Chapitre 2

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Les jours semblèrent passer avec une lenteur démesurée pour la Gryffondor qui avait hâte que l'épreuve qui l'attendait soit derrière elle. À chaque minute de la journée, elle ne cessait de se demander si elle aurait le courage d'aller jusqu'au bout et de lancer le sortilège à ses parents.

Et samedi arriva enfin. Hermione se réveilla à 8h. Elle savait qu'elle ne parviendrait pas à se rendormir alors, elle sortit silencieusement de son lit et descendit à la cuisine pour se préparer un thé. Ses parents dormant encore, la jeune femme prépara la table. Elle choisit ensuite un livre dans sa bibliothèque en attendant que sa famille se réveille. Ce bouquin, c'était sans conteste son livre préféré, "La belle et la bête". La jeune fille le connaissait par cœur mais mettait un point d'honneur à le lire chaque année.

Quand elle fut à la moitié de son livre, elle entendit du mouvement à l'étage. Ses parents étaient en train de descendre. Ils purent ensuite passer à table et Jane sourit en voyant le visage sa fille déjà levée.

- Ils te manquent, n'est-ce pas ? Tu as l'air si heureuse de les retrouver...

Hermione sentit ses joues s'embraser quelque peu. Ce que sa mère avait pris pour de l'excitation était en fait surtout un stress intense. C'est cela, qui l'avait réveillée... Elle décida néanmoins de jouer le jeu.

- Maman, je ..., commença la Gryffondor.

- C'est bon ma chérie, je comprends, la coupa sa mère. Il y a bien longtemps que ton père et moi avons accepté que tu aies une autres famille.

Hermione ne sut que répondre et ressentit un énorme élan d'amour pour ses parents. Elle se leva et les serra dans ses bras chacun à leur tour. La brune monta ensuite dans la salle de bain et partit se doucher. Elle avait l'impression que l'eau la débarrassait de toutes les pensées qui l'accablaient depuis des jours et sa douche lui fit un bien fou, comme à chaque fois. En sortant, elle enroula une serviette autour de son corps et une autre autour de ses cheveux.

La jeune femme se rendit ensuite dans sa chambre et resta plantée devant sa garde-robe pendant un long moment: elle ne savait absolument pas quoi mettre ! D'habitude, la Gryffondor ne cherchait pas à s'habiller particulièrement bien. Elle essayait toujours d'être féminine mais ne se maquillait pas et portait très peu de robes. Mais ce temps-là était terminé. Hermione avait 17 ans, elle n'était plus une petite fille mais devenait doucement une femme.

Elle opta alors pour une robe couleur prune qui lui arrivait au-dessus des genoux. Elle était resserrée pour marquer sa taille et le dos était décolleté. Pour une fois, Hermione se dit que sa tenue la mettait vraiment en valeur. Ensuite, elle appliqua à ses cheveux un sort de lissage mais elle les boucla Quand même dans le bas et les rassembla d'un côté de son visage. Comme maquillage, elle mit simplement du mascara. Un rouge à lèvres discret complétait le tout.

Et voilà, elle était enfin prête et, il faut le dire, pas peu fière du résultat! Mais il n'était que 13h. Charlie n'arrivait qu'à 15h... Ah, Charlie, justement. Hermione avait directement accroché avec le jeune homme. Il était calme et réfléchi comme elle et faisait tout avec passion. De tous les frères de Ron, c'était de lui dont la jeune femme se sentait le plus proche. Ils avaient d'ailleurs passé beaucoup de temps ensemble, parfois pour partager leurs avis sur des lectures ou sur l'actualité ou pour tout simplement partager un moment de silence et de quiétude. La Gryffondor s'était plusieurs fois demandé s'il n'y avait rien de plus entre eux. Mais elle avait fini par comprendre qu'elle ne le voyait que comme un grand frère, le grand frère dont elle avait toujours voulu mais qu'elle n'avait jamais eu.

Elle descendit ensuite rejoindre ses parents pour manger avec eux, bien qu'elle ne toucha presque pas à son assiette, son estomac étant noué. Quand elle était descendue, Jane et Patrick l'avaient regardée avec beaucoup d'émotion: leur petite fille était devenue une femme et même, une très jolie femme !

Les minutes continuèrent de s'égréner et Hermione ne faisait que regarder l'horloge. Vers 14h30, elle retourna dans sa chambre pour préparer son sac à main. Elle vérifia qu'elle n'avait rien oublié d'important dans sa lourde valise. Qui savait quand et si elle remettrait un jour les pieds ici?
De retour en bas, elle guetta Charlie depuis la fenêtre du salon et, n'y tenant plus, elle sortit sur le perron à 14h58 précisément.

Très ponctuel, Charlie transplana d'un pop sonore à 15h pile. Quand il vit Hermione, il écarta les bras et la jeune femme s'y réfugia avec plaisir, serrant contre elle le rouquin et se délectant de son odeur boisée. La repoussant gentiment, Charlie salua les parents de son amie et lui tendit ensuite son bras. Hermione le baissa doucement, les yeux humides. Elle se tourna vers ses parents et les serra fort dans ses bras. Si cela ne sonnait que comme un « au revoir » pour le couple de dentistes, cela sonnait comme un adieu pour leur fille. Discrètement, elle sortit sa baguette, la pointa sur eux et murmura le sort tant redouté. Elle rompit l'étreinte et lorsque son regard se posa sur le couple qui lui faisait face, elle sut que le sort avait fonctionné correctement: ils avaient tous deux le regard perdu dans le vague et ils rentrèrent chez eux sans un seul regard en arrière.
Charlie se rappela alors doucement à Hermione d'une pression de la main sur son épaule.

- Il le fallait, répondit-elle douloureusement à son regard interrogateur. Là où je les envoie, je suis certaine qu'ils auront une belle vie.
Le jeune Weasley hocha simplement la tête. Il n'y avait rien à ajouter.

- Prête? murmura-t-il.

- Plus que prête, répondît-elle. Elle devait quitter cet endroit au plus vite, sous peine de ne jamais partir.

Le jeune homme passa un bras derrière Hermione et il transplana en direction du Terrier.

Elle eut juste le temps de fermer les yeux quand elle sentit le désagréable crochet qui semblait la tirer en avant par le nombril. Elle réprima une nausée et s'accrocha de toutes ses forces au bras de Charlie.

Après quelques secondes qui parurent pour elle des minutes, Hermione sentit ses pieds toucher le sol. Elle ouvrit les yeux et regarda avec plaisir la maison bancale et magiquement agrandie qui se dressait fièrement devant elle.

- Ça va, demanda le rouquin?
- Je crois, oui, répondit la brune, se délectant déjà de retrouver ses amis et de mettre un temps de côté ce qu'elle venait de faire.

L'histoire d'une nuit - FremioneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant