tomba sur le dos sur ses draps défaits. Elle ferma les yeux et des larmes coulèrent doucement de ses yeux.
Elle se reprit pourtant en main et se releva, essuya ses larmes d'un revers de manche et s'habilla après s'être levée.
Une heure plus tard, retardée par un coup de téléphone de son patron qui lui demandait combien de temps elle n'allait pas travailler, elle sortit de chez elle, donna un vigoureux tour de clé à sa porte et partit vers la prison. Là, elle accosta un jeune homme qui gardait l'entrée, et lui demanda d'une voix douce :
"Bonjour monsieur. Je suis Chloé Gumter. Je voudrais voir mon père, qui est enfermé ici pour trafic de substances illégales, car cela fait longtemps que je ne l'ai pas vu. Pourriez-vous me conduire à sa cellule je vous prie ?"
L'homme à qui elle parlait la dévisagea pendant un court instant puis lui répondit :
"Bien sûr. Suivez-moi à mon bureau, je vais voir si il peut recevoir des gens."
Tandis qu'il fermait à double tours le portillon par lequel la visiteuse était entrée, Chloé regarda à son tour son interlocuteur. Il était grand, des cheveux bruns tombaient sur ses yeux noirs sans éclat, complétant un visage fin orné de plusieurs cicatrices. Ses biceps n'étaient pas couverts, aussi elle put admirer sa force dans ses bras. Elle soupira comme le font les filles amoureuses qui savent qu'elles n'auront jamais pour elle l'homme de leur vie. Le policier dû le remarquer car il dit en rigolant :
"Vous inquiétez pas, je suis célibataire..."
"Oh non, ne vous inquiétez pas, je n'ai aucune intention à propos de vous !"
Toutefois, elle rougit de la racine de ses cheveux au menton.
Ils traversèrent une petite cour mal entretenue dans laquelle étaient garés deux voitures bleues, ornées de l'écusson de la gendarmerie, puis arrivèrent dans un bâtiment à un étage, passèrent dans un couloir et s'arrêtèrent devant une petite pièce. Il la laissa entrer, entra à son tour et ferma la porte. Il s'installa devant un ordinateur tandis que Chloé s'assit sur une chaise en face de lui, de l'autre côté du bureau. Il commença par lui demander :
"Dites-moi tout. Comment vous nommez-vous ? Pourquoi êtes-vous ici ? Qui venez vous voir ?"
"Je suis, comme je vous l'ai déjà dit, Chloé Gumter. J'ai 20 ans, j'habite à deux rues d'ici, au 184, avenue de la Sainte-Croix. Je suis venue voir mon père, Chris Gumter, qui est enfermé ici depuis je ne sais combien de temps, pour traffic illégal de drogues."
"Chris Gumter vous dites ?"
Chloé hocha la tête et le policier tapa quelque chose sur son clavier puis déclara :
"Oui, j'ai trouvé. Cellule 20, ici depuis 7 ans, après un lourd jugement."
"Il a combien de temps encore en prison ?"
"Il en a en tout pour 15 ans. Donc encore 8 ans, jusqu'en août. Venez avec moi, je vais vous montrer le chemin."
Il se leva, attendit que la jeune femme rassembla ses affaires puis la guida à travers un dédale de couloir jusqu'à arriver à une porte apparemment plus lourde que les autres, puisqu'elle était en bois et que sa poignée était en fer rouillé. Il l'ouvrir, passa et laissa entrer la visiteuse visiblement apeurée. Il est vrai que cet endroit ne ressemblait guère à une place habituelle pour la vie normale. Et c'est dans ça que son père était.
Tout de suite, le décor changea : au lieu des simples portes de bois léger se dressaient des gros barreaux de fer, tout aussi rouillé que la porte, derrière lesquels un, deux, voire trois personnes, les cheveux longs, emmêlés et sales, les habits en haillons, le visage noire, dévisageaient la femme distinguée et leur garde passer, sans s'arrêter devant eux.
"C'est ici." Murmura-t-il au bout d'un instant de silence.

Il est vrai que dans cet endroit se dressait un silence solennel. Les murs noirs et les personnes qui habitaient derrière ne donnaient guère envie à la conversation.

"Merci."

Ils s'étaient arrêtés devant une cellule plus petite que les autres où un seul homme était. Il s'était couché et paraissait endormi sur le sommier en bois légèrement recouvert par une fine couverture blanche normalement mais grise de saletés et de sueur. Chloé murmura, à l'intention du prisonnier :

"Bonjour, père. Je suis Chloé, votre fille cadette. Vous vous rappelez de moi ?"

L'homme, qui devait avoir une cinquantaine d'années, mais qui, par la prison, semblait plus âgé de 60 ans, répondit d'une voix rauque et presque éteinte à sa fille :

"Bonjour, Chloé. Bien sûr que je me souviens de toi... Tu dois être bien malheureuse de voir ton pauvre père dans cet état. Viens, je vais tout te raconter."

/.\/.\/.\

Hey !

Alors cette fois, vous avez du le remarquer, la fin de mon texte est très espacé parce que j'écris sur ordinateur du coup ça fait ça... Et j'ai pas les smileys mais c'est pas grave...

Bon alors comme d'habitude j'espère que ce chapitre vous a plu !

Je tarde pas à écrire le 7ème, et n'oubliez pas d'aller voir "Différents... Mais égaux" mais je vous conseille de ne pas vous attarder sur le résumé qui est un peu long je l'avoue et lisez directement le prologue...

Voilà bisous !!!

Meurtres au couteau [TERMINÉ]Wo Geschichten leben. Entdecke jetzt