2 : Des lasagnes, mon frère et une cigarette

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Après avoir enfilé mon pyjama, je me suis rendue dans la cuisine, où flottait un doux parfum de lasagnes.

- Tu as passé une bonne soirée ?

J'ai retrouvé Eliott, assis sur le plan de travail, téléphone sous le nez. Je me suis précipitée vers lui et l'ai pris dans mes bras.

- Tu m'as préparé des lasagnes !

- Il y en a pour moi aussi.

Je lui ai embrassé la joue et me suis placée devant le four. Mon ventre commençait déjà à gargouiller.

- Tu es rentré vers quelle heure ? ai-je lancé, le regard toujours tourné vers le plat le plus parfait du monde.

- Une heure du matin, j'en avais marre. Je pensais que j'allais te retrouver.

- Laisse tomber, je me suis faite embarquée par une bande d'ados dans une boîte.

- Ça a l'air génial, a répondu Eliott d'un air détaché.

Je me suis retournée vers lui. Il était replongé dans la contemplation de son téléphone. J'ai soupiré et l'ai rejointe pour taper fort sur ses deux cuisses. Il a levé les yeux vers moi, un air blasé sur le visage.

- Chéri, tu as passé une mauvaise soirée. Raconte-moi tout.

Il m'a tendu son téléphone, et j'ai pu admirer le portrait d'un inconnu, grand, blond et beau.

- Il est sexy.

- Il est super sexy, a renchéri Eliott. Mais putain, quel con. Le mec était inintéressant et tellement dans la lune, c'est pas mon genre.

- Tu aurais pu au moins coucher avec lui, il est canon.

- Je cherche une relation sérieuse, Alice. Je ne vis pas que pour le cul, moi.

- Que dois-je comprendre par cette allusion hyper rabaissante ?

Il a souri. Le problème avec mon frère, c'était qu'il était tout le temps là à critiquer mon mode de vie. Alors oui, c'était cool de pouvoir vivre à son crochet, de manger tout ce qu'il me préparait, de pouvoir ramener des mecs à la maison quand je voulais et tout ça sans ne rien dire aux parents ; mais il se mêlait beaucoup trop de ce qui ne le regardait pas.

- Je te rappelle que je ne cherche pas de relation sérieuse car la notion de couple me dépasse complètement. C'est un choix de vie que de rester célibataire, alors non, je ne vis pas "que pour le cul". Je m'amuse, j'en ai le droit, je suis une femme libre et indépendante.

- Une femme indépendante qui vit chez son petit frère et qui ne sait même pas se faire cuire un œuf.

- Tu es très blessant aujourd'hui, Eliott.

Il a baissé la tête vers son téléphone. J'ai soupiré et me suis retournée vers les lasagnes. C'était beaucoup trop long. J'ai sorti un paquet de chips et je me suis assise par terre. Eliott a sauté du plan de travail, et s'est assis en face de moi.

- Dis, on peut discuter ?

J'ai hoché la tête. Je détestais les conversations sérieuses avec lui, mais je n'avais aucune échappatoire. Et puis j'étais encore trop fatiguée pour me lever et courir m'enfermer dans la salle de bain.

L'amour selon AliceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant