Chapitre 32

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Evan.

Mon cœur loupa un battement, j'avais appris qu'il avait été convoqué pour le code rouge, révélation qui m'avait touché plus que je ne l'avais imaginé. Trop heureuse d'avoir une raison de lâcher ce téléphone à l'origine de mes angoisses je courus les quelques mètres qui me séparaient de lui et sans trop réfléchir je lui sautai dans les bras!

Il fut surpris mais pas déstabilisé pour autant, mes bras encerclèrent son cou et ma tête était posée sur son épaule gauche. Aucune hésitation vint le perturber, il m'enlaça la taille avec force avec un bras et fit une pression protectrice avec sa main libre en haut de ma nuque. Son souffle, légèrement vif me chatouillait le cou encore sensible, mais je ne laissais rien paraître et restais comme cela pendant quelques minutes.

Après réflexion, je fus expressément étonnée par mon geste, quelques mois auparavant jamais au grand jamais je n'aurais osé faire un truc pareil à un garçon qui me plaisait, jamais! Et là je me retrouvais par ma propre initiative dans les bras de celui qui commençait à me rendre folle de lui... Prenons un exemple: actuellement, son odeur m'emplissait les narines, une odeur légèrement musqué et fraîche, un peu comme une averse qui venait de s'abattre laissant une odeur glacé et lestement humide. Il devait sortir de la douche, évidemment: ses cheveux étaient encore légèrement humide...

PDV Evan:

Après cette nuit pleine en émotions, trop en émotions, arrivé dans ma chambre, je pris simplement une douche, me rhabillais car je n'allais inévitablement pas dormir de la journée. Je me passais donc un t-shirt noir et un jean du même coloris ainsi que mes baskets et je sortis airer dans les couloirs quasiment déserts. L'ambiance était électrique, on le ressentait dans l'air, c'en était  oppressant...

Je passai par de nombreux escaliers, couloirs, passages et me retrouvais à l'intersection d'un petit couloir qui se terminait par un cul-de-sac. Au détour du mur je me figeai, Helya. Helya, tremblante, un combiné téléphonique à la main, une larme s'allongeant sur sa joue puis ses yeux bleus-jaunes qui rencontrèrent les miens. Contre toute attente, elle lâcha violemment le téléphone qui semblait lui donner du fil à retorde et elle se jeta dans mes bras. Surpris mais pas pour autant intimidé je l'enlaçai consciencieusement... je sentais un grand vide en elle, de la peur, de la culpabilité, de la colère, un dilemme perpétuel qui se battait en continue dans son esprit! C'est pourquoi je la serrai un peu plus, sa tête posée sur mon épaule se décala pour se caler dans le creux de mon cou, son souffle chaud se libérait sur ma peau comme un murmure, son odeur fleuri prenait tout l'espace me faisant voyager avec elle, ses longs cheveux blonds flottaient légèrement dans l'air libérant son parfum et mon cœur battait plus fort que jamais. Ses marques de violences qui s'étaient dessinées sur sa peau la rendaient plus forte bien qu'elle se sentait plus frêle que jamais, je la trouvais magnifique comme tous les jours, depuis toujours. J'avais été tellement touché lorsque j'avais appris qu'elle avait été enlevé, mon sang n'avait fait qu'un tour... Je venais de réaliser que je commençais vraiment à ressentir des sentiments que je n'avais jamais ressenti avant maintenant.

C'est simple, avec elle je me sentais différent, plus léger, moins agressif, moins con, moins macho, ma négativité s'envolait et toute mon intention se portait sur elle instantanément lorsqu'elle était proche de moi, ou pas d'ailleurs. Mes ex-conquêtes n'avaient rien à voir avec elle... Les autres étaient d'une banalité absolue, elles se ressemblaient toutes: des nanas qui parlent trop fort, qui ont plus de 300 "j'aime" sur leur photo de profil facebook, cheveux longs et lisses, une tonne de maquillage sur la face et deux pare-chocs en plastique bien trop proéminents. C'est ce genre de meufs qui regardent les autres avec arrogance, qui pètent plus  haut que leur fessier moulé dans des jupes bien trop près du corps, qui pensent qu'elles sont trop bien pour vivre au milieu du commun des mortels ( et des immortels d'ailleurs ) et qui crient beaucoup trop fort quand je couche avec elle. Bref, Helya était bien au-delà de toutes ces pimbêches, elle était juste éblouissante même dans son legging, son grand sweat informe, même avec ses mutilations présentes sur sa peau et son doux visage démaquillé, elle était belle. C'était tout. Et je devenais accro à elle.

Annamh (en cours de réécriture)Where stories live. Discover now