Chapitre 26

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Elhéa ouvrit les yeux lentement, tandis que des lueurs rubescentes pénétraient dans la pièce dans laquelle, elle se trouvait.

Confuse, elle n'avait plus la notion du temps et n'arrivait pas à se remémorer comment elle avait pu arriver dans cette pièce. Elle s'apprêtait à se lever, mais fut vite arrêtée dans son élan par Soen qui fit son apparition dans la pièce.

— Tu es déjà rentré ? Je t'ai attendu longtemps dans le jardin, prononça la jeune fille en s'asseyant sur le lit.

— Tu ne te souviens de rien ?

— Dois-je me souvenir d'une chose particulièrement ?

— Je t'ai retrouvé inerte sur le sol lorsque je suis rentré, j'ai cru te perdre, confia-t-il alors qu'il portait un regard indéchiffrable sur la jeune fille.

C'est alors qu'elle se souvint de cette crise qui l'avait prise au dépourvu, ces crises étaient les effets des multiples tortures infligées par Aser. Elle n'y avait pas songé depuis fort longtemps, puisque ces dernières ne s'étaient point manifestées.

Elle était donc condamnée à vivre avec ces douleurs qui témoignaient de son passé vil.

— Je me souviens de ce qu'il s'est passé maintenant, révéla-t-elle dans un murmure presque inaudible. Mes crises ont refait surface.

— Tu ne m'avais point fait part de telles informations. Pourquoi as-tu des crises si violentes ?

— C'est un peu délicat à expliquer, et je pense que tu as déjà une idée concernant la cause de mes crises.

— J'aimerais toutefois entendre des explications qui découlent de toi, tu n'as pas à avoir honte, notifia-t-il en prenant son menton dans sa main. Rien ne me fera changer d'avis sur nous deux, même pas les plus petits détails qui te font rougir de honte. Tout le monde a un passé, rutilant ou non ! Il s'avère que c'est bien souvent pas glorieux pour la plupart.

— Aser, me torturait fréquemment, dit-elle en baissant le regard.

— Pourquoi  le faisait-il ?

— Il disait que cela lui procurait du « plaisir » lorsqu'il me frappait jusqu'à ce que je m'effondre sur le sol. Dès qu'il était contrarié pour une raison quelconque, il venait s'extérioriser sur moi. Les coups que j'ai reçus au niveau de la tête, mélangé avec les nombreuses fois que ma tête rencontra le sol impétueusement, entraînent ces violentes crises incoercibles.

— C'est un malade mental cet homme, prononça Soen en attirant la jeune fille dans ses bras, tandis qu'elle tremblait de frayeur, comme si le fait d'avoir prononcé ces mots était un retour pour elle dans le passé.

— J'espère que tu apprendras à prendre goût à la vie, malgré ce pesant passé que tu charries avec toi. Je reste convaincu que tu n'avais pas le choix, si tu avais pu, tu aurais connu un autre parcours.

— Je suis entièrement responsable de mes décisions, Soen. Je n'ai fait que moissonné les fruits de la semence de mes actes frivoles. J'ai suivi mes propres convoitises et j'ai été ravagée par elles. J'ai désiré des choses qui me surplombaient sans me rendre compte que ces dernières me seraient fatales.

— Je ne comprends pas, je ne peux discerner tes pensées. Tu fais preuve d'un cruel mystère qui me fait penser que tu n'as toujours pas confiance en moi, lui confia le jeune homme en se détachant d'elle.

 Elle détourna le regard, tandis qu'elle songeait à tout ce qu'elle avait pu expérimenter au cours de son périple dans ce monde. Ces choses qui la faisaient rougir de honte envahissaient ses pensées continuellement. Elle ne savait pas si elle pouvait en parler à cet homme qui semblait avoir de bonnes intentions envers elle.

𝗠𝗜𝗘𝗟 & 𝗙𝗜𝗘𝗟Where stories live. Discover now