CHAPITRE DOUZIEME

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Lucy n'en revenait pas.

- Mais...mais comment est-ce possible ?

Lorsque tous les autres membres du Castel entrèrent dans la chambre (dont Charlie qui était tout aussi surpris que les autres), la jeune femme fut enfin sûre de l'identité du Passe-Muraille.

- Anatole, s'exclama Mme Sanders, pourquoi as-tu fait ça ?

Le garçon légèrement enrobé ne répondit pas. De loin, il paraissait beaucoup plus gros, ce qui expliquait pourquoi Lucy l'avait confondu avec Charlie.

Tout le monde semblait surpris face à cette choquante révélation.

Lorsque Jade et Clarisse s'avancèrent devant les autres, Anatole se leva d'un bond et cracha :

- Vous m'aviez dit que vous seriez dans la chambre !

- Désolé Anatole, répondit Clarisse toute rouge, on n'avait pas prévu que Jeanne et Mme Sanders exigeraient que tout le monde se réunisse dans la salle à manger.

- On a tenté de les convaincre de rester, je te le jure, renchérit Jade.

Lucy se releva et regarda les deux jeunes filles d'un air hébétée.

- Parce que vous étiez aussi de la partie ?

- Nous ne pouvions pas te le dire, Lucy. Anatole nous a dit que c'était un secret et que malgré ce que disait les autres, nous n'avions rien à craindre.

Lucy était rouge de colère. Les trois enfants ne se rendaient pas compte du danger dans lequel ils avaient mis le Castel et ses habitants.

Soudain, Mr Sharp s'avança dans la pièce, saisit Anatole par le col et le souleva de terre en hurlant :

- Avec quel Voyageur as-tu conclu un pacte, hein ? Dis-le moi !

Le garçon se mit à trembler. Mme Sanders s'avança pour essayer de protester.

- Allons, Alphonse, ce n'est qu'un enf...

- Je me fiche de ce qu'il est, je le juge pour ce qu'il a fait ! Répondit violemment Mr Sharp avant de se retourner vers Anatole, alors ? Tu ne m'as toujours pas répondu.

- C'est Teophilius, monsieur !

Personne ne dit rien. Les adultes ne semblaient pas surpris, mais les enfants, quant à eux, étaient paralysés par cette révélation inattendue, notamment Lucy, qui resta figé pendant plus longtemps que les autres. L'homme qui avait mis en danger sa deuxième vie et celle de ses proches était aussi celui avec qui elle avait dansé la plus belle valse de sa vie.

- Tu es bien sûr de ce que tu dis ? Demanda Lucy même si elle connaissait déjà la réponse.

Bien sûr qu'il est sûr de lui, répondit Mr Sharp à la place du garçon, ce Voyageur me paraissait malhonnête depuis son arrivée, cela ne m'étonne même pas.

Lucy voulut protester, mais elle devait reconnaître qu'il avait plutôt raison.

- Raconte-nous tout, Anatole, dit Mme Sanders avec douceur en s'avançant vers lui.

Le garçon déglutit et regarda tous les membres du Castel qui le fixait d'un œil accusateur. Il était très gêné et se mit à trembloter. En prenant une grande inspiration, il commença son discours :

- Le soir du bal, après le concours de danse, je suis monté jusqu'à ma chambre car j'étais fatigué. En chemin, j'ai rencontré Teophilius, qui me proposa d'acquérir tous les pouvoirs dont j'avais toujours rêvé. J'ai accepté...

- Mais pourquoi as-tu accepté, bon sang ?! S'exclama Charlie.

- Tais-toi, Charlie, dit Mr Sharp, laisse-le continuer.

Les gardiens des murs et le passe-murailleWhere stories live. Discover now