Chapitre 23; Part 1

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ADE

     Bajra n'est visible nul part. Ses affaires sont toujours là néanmoins, ce qui me rassure. Ou alors c'est peut-être un subterfuge pour nous rassurer. Je parcoure le Prétoire, les Arceaux, un peu le réfectoire mais je n'ai pas faim. Je sors devant la tour m'aérer un peu l'esprit. Le centre-ville est animé, tous les lampadaires sont allumés. Le gens sont bien habillés, sont sur les terrasses des restaurants à boire un verre, manger un bon plat. J'ignore quel jour on est, je n'ai pas souvenir que les gens sortaient les autres jours de la semaine. Ceci dit je ne suis jamais vraiment sorti les autres jours. J'ignore complètement où peut être Bajra. Résignée je retourne me coucher espérant le revoir demain à mon réveil.

     La journée pourrait commencer mieux. Bajra est bien là mais ne me calcule pas, j'ai même la sensation qu'il m'ignore. Aujourd'hui nous avons notre journée. Les membres de notre formation -j'ignore qui ils sont- se réunissent pour une réunion de crise. Apparemment les natifs nous ont infiltré et ont entendu Bajra parler du mouvement. Ils ont connaissance qu'il existe depuis des années mais ils ne savaient pas que les recrues le connaissaient aussi. Maintenant la quasi totalité d'entre nous est au courant d'être une cible une fois dehors, peut-être même à l'intérieur. Je ne sais pas quoi faire aujourd'hui. Je ne vais pas rester toute la journée à l'infirmerie, nous avons reçu l'ordre de ne pas sortir de la tour. Cependant nous avons déjà fait le tour des Arceaux un million de fois si ce n'est plus. Nous connaissons le bar par cœur, nous savons exactement quels sont les vêtements en vente... Nous savons tout du Prétoire, nous connaissons chaque recoin.

     Je cherche désespérément Bajra pour discuter. J'aime pas savoir qu'il m'en veut et ça me fait mal qu'il m'ignore. Enfin c'est Bajra ! C'est la dernière personne à être rancunière parmi nous tous. Je parcours chaque centimètre des couloirs sans le trouver. Je vais aux douches voir si par hasard il n'y serait pas mais c'est peine perdue.Tant pis. Je décide de rejoindre l'escalier au bout des Arceaux pour déboucher sur le toit. J'emprunte l'échelle de secours et cours à toutes jambes jusqu'à la Draperie. Avec la confiscation de nos vêtements à notre entrée dans l'Organisation, je suis vêtue des habits de celle-ci, niveau discrétion j'ai fait mieux.

     J'arrive au marché. J'espère ne pas trop attirer l'attention, je baisse la tête et reste à la lisière de la Draperie. Hors de question que je rentre dedans, je ne souhaite pas repasser par l'endroit ou plus tôt gisait le corps de cette pauvre femme. Je reste cachée derrière des caisses en scrutant les alentours. J'y pense maintenant, mais je n'ai jamais demandé à Bajra où il habitait. Je connais uniquement le quartier mais sans plus de précision. Peut-être est-il rentré chez lui. Je me décourage bien vite et décide d'abandonner. Je rebrousse chemin, regardant au passage si je vois Bajra quelque part mais rien. Je ne me repère pas très bien. Le rues sont encombrées d'échoppes, d'étalages en tout genre de partout. Je présume que la Draperie va être délaissée pour un moment. Je bifurque dans une rue à droite et continue ma route. Une main vient se poser sur mon épaule. Soulagée je me retourne pour adresser encore une fois mes excuses à Bajra, sachant qu'il les accepte par politesse et rien de plus, mais j'ai besoin de lui dire et qu'il sache à quel point je suis désolée. Mais à ma grande surprise je tombe sur deux hommes qui me sont complètement inconnus. Ils doivent faire erreur sur la personne mais l'homme ressert son emprise sur mon épaule en m'amenant près du mur.

- Tu manques pas d'air de revenir ici le lendemain de sa mort.

     Je sens cette discussion mal engagée et je ne préfère pas imaginer la tournure qu'elle pourrait prendre. Mais avant que je puisse dire un mot, l'homme m'envoie son poing dans le ventre qui me fait chuter au sol.Prise par surprise, il m'a bloqué la respiration. Il me tire par le col de mon t-shirt pour me relever à hauteur de ses yeux pour venir me heurter avec son front sur mon nez. La violence du geste me fait saigner. L'autre homme profite de ma faiblesse pour venir me frapper au ventre, je ne peux plus respirer. J'essaye d'envoyer des coups mais ma tête tourne et rend tout mouvement aussi bien ridicule qu'inutile. Une chance que cet homme me tienne parce que mon corps ne pourrait le faire. Je reçois un coup au visage, puis un autre sur la joue avant d'être plaqué contre le mur, des mains se resserrant sur mon cou. Là je ne peux plus respirer du tout. J'essaye d'ingérer un maximum d'air mais j'ai l'impression que rien n'entre. Je commence à perdre la vue. Jamais je n'ai été aussi proche de mourir. Je n'ai même plus la force d'envoyer mes pieds pour me défendre.



L'Organisation [ TERMINÉE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant