Chapitre 69 - Prépare toi à tirer

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Le sonar résonne dans l'habitacle.
La sphère en métal blindée, entourée par l'obscurité océanique, avance à l'aveugle. Les propulseurs électriques émettent un vrombissement et les claquements du métal, sous forte pression, sont terrifiants. Ils résonnent si puissamment, que Louisa peux ressentir les vibrations jusqu'en dans les os de son corps. Aux côtés de Zaklov, Louisa reste fixée sur le petit pare-brise du sous-marin. Les deux uniques spots lumineux n'éclairent absolument rien. Seul quelques mètres sont illuminés tandis que le vide abyssale les entourant, commence à devenir gravement oppressant. Même Zaklov semble mal à l'aise dans cet endroit tant confiné. Seul le conducteur reste calme et serein, et manœuvre à la perfection les jockstick guidant le sous-marin dans les profondeurs du Nord.

Dans combien de temps nous arrivons ? demande Zaklov en sueur.
Environ 30 minutes m'sieur. Avec le retour, nous en avons encore pour ... bonne heure et demi.
—Bon sang... réplique-t-il en soufflant discrètement. J'aurai pas du sous-estimer ma claustrophobie...

Louisa observe les alentours par le petit hublot se trouvant sur sa gauche.
Seul le noir y règne en maître.

Faisons la conversation alors ! D'où venez vous jeune homme ? Vous semblez bien jeune pour savoir manœuvrer un tel engin, demande Zaklov en frottant un bout de tissus sur son front humide.
Ahaha j'ai eu la chance d'être apprentie auprès du capitaine du Saphir m'sieur.
—Le Saphir ?
—Saphir est le navire phare de ALLOS, intervient Louisa. Il nous relie avec l'Inde et l'Australie et transporte généralement des pierres précieuses excavées des mines illégales.
—Je vois... réplique Zaklov avec un petit sourire au coin. 
C'est cela m'dame ! Depuis que j'ai fui mon pays, j'ai pû voir le monde entier grâce à ce travail. ALLOS m'a permis de grandir, d'apprendre et de devenir quelqu'un. Je suis fier de travailler dans ALLOS.

Louisa pose la main sur son épaule.

Je suis contente pour vous. ALLOS est une famille. Quel est votre nom ?
—Bilel m'dame.
—Et d'où venez-vous ?
—De Syrie m'dame. J'ai fui la guerre après le meurtre de ma famille... Le capitaine du Saphir m'a alors recueilli et donné travail.
—Je suis désolé pour ta perte Bilel... ALLOS est une famille. Nous ferons tout pour te faire évoluer et grandir au sein de l'entreprise.
—Merci m'dame et c'est un honneur de travailler pour vous dans cette mission spéciale. Je n'ai pas hésité une seule seconde lorsque le capitaine m'a proposé d'être votre chauffeur sous-marin. 
—Je cherche à anéantir nos ennemis Bilel, et grâce à vous, nous allons réussir.
—J'aurai bien aimé tué ennemis aussi... pour ma petite soeur... dit doucement Bilel avec une rancoeur soigneusement contenue.

Soudain un grincement terrible résonne dans l'habitacle. Louisa et Zaklov sursautent, tandis que Bilel garde son calme.

Pas panique, tout va bien ! Les hélices se sont légèrement enrouées mais c'est ok. C'est ok !

Le sous marin continue son avancée dans les profondeurs tandis que Louisa guette instinctivement par le petit hublot.

C'est possible de se faire attaquer..? demande-t-elle légèrement inquiète.
Attaqué ? Par quoi m'dame ?
Je ne sais pas.. un autre sous-marin ou une bête...
—Ahaha ! Vous avez regardé beaucoup trop de films ma chère Louisa, réplique Zaklov tout sourire. Il est vrai que les profondeurs des mers abritent d'étranges créatures mais jamais agressives. Par contre, si il s'agit d'humains... c'est une autre paire de manche. Sur Terre, dans la mer ou dans les airs, l'humain reste toujours dangereux.
Ça c'est bien vrai m'sieur ! Ne vous inquiétez pas m'dame. Le sous-marin est équipé d'un sonar et je peux voir à des kilomètres à la ronde si un engin est présent dans la zone.
—Tout ira bien... murmure Zaklov à Louisa.

Louisa sourit mais ne cache pas son inquiétude.
Désormais, elle ne peux plus faire machine arrière. À des centaines de mètres sous la surface de la mer, il n'est pas possible de revenir sur ses pas. De manière la plus concrète possible, Louisa est face à ses choix. Même si elle regrette d'arriver à un tel acte, elle se doit d'affirmer son pouvoir. De montrer à la Norway mais aussi au monde entier, jusqu'où Louisa Conti est capable d'aller pour arriver à ses fins.
Le sonar émet un sifflement.

M'dame, nous somme en approche d'une structure, dit Bilel en trifouillant plusieurs boutons. Une station pétrolière il me semble !
—Parfait... marmonne Zaklov.

Louisa prend une profonde inspiration.

Bilel... arme les missiles et prépare toi à tirer lorsque je t'en donne l'ordre.

À LA TÊTE DU CARTEL : IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant