CHAPITRE SEPTIEME (2)

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Ce soir-là, Jeanne n'arrivait pas à dormir. Alors que Lucy avait réussi à fermer les yeux assez tôt, elle, par contre, n'arrivait pas à s'endormir. Elle regarda l'horloge : minuit ! Elle pensa soudain à Simon : peut-être pouvait-elle lui rendre visite, et lui demander d'éviter de faire peur à Lucy, elle qui était très influençable.

Elle décida donc de se lever. Elle prépara son manteau et se dirigea vers la porte d'entrée et fit le tour du château pour accéder au cimetière. Elle n'avait jamais osé y pénétrer auparavant, alors elle eut du mal à y mettre le premier, surtout qu'une fois entrée, elle entendit une voix de vieil homme brailler :

- Ya quelqu'un dans le cimetière, et c'est pas Lucy !

Jeanne fut alors horrifié par cette vision : d'étranges fantômes sortaient de terre des nombreuses tombes présentes dans le cimetière. Certains ressemblaient à de simples squelettes, d'autres avaient l'air de cadavre à moitié décomposé, avec un bras ou un œil en moins. Un homme tendit la main vers Jeanne et celle-ci hurla et repoussa le bras d'une main ce qui le retira du reste du corps de l'homme. La jeune femme n'en croyait pas ses yeux : c'était un véritable carnaval monstrueux !

Soudain, elle fut agrippé par un homme avec une longue barbe blanche, qui lui dit :

- T'es qui, toi ? Qu'est-ce que tu viens faire ici ?

- Je...je suis une amie de Lucy, je viens voir Simon.

Le vieil homme était perplexe, et il refusa de lâcher l'épaule de Jeanne, au contraire il l'agrippa encore plus fort.

- Simon ?!

- Quoi ?

- Ya une fille du Castel qui est là, elle dit que c'est une amie à Lucy, mais je n'ai pas confiance.

- Ne t'inquiète pas, j'arrive.

Jeanne se mit à trembler fébrilement. Et si Simon disait d'elle qu'elle mentait, qu'elle n'était pas vraiment l'amie de Lucy, et que ces étranges fantômes lui faisaient subir des choses plus horribles qu'elle n'aurait jamais pu imaginer.

Lorsque Simon arriva devant la jeune femme, celle-ci fut surprise de voir qu'il ressemblait toujours à un beau jeune homme, malgré ses haillons et son visage couvert de cicatrices longues et profondes.

Il observa Jeanne un moment : il commença par observer les pieds et les jambes, puis le milieu du corps, et enfin le visage, qu'il examina délicatement, sans se presser. Il s'approcha d'encore un peu plus près. Jeanne pouvait sentir la chaleur qui émanait de son âme. Soudain, il recula et déclara :

- C'est bon, il n'y a pas de danger, les gars. C'est bien une amie de Lucy, et elle ne nous veut aucun mal.

Suite à cette révélation, les fantômes haussèrent les épaules et retournèrent dans leur tombe respective. Simon, qui regarda ses camardes retourner six pieds sous terre, revint vers Jeanne et demanda :

- Que veux-tu savoir ?

- J'aimerais des renseignements à propos de cette histoire de Grande Réincarnation.

Simon leva les yeux : il comprit vite que cela allait lui attirer des ennuis.

- C'est sérieux, Simon. Lucy est très influençable, et tu sers d'elle pour diffuser tes théories étranges et abracadabrantes.

- Comment oses-tu dire que je me sers d'elle ?

- Mais c'est la vérité ! Elle croit dur comme fer à cette théorie, sans même la remettre en cause. Tu ne trouves pas ça un peu étrange, pour une fille qui souhaite absolument savoir réfléchir par soi-même ? Seule la personne qu'elle aime et qui l'aime pourrait l'influencer de cette façon...

Les gardiens des murs et le passe-murailleWhere stories live. Discover now