Annamh (en cours de réécriture)

Chapitre 50

Je me maudissais d'avoir mis ces chaussures à talons, la descente jusqu'au point de rencontre fut beaucoup plus longue et éprouvante que prévue, de plus, la peur et l'adrénaline bouillonnaient dans mon corps entier, de la tête aux pieds, dans chaque recoin de mes veines, ce qui me fit ralentir inconsciemment. Je finis tout de même par arriver dans la dernière ligne droite, quelques personnes arrivaient par différentes embouchures en même temps, et je percutai quelqu'un sans le vouloir:

-Oh mon dieu Helya ça va ?! s'écria une voix que je connaissais bien.

-Ryan !

Sous le coup de l'émotion je le pris dans mes bras, un bref instant certes, mais toute une énergie apaisante s'abattit sur moi.

-Tout va bien se passer, je serais à tes côtés pendant tout le temps qu'il faudra d'accord ? Tu ne m'échapperas pas aussi facilement. glissa doucement Ryan à mon oreille tandis qu'il m'enlaçait toujours.

Je finis par mettre fin à notre accolade et acquiesçai ses paroles avant de rejoindre les autres pour s'équiper. Nous avions répéter ce moment des millions de fois, et la distinction entre mon corps et mon âme n'était plus. Mes gestes se firent tout seul, ma conscience spontanée prenait le dessus.

Je pris un sac, troquai mes bottines à talons contre d'autres mais plates, et mis une veste kaki qui  contenait des dizaines de petits couteaux et une bonne trentaine de lames aussi tranchantes que des lames de rasoirs. Chaque équipement était personnel, chaque personne avait un matériel propre à ses facultés et ses facilités au niveau des combats. Pour ma part, les lames étaient mes armes de prédilection.

J'allais m'en sortir.

J'allais survivre.

-S'il vous plait ! hurla une voix tonnante.

Tout le monde s'arrêta. Le directeur était debout sur une table et réclamait l'attention de tous.

-Nous avons tenté une communication avec l'ennemi, mais Tery a définitivement coupé court à notre tentative de discussion. Nous allons donc devoir nous ba---.

Il ne put terminer sa phrase qu'une de mes lames se retrouvèrent entre deux yeux, pas ceux du directeur, non, mais bien ceux d'un des molosses de Tery. Mais Mark ne s'en était pas mieux sorti, quelqu'un l'avait poignarder d'un pieu en bois, il ne put rien faire et il était étalé à terre, totalement inerte, assassiné lâchement par derrière.

Sous le choc, d'abord de la mort du directeur et de la vitesse à laquelle j'avais réagi, je restai immobile un moment mais je sentis deux mains différentes se poser sur mes deux poignets: une froide, et une chaude. Je finis par reprendre mes esprits et dévisageai les deux individus: Evan et Gayle.

-Il faut bouger ! Maintenant ! hurla Gayle.

Et c'est à ce moment-ci que mes pieds se mirent à bouger en direction de la sortie. Mais nous étions cernés, les alliés de Tery avaient réussi par je ne sais quelle sorcellerie à passer les murs de cette académie. Si nous restions ici ne serait-ce que dix minutes de plus, nous serions sûrement mort, en tout cas moi, je le serais.

-Ici, dit Ryan qui m'avait retrouvé par je ne sais quel miracle. Il me poussa dans une minuscule embouchure située dans un coin, il y avait tellement de monde dans le grand corridor du sous-sol que nous passâmes inaperçus.

Je me glissai donc rapidement dans la crevasse suivit de Ryan et de Gayle avant que celui-ci ne referme le passage derrière nous. J'étais totalement abasourdie:

-C-c-comment ? Il faut qu'on retourne avec les autres ! On ne peut pas les laisser là-dedans, ils vont se faire massacrer !

-Si tu t'inquiètes pour Evan, tu n'as pas à t'en faire ! grogna Gayle.