Chapitre 74 - Véritable guerrière

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Nous vous transmettrons toutes les informations nécessaires.

Avec colère, le président raccroche son téléphone. Son jeune conseiller, silencieux et vissé sur sa chaise, baisse les yeux, terrifié de croiser son regard. Il sait que lorsque le président Coty perd son sang froid, il peux devenir blessant dans les mots et surtout dans les gestes... et malheureusement pour lui, en tant que conseiller le plus proche du pouvoir présidentiel, il en avait déjà subit les conséquences. Coty, immobile, le regard vide, vient rompre le silence du bureau présidentiel.

C'était les américains... dit-il avait aigreur. Ils veulent que les services secrets français transmettent toutes les informations récoltées sur l'explosion de la station pétrolière..

Coty part se servir un whisky. Sous les ors de la République, dans un fin verre en cristal fin, il savoure sa boisson payée par le contribuable et ne cesse de planifier des stratégies.

Monsieur le président, pourquoi ne devrions-nous pas leur transmettre nos informations ? Ce sont nos alliés et nous faisons parti de l'OTAN, dirigée par les américains. S'est même une obligation selon la loi internationale de leur dire tout ce que nous savons...
Vous pensez que je l'ignore ? demande Coty avec rogne. Je connais nos obligations envers ces enfoirés d'amerloques. Nous sommes leur petite pute et lorsqu'ils sauront la vérité, ils ne manqueront pas d'accuser la France.. de m'accuser moi !

Son jeune conseiller reste perplexe. Il comprend qu'il ne possède pas toutes les informations nécessaires dans cette affaire et préfère rester silencieux par peur d'éveiller la « rage présidentielle».

—Ce n'était pas un accident... C'était ALLOS... Louisa Conti...
—Pardon monsieur ?!

Coty finit d'une traite son verre et regagne son bureau. Face à lui, un portrait du splendide Napoléon Bonaparte, chevauchant son cheval de combat. Le président, obnubilé par la puissance mystique de cette représentation, observe la peinture guerrière de l'Empereur.

Cette salope a attaqué la Norway Arctic, une branche de Thor Industries. Et vous savez de qui je l'ai appris ?
—Non.. répond timidement son conseiller.
De la Russie... Ces enflures de Russe ont localisé un sous-marin lors d'une session d'espionnage de la Mer du Nord. J'ai eu le président russe en personne par téléphone et il m'a révélé que ses services d'espionnages écoutaient des communications norvégiennes et suédoises en direction de l'Ukraine. À cinq heures du matin, leur sonar à détecté plusieurs détonations. Ils ont alors marqué l'engin sous-marin et l'ont suivi tout droit jusqu'à un navire d'ALLOS... minutieusement positionné dans les eaux internationales afin d'échapper à toutes les lois et tribunaux judiciaires...
Mais pourquoi les Russes ne disent rien ? Le monde entier les accuse d'acte de guerre.

Coty frappe du poing.

Mais bon sang ! J'en reviens pas que vous soyez considéré comme mon meilleur conseiller ! Vous êtes un abruti ! Vous pensez vraiment que les Russes vont avouer effectuer des actes d'espionnages, qui sont aussi des actes de guerre, devant les médias du monde entier ?! Et même si les Russes apportent les preuves de leur innocence, personne ne les croira ! On les accusera d'organiser des actions militaires et ensuite de crier au complot ! C'est évident !
—Mais monsieur...
—Ils ne sont pas mécontents que la station de Thor Industries aie disparu, mais ils sont pris par la gorge ! continue le président. Tout comme moi... Ces chiens d'américains n'hésiteront pas une seule seconde à balancer l'information au monde entier, dire que le plus grand cartel de France est responsable de ce désastre. Ils attaqueront mon autorité... et nos institutions... nous serons la risée de la planète et je ne paie pas chère de ma peau pour ma réélection. Tout ça à cause de cette chienne de Louisa Conti... j'aurai du ordonner son exécution dés les premières heures !

Son conseiller, sonné par ces révélations, tente de faire revenir la raison au cœur de la discussion.

Monsieur le président... Si vous occultez la vérité aux américains ainsi qu'au monde, vous vous rendez complice.
—Complice de qui ?!
—Des Russes monsieur... Les médias apprendront forcément la vérité et ils sauront que vous vous êtes entretenu avec le président Russe afin de préserver votre réputation et votre réélection. Ils accuseront, même sans aucune preuve, de manipulations et interférences russes dans l'élection présidentielle française. Vous ne devez pas céder face à la pression car vous, Monsieur, deviendrez la risée de la France et de son histoire républicaine... Faites attention.

Le président observe son jeune conseiller.

Quel âge avez-vous ? demande subitement le président.
Pardon ?
—Putain ! Quel âge avez-vous ?!
—Euh... 27 ans monsieur le président.
—Louisa Conti a 21 ans... À seulement 21 ans, elle hérite du plus grand réseau de distribution et de livraison de drogue du continent européen. Elle a affronté un cartel slovaque qui terrifiait plusieurs chefs d'Etat et a assassiné en personne son dirigeant, Andrej Kïska. Avec son équipe, Louisa Conti est partie en mission spéciale dans son manoir parisien et a manipulé les conduites de gaz pour faire exploser la demeure avec une centaine d'invités à l'intérieur. Suite à cet acte guerrier, tout les cartels européens ont reconnu son autorité et l'ont proclamé Reine d'Europe... sauf un. Un seul cartel, une seule famille a refusé de se soumettre. Après des manipulations bancaires et financières, Louisa Conti a réussit à s'accaparer l'entièreté de l'Europe jusqu'à entrer en confrontation avec une famille norvégienne... les Thorsen.

Le conseiller écoute, toujours égaré et surprit par les révélations inattendues du président.

Rof Thorsen envoya sa fille Oléana Thorsen se confronter à Louisa Conti. Après un renseignement inattendu et obscur sur un rendez-vous à Marseille, le lieutenant Bérard a réussi à mettre la main sur une collaboratrice de ALLOS, une certaine Hélène. Pendant un temps, nous avons eu Oléana Thorsen, blessée par balle. Mais j'ai dû la faire libérer après un appel très menaçant de son père qui menaçait d'annuler notre contrat d'approvisionnement en pétrole et ainsi, plonger la France dans l'obscurité. Et je suis persuadé que la libération d'Oléana Thorsen a été la goutte de trop...
—Comment ça ?
—Louisa Conti n'a pas supporté cette humiliation, répond Coty avec froideur. Elle n'a pas supporté de voir une collaboratrice de ALLOS emprisonnée tandis que son ennemie jurée est libérée par l'Etat français.
—Alors elle a détruit la station de Thor Industries ?
—Oui.. pour les humilier et les affaiblir. Cette gamine a plus de courage que toutes les personnes présentes dans ce palais présidentiel. Elle a agit en véritable guerrière et cheffe de guerre.

Coty vient de nouveau poser son regard sur le portrait de Napoléon.

À mon tour, dit-il avec conviction.
Mais monsieur le président, je...
—Appelez moi le commandant d'Etat major, je veux m'entretenir avec lui.

Coty regagne se rassoit derrière son majestueux bureaux.

La république française s'est fondée sur la peur et le sang... la grande Terreur... dit-il avec un ton menaçant. Louisa Conti est une menace et je me dois d'y mettre fin.

À LA TÊTE DU CARTEL : IIOn viuen les histories. Descobreix ara