Chapitre 12 (réécrit)

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Arrivée dans ma chambre, enfin seule, je pus respirer librement, le calme du lieu m'envahissant subitement. Je m'étalai sur mon lit la poitrine lourde qui se libéra peu à peu du stress que j'avais accumulé ces dernières heures... Je sentais mon pouls cogner contre mes tempes, la fatigue m'assommant. J'observai le plafond en respirant profondément les mains posées sur ma poitrine.

Inspiration.

Expiration.

Je finis par m'emparer de mon smartphone qui m'avait attendu patiemment sur ma table de chevet, j'avais plusieurs messages de Joaquin qui me demandait où j'étais car il ne m'avait pas vu au lycée. Effectivement la rentrée des classes s'était déroulée la veille.

Normalement je devais attaquer ma dernière année au lycée.

Dans un lycée normal.

Avec une vie normale, où mon seul but aurait été d'entrer dans une université prestigieuse pour étudier la médecine.

Me voilà servie avec des cours vampiriques. On marchait sur la tête.

Enfin avec l'éternité qui s'offrait à moi j'aurais le temps de faire quinze fois des études de médecine dans toutes les universités dont je rêvais de faire partie. C'était une façon de voir les choses.

On frappa à ma porte, je répondis positivement à la demande, c'était Ryan et sa jolie frimousse qui passa le seuil de ma porte:

-Ça va ma belle pas trop fatiguée? Ça te dit de nous rejoindre à la salle commune, on a réservé un box?

Toujours allongée sur mon lit je lui répondis en baillant:

-Je vous rejoins dans cinq minutes.

-Allez on se booste là, l'éternité n'attend pas! dit-il en frappant dans ses mains pour me réveiller.

-J'arrive t'inquiète laisse moi deuuuux minutes.

-Je compte! dit-il en me montrant sa montre du doigt avant de refermer la porte.

Je me relevai avec difficultés et passai dans la salle de bain afin de voir l'étendue des dégâts, m'attendant à découvrir deux énormes cernes sous mes yeux.

Au final ce n'était pas le cas.

De base en fin de journée je ressemblais plus à un rat mort qu'à une star de cinéma. L'adaptation allait vraiment prendre du temps, malgré les avantages des créatures de la nuit physiquement parlant, le sentiment d'humanité me manquait. Le sang chaud coulant dans mes veines, les joues écarlates, les cernes de fatigue, tous les petits défauts en fait qui faisaient ce que j'étais. En attendant il fallait que je m'y fasse car j'allais passer ma vie dans cet état, le souvenir de l'humaine que j'étais était encore très frais dans ma tête, il fallait laisser faire le temps. Je me ressaisis, me motivant face à mon reflet dans le miroir, prête à affronter cette dernière partie de la nuit même si je n'avais qu'une seule envie: me mettre en pyjama, me réfugier sous ma couette et dormir. Ne pouvant pas m'abaisser à ça, je ravalai des larmes qui menaçaient de s'écrouler sur mes joues, répondis à Joaquin rapidement en restant vague sur les circonstances de ma disparition et sortis de ma chambre d'un pas déterminé.

En sortant, prise dans mon élan et n'ayant pas levé la tête je percutai de plein fouet un individu qui visiblement ne faisait pas attention à ce qu'il faisait non plus. 

Et merde.

C'était Gayle, la conversation entre Ellie et Ryan à la cafétéria durant le déjeuner tourna en boucle rapidement dans ma tête, donnant une légère teinte rouge à mes pommettes sous le coup de la gêne. En se percutant il m'avait rattrapé de justesse par les avants-bras afin de minimiser le choc, le gars était bâti comme un frigidaire, j'avais eu l'impression de foncer dans un mur de brique, sauf que la direction n'était malheureusement pas le chemin de traverse.

Annamh (en cours de réécriture)Where stories live. Discover now