19 - PDV Minden "Tu es blessant !"

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PDV Minden


Mon plan avait marché du tonnerre. Monsieur Jorgenson m'avait invité chez lui pour tout lui raconter. Rustik était au chalet et Madame Jorgenson avec des amies. On était tranquille. Quand j'arrivai, il m'invita de nouveau au comptoir et m'offrit son fameux jus d'oranges.


Mastok : Alors, comment ça s'est passé ?

Moi : Très bien. Krane était un peu réticent à me croire, mais je l'ai bien vu au bar. Mes mots l'ont touché. Il doute et bientôt il se disputera avec Rustik.

Mastok : Très bien. Même si j'avoue que manipuler mon fils comme ça ne me plait pas trop.

Moi : C'est un peu cruel, c'est vrai. Mais c'est pour son bien. Et en plus ça crée de bons événements à la chaîne. Krane restera dans le groupe parce qu'il y a sa sœur. Mais Rustik lui ne supportera pas ça, donc il va s'éloigner de tout le monde et reviendra vers moi, euh vers nous, dans le droit chemin.

Mastok : C'est tout ce que je souhaite. Mais tu es sûre que quitter ses amis ne lui fera pas de mal ?

Moi : Bien sûr que non. C'est ce groupe qui lui fait du mal. Voyez ça comme une drogue. Ce sera difficile de le sevrer, mais après il revivra et ne regrettera pas d'avoir lâché tout ça.

Mastok : C'est vrai que vu comme ça...

Moi : Faites-moi confiance.


Mastok sourit et on trinqua.


Moi : À la guérison de Rustik.

Mastok : À la...

???*le coupant* : À la quoi ?!


On sursauta et Rustik apparut. Il avait son casque en main et n'avait rien enlevé. Il portait encore son manteau, ses bottes et même ses gants. C'est vraiment ce qu'on appelle être pris en flagrant délit. Il semblait furieux. Il balança son casque sur la table et s'avança vers nous les bras croisés. Je réfléchissais déjà à ce que j'allai lui donner comme excuses.


Rustik : Même si je pense que j'ai tout compris et que c'est une question débile, qu'est-ce qui se passe ?

Moi : Rustik ! Je suis contente de te voir !

Rustik : M'en fous. Papa ?

Mastok : Minden est juste passée dire bonjour.

Rustik : Me prend vraiment pas pour un con là. Elle vient dire bonjour et vous trinquez à "ma guérison" ? Et comme par hasard Minden est allée hier soir raconter une montagne de yackeries à Krane ?

Mastok : Je ne vois pas de quoi tu parles.

Rustik : C'est pour ça que tu voulais tout savoir l'autre soir Papa ? Pour après tout raconter à Minden et qu'elle puisse me décrédibiliser auprès de mon copain ? Tu m'as manipulé.

Mastok : Écoute, je n'ai pas le temps pour ça. On en reparle plus tard.

Rustik : Tu te défiles encore !

Mastok : Pas du tout, je juste beaucoup de paperasses à régler. J'ai un dossier important et je vais diner avec mes collègues pour en parler. À demain.

Rustik : Parce que tu crois que je serais encore là demain ?


Mastok l'ignora, prit sa malette et sa veste et s'en alla. Il fuyait complètement. Mais je ne me laisserai pas démonter. Rustik enleva ses gants qu'il jeta sur la table à côté de son casque et défit la fermeture éclair de sa veste. Qu'il était sexy, je pouvais voir ses abdos à travers son tee-shirt. Malheureusement son regard noir me ramena vite à la réalité.


Rustik : Dégage.

Moi : Je veux m'expliquer.

Rustik : Je te laisse deux minutes. Ensuite tu disparais de nos vies, à mes proches et moi, après t'être excusée auprès de Krane bien sûr.

Moi : Mais j'ai fait tout ça pour toi.

Rustik : Oh laisse-moi deviner ! Parce qu'on est des âmes-sœurs ?

Moi : Pas que. Je voulais te faire ouvrir les yeux sur Krane. C'était un test, quitte à ce que tu me détestes.

Rustik : De quoi tu me parles sérieux ?! Je te déteste déjà Minden ! Tu m'as trompé de la pire des manières !

Moi : Mais...

Rustik*me coupant* : Y a pas de "mais" ! Tu t'es envoyée en l'air dans les toilettes des filles du lycée avec Krogan pendant un interclasse ! Vous êtes arrivés en retard en cours et n'avait rien fait pour cacher qu'il s'était passé un truc entre vous ! Tu t'es mordue la lèvre toute la journée en le matant et après t'es montée dans sa voiture pour rentrer ! Mais je suppose qu'il t'a ramené chez lui et que vous vous êtes bien amusés ! Tout le monde l'a su le lendemain !

Moi : Ingrid l'a fait aussi !

Rustik : C'est faux ! Elle a jamais couché avec lui ! Et en plus le lendemain matin t'es arrivée comme une fleur et t'as osé te plaindre quand j'ai rompu ! Et regarde toi, tu pleures encore aujourd'hui !


En effet, les larmes me montaient aux yeux.


Rustik : Arrête un peu de jouer ta victime !

Moi : Tu es blessant !

Rustik : Blessant ?! Moi je suis blessant ?! Tu oses débarquer dans ma vie, mettre mon père dans tes délires, détruire mon couple, et c'est moi le méchant ?!

Moi : C'est ton père qui a eu l'idée !

Rustik : Non ! Mon père est peut-être un con mais pas au point de vouloir détruire ma vie de son plein gré. J'y crois pas une seconde !

Moi : Laisse-moi m'expliquer !


Rustik souffla. Ses yeux étaient rouges. Je ne savais pas qu'il était capable de se mettre en colère à ce point. Il me fit signe de parler.


Moi : Je voulais savoir si Krane était digne de toi. Et s'il a des doutes à cause de ce que je lui ai dit, la réponse est non. Et je suppose qu'il en a, vu ton état.

Rustik : Arrête de croire que tu sais tout sur tout.

Moi : Je ne fais qu'observer. Je lui ai dit trois conneries, et il était buggué. Il n'a pas assez confiance en toi pour oublier mes paroles. Et tu as dit que ton père ne voulait pas détruire ta vie, ça veut dire que quelque chose s'est mal passé entre toi et Krane. S'il a cru mon charabia, ce qui est le cas, il ne te mérite pas.


Je me levai et pris mon sac. Rustik avait le regard baissé, songeur. Je passais derrière lui et pris un stylo pour écrire sur le bloc note.


Moi : Je ne veux que ton bien Rustik. Si tu as besoin de parler ou quoi que ce soit, je suis là. Je te laisse mon numéro.


J'écrivis mon numéro et m'en allais. Malgré quelques perturbations mon plan fonctionne à la perfection. Je suis trop forte.

Par-Delà Les Temps / Tome 4Where stories live. Discover now