Chapitre 19; Part 2

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     Je me réveille à l'infirmerie des Arceaux. Gaci et Heya sont allongées sur des lits voisins au mien. Un bandage couvre la tête d'Heya. On a bandé nos blessures et recousu nos chairs. Ma cuisse me lance pourtant l'aiguille dans mon bras continue de m'injecter des anti-douleurs. Des médecins s'approchent pour nous ausculter.

- Bien pouvez-vous me dire ce dont vous vous rappelez ?

- Euh... On était sur une échelle. On devait rejoindre les autres mais les cibles nous tiraient dessus. Je crois qu'on en a une une. Ou deux.

- C'est exact. C'est bien Gaci. Et vous, vous vous souvenez de quelque chose ?

- Je me souviens que Gaci a trébuché, ce qui m'a fait tomber. Et après... On avait des choses bizarres sur nous. C'était... je ne sais pas.

- Vous aviez des... morceaux humains sur vous. Vous vous en souvenez ? Gaci tu as fait une crise de panique.

     Nous sommes pris de haut-le-cœur. Des bouts d'autres humains sur nous. Dans les éclats, des projections nous sont parvenus. Ça me dégoûte. Je me souviens avoir eu du sang sur moi, en plus du béton et de la poussière des débris.

- Et vous Loan, vous souvenez-vous de quelque chose ?

- Je me souviens avoir entendu mon nom.

- Quelqu'un vous appelez ?

- Oui.

- Vous souvenez-vous de la voix qui vous appelait ?

- Quelqu'un. Je ne sais pas. Pourquoi est-ce important ?

- C'était Ade, vous souvenez-vous d'elle ? Vous souvenez-vous des membres de votre formation ? Tous.

- Oui, on était vingt-quatre, quinze dans notre unité.

- Et les autres, dans quelle unité étaient-ils ?

- Informatique, répond Heya du tac-au-tac.

- Bien. Pouvez-vous me communiquer quelques noms ?

     Il y eut un long silence. Heya et Gaci font un gros effort de mémoire. Je vois les visages des membres de mon escouade mais impossible de me souvenir de leur nom.

- Je ne m'en souviens plus, finit par dire Heya.

- Ce n'est rien. Vous savez déjà beaucoup de choses. Vous avez un léger trou de mémoire dû au choc émotionnel. Cette situation a créé un traumatisme, vous avez partiellement oubliés les membres de votre formation mais vous vous en souviendrez d'ici les jours à venir, peut-être dans un bon mois au plus tard.

- Quand pourrons-nous sortir ?

- D'ici quelques jours, mais vous aurez un suivi psychologique.

- Pourquoi ?

- Vous avez vu des choses... compliquées. Qui peuvent choquer. Je pense qu'il serait bon...

- Non. Merci mais on ne fera pas de suivi, coupais-je. Si vous nous en faites un, vous devrez en faire un à chaque membre de notre formation. On a tous vu des choses dures à oublier. Ce ne serait pas équitable sinon.

- Bien je vais en toucher un mot à vos instructeurs.

     Une fois l'auscultation terminée, nous avons eu quelques heures pour nous. Nous avons discuter de ce « soutien », je ne pense pas que nos instructeurs nous donnent gain de cause. Les deux premières semaines nous avons dû éliminer six contrats, six personnes -sans compter les gardes du corps- ont dû disparaître définitivement, et bien évidemment c'est nous qui avons accomplit ça. Je me demande ce qu'a fait mon frère lors de ces contrats, s'il a tué beaucoup de gens, s'il en a épargné certain. Que fait-il maintenant que nous sommes formés ? Reste-t-il à l'Organisation pendant que nous sommes dehors, à observer ce que nous faisons ? Lors de nos contrats, nos instructeurs nous informent de ce qu'il faut faire, s'assurent que nous exécutons bien les contrats... Nous avons principalement entendu Caden jusqu'à présent. Même si Kelsey ou Noah nous ont communiqué des instructions, ça reste Caden qui dirige les opérations.

     Dans la soirée, Noah est venu me rendre visite. Nous avons discutés un moment avant qu'il ne reparte dans les locaux pour sa garde. Il m'a conforté dans l'idée que nous n'aurions pas de suivi dans la mesure où eux n'en avaient pas eu durant leurs contrats. Caden allait très certainement appuyer son veto pour. Ça ne m'étonne même plus. Je me demande pourquoi il reste à ce poste si être formateur ne l'intéresse pas. Noah est allait dire un mot aux filles avant de partir, histoire de s'assurer qu'elles allaient mieux. A ma grande surprise, Ade, ni aucun autre membre de notre formation n'est venu nous voir. Nous avons passés la soirée seuls, tous les trois, à entendre, écouter, ceux qui faisaient la fête dans le Prétoire. Les chants, leur musique, leur rire nous ont bercé jusqu'à tomber de fatigue.









L'Organisation [ TERMINÉE ]Where stories live. Discover now