Chapitre 13

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Lorsque Chloé parvient enfin à ouvrir les yeux, elle ressent d'abord une grande douleur derrière la tête. Puis, elle se rend compte qu'elle ne peut plus bouger : ses mains sont attachées derrière son dos, elle voit ses pieds liés par une corde trop serrée, et elle sent devant sa bouche quelque chose qui l'empêche d'ouvrir et de fermer sa bouche à sa guise.

Elle comprend enfin : elle est prisonnière, enfermée, ligotée, baillonée...

Elle essaye de se lever malgré ses liens : le résultat est tel qu'elle s'y attendait : elle n'arrive pas à bouger d'un poil. Elle regarde alors, pour passer un peu le temps qu'elle commence à trouer long, autour d'elle.

Elle observe les grandes parois blanches, d'un blanc cassé, qui l'entourent. Elle essaye d'apercevoir autre chose que ce qu'elle peut voir par la minuscule fenêtre, à deux mètres au-dessus du niveau de sa tête, devant elle, mais elle ne parvient à distinguer qu'un gris terne et immobile. En tournant un peu la tête, ce qui lui donne de fulgurantes douleurs dans la nuque et à la tête, elle distingue une porte. En bois. Bien que la plus grande partie d'elle en doute, il reste un infime morceau de son esprit qui lui murmure qu'elle a une chance pour que la porte soit ouverte. Se ravisseurs auraient pu penser que maintenue par les liens comme elle l'était, elle n'aurait rien pu tenter, aucun endroit où aller. Mais ils se trompaient. Chloé est bien décidée à sortir de cette pièce qui commence à se refroidir.

Elle retente de se lever, mais laisse son corps retomber par terre durement, car elle entend des voix, derrière la porte, mais tout près d'elle.

"Elle est là ?"

"Oui, comme l'autre. Mais fait attention, Rerther est au scanner. Il paraît qu'elle fait sacrément mal ! Et quand on l'a fouillé, elle était armée !!"

En un éclair, le cerveau de Chloé se met à fonctionner à toute vitesse :

M. R, comme le robot l'appelait, c'était sûrement lui : M. Rerther !

Et "elle", c'était sans aucun doute elle-même ! En effet, elle s'est reconnue lorsque la Voix a dit qu'elle faisait mal et qu'elle était armée. Elle avait glissé un pistolet dans son sac, chez elle, par pure précaution. Mais il n'a pas eu l'occasion de lui servir ! Mais elle ne se rappelle pas de la fouille. Elle a dû tomber au sol, inconsciente, tandis qu'ils lui fouillaient les poches !

D'ailleurs, où est passé son sac ? Sûrement les bandits qui l'ont enfermée, qui l'ont pris lors de son évanouissement... Ça non plus, Chloé ne s'en rappelle plus.

Chloé ne bouge plus, de peur de faire trop de bruit, de se faire remarquer, et de se refaire taper. D'ailleurs sa tête lui fait horriblement mal ! Si seulement, elle pouvait passer un peu d'eau dessus, ou même juste sa main, histoire de lui changer les idées !!

Elle fait semblant de dormir, s'allonge sur le sol glacial composé d'une seule plaque de béton armé, ferme les yeux, et essaye d'élaborer un plan pour s'enfuir. Elle essaye tout de même de garder en tête que si elle fait un seul faux mouvement, c'est fichu. Et comme elle ne sait pas ce qu'ils comptent faire d'elle, elle décide de rester sage. Ce qui paraît une bonne solution pour tout le monde.

Elle entend la porte qui se déverrouille, et une voix d'homme apparemment qui se fait de plus en plus forte. Elle en déduit que la personne est en train de se rapprocher d'elle. Elle l'entend aussi qui parle assez fort pour que son interlocuteur, qui se trouve à priori encore sur le palier, l'entende :

"Et, John, regarde ! Elle dort encore comme un bébé !! On la laisse ou on passe en phase 2 direct ?"

La jeune fille frissonne malgré elle. Elle entend un autre pas, plus rapide que le premier, qui se rapproche aussi d'elle. Une voix, qui a le même niveau de sonorité que le premier gaillard, dit :

Meurtres au couteau [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant