12 - PDV Minden "C'est important"

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PDV Minden


Je venais de finir t'établir un premier plan d'attaque. Avec toutes les informations qu'avait récoltées Monsieur Jorgenson, j'avais assez d'éléments pour déstabiliser Krane un maximum. Je savais que la raison pour laquelle Rustik ne pouvait s'avouer encore amoureux de moi, c'était à cause de ce vaurien. Et puisque je ne pouvais résonner mon amour, je devais obliger l'autre à rompre. Je serais celle présente pour réconforter l'homme de mes rêves et sa rupture ferait imploser le groupe. J'en étais sûre. J'avais demandé à Mastok d'occuper son fils pour la soirée, m'assurant une discussion seule à seul avec Krane. Puis, il devait emprunter le téléphone de Rustik pour donner rendez-vous à l'imbécile. Mastok avait fini par m'envoyer un message en me donnant l'adresse et le lieu de la rencontre. Je me trouvais donc dans un petit bistrot près de chez mon âme-sœur, attendant l'imposteur. Il finit par arriver, une vingtaine de minutes en retard. Il s'installa au bar et je vins m'asseoir à ses côtés.


Moi : On attend Rustik ?

Krane : Minden ?

Moi : Surprise ! C'est moi qui vais te tenir compagnie ce soir !

Krane : Pas la peine, je préfère m'en aller.

Moi : Krane attend !

Krane : Pourquoi ?

Moi : Si j'ai tenu à te voir c'est parce que j'ai quelque chose à te dire. C'est important.

Krane : Ah oui ?

Moi : Je... Je voulais te mettre en garde, Rustik est loin d'être aussi parfait que te ne le crois.

Krane : Minden garde ta salive pour raconter des salades à ceux qui ont le Q.I d'y croire.

Moi : Ce n'est pas des salades ! Je veux te parler par expérience.

Krane : Je n'ai aucune raison rationnelle de vouloir t'écouter.

Moi : C'est vrai, mais je t'en prie, fais-le quand même. Après tu choisiras si tu en prends compte ou pas. Mais s'il te plait, laisses-moi te parler.

Krane : Bon et bien je t'écoute. Mais fais vite.

Moi : Merci. Voilà Rustik est un genre de séducteur. Il est en train de te ressortir le même numéro qu'à moi ! Il t'arnaque !

Krane : Ah oui ? Et c'est pour ça que tu tiens tant à le récupérer ?

Moi : Je le connais depuis plus longtemps que toi. Je veux qu'on ressorte ensemble, c'est vrai. Mais je serais prudente cette fois-ci. Je voulais lui donner une deuxième chance. Et en le voyant avec toi hier, je me suis dit qu'il fallait que je te mette en garde.

Krane : Minden, tu le connais depuis peut-être plus longtemps que moi mais je crois que tu le connais surtout beaucoup moins bien que moi.

Moi : J'ai des preuves de ce que j'avance. Par exemple, il t'emmène faire des tours de moto pour se faire pardonner n'est-ce pas ? Il t'invite dans le chalet, vous passez de bonnes soirées, et il évoque même l'idée d'y vivre un jour, rien que vous deux. Ose me dire que je me trompe.

Krane : Euh... Comment tu sais tout ça toi ? Qui te l'a dit ?

Moi : Personne. Il m'a juste fait cette même comédie à moi aussi. Il m'a même demandé de l'accompagné aux États-Unis. Il voulait qu'on quitte tout, et qu'on s'envole, rien que lui, moi et sa moto. Tu vois ? C'est exactement le même sketch avec toi.

Krane : T'es jamais monté sur sa moto Minden, t'espère pas me faire gober ça quand même ?

Moi : C'est pour ça que j'ai refusé ce voyage. Je n'aimais pas la moto, et je voulais finir ma scolarité, avoir mon bac d'abord.

Krane : Alors ne vas pas me sortir qu'il t'emmenait en balade dessus pour se faire pardonner ! Si tu n'aimais pas ça, il aurait trouvé autre chose.

Moi : Je n'aimais pas la moto, je n'ai jamais dit que je n'y étais pas monté. J'avais du mal à monter dessus, mais je me laissai guider au final. Après, passer plusieurs mois sur une moto sur les routes Américaines, ça c'était trop.

Krane : Je ne t'ai jamais vu sur sa moto et Rustik ne m'a jamais évoqué l'idée de partir avec toi. Il me racontait beaucoup de choses Minden.

Moi : J'ai été tout de suite catégorique, je ne voulais pas faire ce voyage. Il a sûrement eu honte et ne te l'a pas dit. On a même failli se disputer à cause de ça. Et la façon dont il t'a embrassé hier, j'ai déjà vécu ça. Un jour, où il rentrait d'un de ces fameux stages avec son père, je l'ai embrassé un peu fougueusement et c'est comme ça que j'ai eu ma première fois. Lui d'ailleurs aussi je crois. Je veux juste te mettre en garde, tu n'es qu'un jeu pour lui. Ou du moins, il te considère comme toutes ses autres conquêtes.

Krane : Euh... Je... Mais il... Enfin...


Il commençait à douter, très bien. J'aurai voulu continuer mais je n'avais plus d'autre argument. Je me levai donc, posai une main réconfortante sur son épaule et m'en allai. Heureusement, il ne vit pas mon sourire quand je quittai le bar.

Par-Delà Les Temps / Tome 4Where stories live. Discover now