XIX.Secret(s)

952 121 28
                                    

Arrivés à la maison, il monta dans le bureau d'oncle Kern, et ils s'enfermèrent pour discuter. 

Ça devenait de plus en plus étrange. Je devenais folle de tous ces mystères: on me cachait quelque chose, c'était certain, mais quoi ?

Quel secret a une telle importance, qu'on ne le révèle jamais, même à la personne concernée ?Quel secret relie donc oncle Kern, Nikolas, Joel et moi ?

Pourquoi m'étais-je évanouie pendant trois jours ?

Qu'était la Tuar ?

Tant de questions sans réponse...

Je montai l'escalier, et essayai d'écouter leur discutions. Je n'entendis aucune voix. Seulement le bruit de stylos sur le papier.

C'en était assez. 

Je m'approchai devant la porte en bois, et l'ouvrit.

Oncle Kern se leva brusquement et me poussa hors de la pièce. J'eus juste le temps d'apercevoir un carnet posé au milieu de la table, rempli d'écritures de deux couleurs différentes, et un fauteuil vide, en face du bureau. 

Conscient de ce geste un peu violent, il s'excusa et me dit tout penaud:

-Selena, je...va faire tes devoirs, tu vas prendre du retard. 

Une lueur de regret triste passa dans ses yeux. Et il referma la porte sur lui.

J'aurai bien voulu crier, demander ce qu'il faisait, pourquoi il était devenu si étrange, mais je sentais qu'il ne me révélerai rien de toute manière, et que quelque chose le tracassait. 

Oncle Kern est le genre de personne qui paraît un peu rude quand on ne le connaît pas. Mais aussi de celles qui taisent tout. Y compris leurs douleurs et leurs tracas.

Ainsi, bien malgré moi, je lui obéis.

Je fis mes devoirs, et me couchai. 

Le lendemain, j'eus photographie, toujours sans Alvy; puis anglais.

J'avais la ferme intention de coincer Joel après le cours, et de lui poser toutes mes questions. Je ne savais pas pourquoi, mais je sentais qu'il avait quelque chose à voir, un lien, avec tous ces secrets...

Quand la sonnette retentit, je sortis immédiatement et attrapai au passage Joel. Il ne parut pas surpris, et me suivit sans résistance. 

Je n'eus pourtant pas le temps de lui poser la moindre question, car une sirène retentit, et je vis au loin un attroupement se constituer, autour de quelque chose que je ne voyais pas.

Un garçon essoufflé d'avoir couru, nous cria:

-Y'a un corps déchiqueté là-bas ! Les secours ne l'ont pas identifiés, on ne sait pas si c'est une fille ou un garçon, mais ce qui est sûr, c'est qu'il ou elle est dans notre lycée. Le proviseur demande à chacun de partir par deux, faites passer l'info !

Deux.



Selena - Les Lunes JumellesDonde viven las historias. Descúbrelo ahora