Chapitre 16 : Une page se tourne

11.9K 867 77
                                    


Le trajet jusqu'à l'immeuble fut assez calme, mais ce n'était pas un silence oppressant comme on pourrait le croire. Au contraire, il nous avait permis de relâcher la pression des derniers événements et j'avais pu me rendre compte que, d'une certaine manière, je me sentais apaisée. J'avais dit tout ce que j'avais à dire à Mason, les choses étaient claires ; du moins, pour moi, elles l'étaient. Il pouvait me traiter de menteuse, si les gens le croyaient, ils ne méritaient pas de faire partie de ma vie.

Lorsqu'on arrive, Merle me proposa de rester un peu à son appartement et j'acceptai avec plaisir. J'ignorais s'il avait une idée derrière la tête, mais de mon côté, j'en étais sûre et j'en avais un peu trop. Mes envies prenaient le dessus et je rêvais de passer mes mains sur son corps tatoué, de toucher délicatement ses cheveux et de sentir encore une fois son piercing sur mes lèvres, sur ma peau. Je tentais de dissimuler mon soudain désir quand on entra chez lui, mais c'était un effort vain. J'avais envie de lui et le cacher serait idiot.

— Il y a quelque chose que tu as envie de faire en particulier ? me demanda-t-il timidement.

— Tout dépend si tu en as toi aussi envie, répondis-je en penchant ma tête.

J'étais sûrement devenue toute rouge. J'avais peut-être été un peu trop directe, mais au moins, les choses étaient claires et je voulais m'assurer que notre première fois soit un plaisir partagé, pas quelque chose pour s'assurer que l'autre ne s'en aille pas.

— Serait-ce une manière détournée de me proposer de coucher avec toi ? s'enquit-il, assez incertain.

— Oui. Personnellement, j'en meurs d'envie... Mais je ne veux pas te forcer...

— Ne t'en fais pas, j'en ai envie moi aussi, m'assura-t-il. Mais comme je te l'ai dit, ça fait longtemps...

— Tu n'as vraiment aucune raison de te foutre la pression, vraiment aucune.

Sachant que mes seules expériences sexuelles avaient été avec Mason, je n'avais vraiment aucune exigence. Tant qu'il n'abusait pas de moi, ça m'allait.

Avec hésitation, il s'approcha de moi, je posai mes mains sur ses épaules et nos souffles chauds se mêlèrent. On était tous les deux un peu perdus, on manquait de repères, mais on allait les créer nous-mêmes s'il le fallait. Il posa délicatement sa main sur mon cou et je le fixais intensément, impatiente.

— Tu es sûre de toi ? me demanda-t-il une dernière fois.

— Oui, répondis-je, déterminée.

Ses lèvres se rapprochèrent dangereusement des miennes, les caressant délicatement pour finalement les appuyer. Comme toujours, je sentais la froideur de son piercing et cette sensation fit frissonner tout mon corps. Puis, pendant quelques instants, on s'arrêta et il prit ma main pour me conduire jusqu'à sa chambre.

Brièvement, je repensai à ma lingerie, je n'avais pas mis ma plus belle lingerie — faudrait-il déjà que j'en aie. Enfin, ça ne sembla pas le gêner lorsque quelques vêtements s'envolèrent. Et nos yeux ne pouvaient se quitter. C'était dans ce genre de moment que je me rendais compte à quel point il était fou de moi et que je l'étais tout autant, mais jamais je n'aurais cru ça possible lorsque je l'avais vu la première fois.

Quand nos yeux ne se croisaient plus, j'étais alors submergée par les tatouages qui recouvraient ses bras. Tous ces fins traits noirs me fascinaient. Certains trouveraient sûrement ses tatouages un peu trop "féminins", mais ça lui allait bien et c'était tout ce qui comptait.

Notre proximité s'interrompit lorsque je lui demandai s'il avait de quoi se protéger. Bien que je prenne la pilule, j'étais bien consciente que le seul danger n'était pas qu'une grossesse indésirable. Heureusement, il avait de quoi faire et je n'émis pas le moindre jugement, me contentant d'être rassurée.

Le Corbeau et la Colombe - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant