À LA TÊTE DU CARTEL : II

Chapitre 57 - Deux mots à dire

L'officier Sara se lève subitement de sa chaise lorsqu'elle aperçoit le lieutenant Bérard revenir de son entretien.

—Alors ? Vous l'avez bien cuisiné cette Mary-Helen ?
—C'est une vraie professionnelle, répond Bérard. Elle ne lâchera rien. Je ne pense pas qu'on peux tirer grand-chose de cette femme froide à la bordure de la psychopathie. Mais avec le dossier chargé que l'on possède, Mary-Helen Barton finira ses jours derrières les barreaux. C'est déjà ça !
—Vous n'êtes pas déçu ? demande Sara remarquant un brin de lassitude dans la voix du lieutenant.
—Bien-sûr que je le suis. Mais je ne peux pas tirer des informations de force à une suspecte. Heureusement, la torture reste interdite en France.
—Eux ne se gênent pas...
—Mais ce sont des barbares. Nous ne pouvons pas employer les mêmes méthodes, réplique froidement le lieutenant.

Soudain, la voix de l'officier Johnson résonne dans tout le Hall de l'hôpital. Le grand gaillard au téléphone éructe de rage avec une colère si intense et soudaine, que son visage rougit instantanément.

—Vous vous foutez de notre gueule ?! C'est une plaisanterie j'espère !!

Plusieurs personnes, surprises par les cris étourdissants de Johnson, se retournent interloqués. Ce-dernier raccroche et jette son smartphone au sol dans un geste de rage incontrôlée.

—Bon sang Johnson ! Calmez vous ! Que se passe-t-il ?! demande Bérard.
—Ils ont libéré Oléana Thörsen !

Bérard sert les dents et repense instantanément aux paroles insultantes d'Hélène.

—Elle avait raison... murmure dit-il discrètement.
—Quoi ?!
—Oléana Thörsen a été relâchée par le procureur de la République ! Le motif étant qu'il n'y a aucune preuves concrètes qui justifie sa détention provisoire ! On l'a perdu lieutenant !
—Comment c'est possible ?! demande l'officier Sara qui peine à dissimuler sa colère.
—Prenez vos affaires, on y va, dit froidement Bérard en remettant sa veste.
—Ou ça ?
—À l'Elysée. J'ai deux mots à dire au président.