Chapitre 30; Part 2

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     Je chope Bajra, profitant de l'effet de foule qui quitte la salle. Bélem me fixe, les bras croisés sur son torse. Je l'ignore pour retrouver Bajra. Oskar le rassure sur son discours et sur la surveillance des égouts pour éviter une rébellion.

- Confiance aveugle ? Tu sais que c'est deux thermes que l'on ne peut pas associer, j'envoie à Bajra en montant sur l'estrade.

- Et pourquoi pas, tu remets en doute les décisions de notre chef ? M'assène Bélem.

- Si tu avais étais à l'Organisation, tu saurais que les confiances aveugles amènent à la mort.

- Sauf que tu oublies qu'on est pas à l'Organisation, depuis maintenant cinq mois. Il serait temps de passer à autre chose.

- Ça suffit Bélem ! Tu peux disposer, vas aux cargaisons t'assurer de l'inventaire.

- Comme il te plaira, chef.

     Bélem nous quitte, quel dommage. Oskar se tient à côté, les lèvres retroussées, mains dans le dos. En baissant la tête comme ça on peut voir ses cheveux poivre et sel assortis à sa barbe.

- Pourquoi tu ne veux pas dire qui sont ces gens ? Continuais-je.

- Parce qu'on ne peut pas dévoiler tout notre plan d'attaque. Il faut savoir quelle information nous pouvons communiquer à quel moment. Loan, il faut que tu me fasse confiance. Je sais ce que je fais.

- Ha oui ? Ça fait maintenant cinq mois, ce n'est plus qu'une question de temps avant qu'ils nous trouvent. Je suis même étonné qu'ils ne l'aient pas déjà fait. Et que crois-tu qu'ils nous ferons, on prend trop de risques à rester ici. Il faut frapper maintenant.

- Je suis d'accord avec lui, interviens Oskar. Plus on attend et plus on a de chance d'y finir. On a aucune certitude que ces gens arriveront à temps, ou arriveront tout court. Bajra il faut lancer l'offensive on a plus de temps.

- Est-ce que vous voyez des natifs dans les couloirs ? Des scènes de guerre ? Nous avons encore le temps, il nous faut plus de temps. Je vous assure qu'une fois les renforts arrivés nous seront prêts. Il nous faut pour l'heure patienter jusqu'à leur arrivée. Restez discret jusqu'à ce qu'ils arrivent.

     Oskar croise les bras, il n'a pas l'air d'accord mais il ne peut rien dire : ce n'est plus lui le chef. Pour ma part je suis complètement d'accord avec Oskar. Plus nous attendons et plus nous avons de chance d'être repérés. Je ne comprends pas comment se fait-il que les natifs n'aient pas réussi à nous localiser. La ville ne me paraît pas si grande -surtout lorsqu'on y est jamais parti- ils savent que les anciennes stations de métro sont désaffectées et que des sans-abris y logent, je ne comprends pas pourquoi ils ne nous cherchent pas là-bas et qu'ils ne savent pas pour l'immense ville souterraine qui s'y est construit.

     Kah déboule dans la salle. Il regagne l'estrade mais s'arrête à bonne distance de nous.

- Loan tu peux venir ?

- Que se passe-t-il ? Un problème ?

- Rien votre altesse, je requière seulement sa présence si vous le permettez.

     Depuis notre arrivée ici, la relation entre Bajra et le reste des recrues s'est quelque peu détériorée. Je salue poliment Oskar avant de quitter la pièce. Dans le couloir Kah m'apprend que Born pose encore problème. Cette fois-ci il ne se bat pas avec les gens ou les passants ce qui est un progrès.

     Nous le retrouvons allongé par terre en plein milieu du passage, non loin de l'école. Gaci a dû se plaindre de sa présence peu recommandable pour des enfants. Il est couché à même le sol les cheveux dans une flaque noire, sûrement des rejets des tuyaux au-dessus. Il ne nous entend même pas lorsque nous lui adressons la parole. Il se contente de grogner mais je ne pense pas que ça nous soit adressé. Kah passe derrière lui pour le soulever par le col de sa veste. J'attrape ses pieds pour essayer de le sortir du passage et nous le tirons près des murs. Il râle à n'en plus finir.

- Je crois pas qu'il peut marcher. On fait quoi ?

- Je sais pas. Qui est son garant ?

- Attends t'es sérieux ? Il a plus de garant. Il fout tellement la merde qu'il a plus personne, t'étais pas au courant ? C'est quand même ton pote.

- On était pas « pote », seulement dans la même escouade. On va l'amener chez Eileen.



L'Organisation [ TERMINÉE ]Where stories live. Discover now