Chapitre 79 - L'équilibre était parfait

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La vieille porte en bois grince lorsqu'Alexia pousse vigoureusement sur la poignée. Une pièce, relativement grande, bardée d'étagères remplies de livres et d'anciens ouvrages, s'ouvre devant Louisa. Deux sièges sont soigneusement positionnés devant une anciennes cheminée tandis que deux bureaux en bois se font face. L'odeur âpre de la poussière qui inonde les narines de Louisa prouve que cette pièce est comme figée dans le temps, soigneusement fermée depuis de longues années sans que personne ne puisse venir percer ses mystères.

Voici le bureau de papa... Je ne suis pas venu ici depuis sa disparition... dit Alexia d'un ton nostalgique.
Moi non plus... ajoute Francisco.

Louisa s'avance et observe chaque recoin, chaque objet qui parsème la pièce. L'énergie se dégageant de cet endroit la transperce et Louisa peux ressentir Del-Orti absolument partout. Vigoureusement, Alexia ouvre les longs rideaux occultant la pièce. Le soleil envahit aussitôt l'endroit. Le cœur de Louisa ne fait qu'un bond lorsqu'elle reconnaît sa mère sur une photographie. Elle s'empresse de saisir le cadre photo.

C'est quoi ce bordel ? Pourquoi il y a une photo de ma mère sur ce bureau ?

André sourit en saisissant la photographie. 

Ceci est le bureau de ton père Louisa et celui situé en face appartenait à Del-Orti. Sur cette photo, ta mère est enceinte de toi et ton père venait d'emménager dans le manoir Del-Orti. C'était en 1999.

Louisa reste bouche bée et se remémore chaque mensonge de sa mère lorsqu'elle feintait de ne pas connaître les activités de son père.

Mais je ne comprends... j'ai grandi ici ? Avec ma mère ? Je me souviens de rien...
—Oui Louisa... Tu as grandis ici au début de ta vie. Pendant de longues années, Del-Orti et ton père, ainsi que leurs familles respectives, ont vécu ensemble dans ce manoir.
—Mais pourquoi ? Mon père n'était pas seulement qu'un salarié de ALLOS ?
—Non, ton père n'était pas qu'un simple agent immobilier qui aidait ALLOS. Ton père et Del-Orti étaient comme des frères et ont grandi dans un petit village non loin de Turin. Ils ont baigné dans la pauvreté toute leur enfance mais n'ont jamais renoncé. Tu sais... ils ont eu un vie difficile. Des parents pauvres, souvent violents à cause de l'alcool, ton père et Del-Orti ont dû faire des choses impardonnables pour s'en sortir. Cet endroit est à l'image de la revanche qu'ils ont réussi à prendre sur la vie... Je me souviens parfaitement les entendre débattre d'économie et finances internationales dans ce bureau. Ils ont propulsé ALLOS au sommet en quelques années et l'équilibre était parfait. Ta mère était heureuse et la famille de Del-Orti ainsi que la tienne, baignait dans l'abondance et le bonheur...

Louisa inspire profondément.

Donc... tu connaissais mon père ?
—J'étais qu'un jeune homme à l'époque et Del-Orti était pas vraiment paternel avec moi. J'étudiais énormément et j'ai passé de longues années dans un pensionnat en Suisse. Je ne voyais ton père qu'aux grandes occasions comme les mariages ou les fêtes de Noël. Je t'ai connu enfant aussi...
—Mais pourquoi tu ne m'as jamais dit tout ça ? Je me souviens qu'après notre attaque du manoir d'Andrej Kïska, je t'avais questionné à propos de mon père. Tu étais resté étrangement vague et tu ne m'avais jamais donné toutes ces précisions. Pourquoi ?
—Parce que... cet équilibre, cette symbiose entre Del-Orti et ton père, l'avènement de ALLOS comme leader mondial des cartels de la drogue... tout ceci a été détruit par ma faute...

À LA TÊTE DU CARTEL : IIWhere stories live. Discover now