Chapitre 31; Part 2

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     Sur le chemin nous croisons pas mal d'ouvriers qui rentrent chez eux. Je me demande sur quelle exploitation ils travaillent. Surtout sans éveiller les soupçons. Je ne crois pas qu'il y ait de mine dans notre ville, donc qu'est-ce qu'ils pourraient ferrer ? Ou alors ils agrandissent leurs réseaux de galeries.

     Nous accédons à la salle d'entraînement. Il y a toujours du monde. Et d'ailleurs l'odeur me le confirme. Sans système de ventilation et sans fenêtre il règne une chaleur pire que dehors et une odeur à faire vomir. Une mélange d'eau croupie, de sueur, de déjection...Tout est réunit pour passer un bon moment. Ça me rappelle l'odeur des dortoirs : on sentait mauvais la transpiration, les produits désinfectants dans les douches pour les coupures et celle du béton. Un mélange plus supportable mais bien dérangeant tout de même.

- Tu te souviens de notre premier entraînement ?

- Tu restais avec moi pour pas que je lâche l'affaire.

- Je me souviens comment Cirkel nous devançait. Elle était impressionnante.

- C'est sûr qu'à côté on avait l'air ridicule.

- Totalement !

     Cet entraînement a été le plus dur de ma vie. Je me souviens avoir eu des poings de côté, du mal à respirer et les jambes en feu. Entre autre. Avec Gaci on était resté ensemble, à faire les mêmes foulées pour se donner du courage. J'ai bien cru que ça ne finirait jamais.

     Gaci et moi nous mettons en garde sur les tatamis. Nous n'avons nullement l'intention de nous battre. Nous ne sommes plus à l'Organisation. A la place je mets des gants que je ressers à ma taille à l'aide des sparadraps et Gaci tape dedans. Elle alterne entre main gauche et droite. Je me baisse pour qu'elle vise mes jambes, monte à droite, esquive certaines frappes. Elle s'en sort bien. Elle m'envoie ses jambes quand je suis accroupis, elle trottine pour travailler son endurance... Depuis notre arrivée ici, les entraînements nous aident à décompresser, à penser à autre chose. Ils nous permettent de rester en forme, de ne pas trop perdre. Nous n'avons plus un rythme soutenu comme auparavant mais on essaye de garder la forme. Loan devrait vraiment venir s'entraîner. Ils le devraient tous. Sous prétexte que Bajra est le chef il ne participe que très peu à des séances. Je doute de sa participation lors de notre « bataille ». Je suis tellement absorbé par mes réflexions que j'anticipe mal une attaque de Gaci et me prends son pied dans la figure. J'ai placé trop bas mon gant, je tombe au sol, complètement sonné. Ça faisait bien longtemps que je n'avais plus reçu un coup comme celui-là. Et ce n'est pas un manque.

- Excuse-moi, ça va ?

     Gaci se précipite sur moi pour m'aider à me relever. J'enlève mes gants. Je pense qu'on peut finir là-dessus pour aujourd'hui.

- Désolée...

- Non ça va. Et puis je vois que tu n'as rien perdu.

     Elle me soutient par les épaules pour m'aider à me remettre sur pied. Nous rangeons nos gants pour nous asseoir contre un mur. Gaci nous apporte des serviettes pour se rafraîchir un peu. Vu la couleur et l'odeur de l'eau ici, je ne préfère pas trop me laver avec.

     Jethro choisit ce moment pour venir nous voir. Depuis son départ de la tour et son refuge ici il reste pas mal avec nous. Heureusement pour lui qu'on l'apprécie. Loan discute difficilement avec, mais en même temps il ne discute avec plus personne. On ne sait jamais où est Born et Bajra est trop occupé. L'avantage pour nous c'est qu'il nous a appris pas mal de trucs niveau combat. Avec son statut d'ancien natif il en connaît un rayon. Il participe presque quotidiennement aux missions de ravitaillement. Avec ses connaissances sur la ville, le combat, les armes à feu, il aide bien plus que les habitants d'ici. Je pense que c'est le seul avantage qu'il peut avoir, les gens le dénigrent lorsqu'il passe. Uniquement parce qu'il est toujours un natif à leurs yeux. Nous nous sommes toujours des recrues mais c'est différent : on est plus ignorant d'une certaine manière pour eux. Et ça me va. Je n'irais pas me plaindre. Gaci et moi nous levons. Il a l'air d'avoir passé une mauvaise journée. Très mauvaise.

- Gaci il faut que tu vienne. On a un problème.

- Comment ça ? Quel genre de problème ?

- Je ne saurai pas te le dire.





L'Organisation [ TERMINÉE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant