Par-Delà Les Temps / Tome 4

20 - PDV Ingrid "Je t'écoute"

PDV Ingrid

Astrid nous avait, Varek et moi, accompagnés jusqu'à notre appartement. Elle devait aller voir son frère et en avait profité pour faire le trajet avec nous.

Varek : Tu veux entrer Astrid ?

Astrid : Non, je n'ai pas le temps. Je suis déjà en retard, désolée. Une prochaine fois peut-être.

Varek : Pas de problème, bonne soirée alors.

Astrid : Bonne soirée.

Moi : Encore félicitations.

Astrid : Merci.

On se prit une dernière fois dans nos bras et elle commença à s'éloigner. Mais alors que je la voyais partir, je voulus me confier à elle. Cette histoire avec Krogan me pesait sur la conscience et j'en avais marre.

Varek : Ingrid, tu rentres ?

Moi : J'arrive dans quelques minutes, je dois lui dire une dernière chose.

Je me tournai vers Varek pour déposer un léger baiser sur ses lèvres et m'en allais presque en courant pour rejoindre Astrid.

Moi : Astrid, attends !

Elle se retourna et s'arrêta pour que je la rattrape. Une fois fait, elle recommença à marcher en direction de son ancienne maison.

Astrid : Qu'est-ce qu'il y a ?

Moi : Je voulais te parler, à propos de quelque chose qui m'arrive en ce moment.

Astrid : Je t'écoute.

Moi : Voilà, il y a quelques semaines, j'ai croisé Krogan au supermarché. Et depuis, ça n'arrête pas ! Il me lance toujours un sourire qu'il croit séduisant, et c'est déstabilisant.

Astrid : T'as qu'à l'ignorer, il se lassera.

Moi : C'est ce que je fais, mais ça ne marche pas. Et la dernière fois, il... Il m'a touché.

Astrid : Touché ?

Moi : Oui, il m'a pincé les fesses. Il me fait presque... peur ? Il est prêt à tout pour me mettre dans son lit ou un truc dans ce genre.

Astrid : Il est le même qu'au lycée. Il ne te fera rien. La prochaine fois qu'il t'approche de trop près, fait un scandale ou frappe-le. Ce n'est pas toi qui manque de techniques de défense.

Moi : Oui, mais il me déstabilise au point où j'ai peur de sortir seule.

Astrid : Appelles la police dans ce cas. Si tu te sens harcelé c'est ce qui faut faire.

Moi : Mais je n'ai aucune preuve. C'est...

Astrid*me coupant* : Désolée Ingrid mais je ne peux pas plus t'aider. Et je suis pressée. Attends un peu, il va t'oublier.

Moi : Mais...

Astrid*me coupant* : Désolée, il faut que j'y aille.

On était arrivé devant la maison de ses parents.

Astrid : On se voit plus tard, si ça empire n'hésites pas à m'en parler. Bon courage.

Moi : A plus.

Elle ouvrit le portail et entra dans la maison sans se retourner. Je fis demi-tour et commençais à marcher. Il faisait maintenant plutôt sombre et je croisais les bras, comme pour me protéger de la nuit. Le moindre bruit me faisait sursauter et quand je vis une silhouette au loin, je me mis à courir pour rentrer chez moi. Sans m'en rendre compte, une larme avait coulé sur ma joue. Je claquai la porte d'entrée et courus presque dans la salle de bain. Je m'appuyai contre le meuble du lavabo et essayai de reprendre une respiration normale. J'entendis quelqu'un toquer à la porte et sursautai.

Varek : Tout va bien ?

Moi : Euh... Oui, oui. J'ai juste besoin de prendre une douche.

Varek : D'accord.

Je l'entendis partir et fis couler l'eau avant de rentrer sous la douche. Je m'assieds en ramenant mes jambes contre ma poitrine et les entourais de mes bras. Je posai ensuite ma tête sur mes genoux et les larmes me montèrent de nouveau aux yeux. Je les laissai alors faire et un torrent se déversa sur mes joues. Un torrent silencieux, douloureux.