Chapitre 13

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Harry, rassuré de savoir Ron sauvé et se reposant, partit en direction de sa meilleure amie qui haletait en se tenant appuyée contre un arbre.
Il s'approcha doucement dans son dos et entreprit de lui tenir les cheveux pour lui dégager le visage tandis que son estomac se contractait une énième fois.

Se reprenant doucement, Hermione frotta sa bouche avec le dos de sa main et se tourna vers le survivant:

- Je... Tu n'es vraiment pas obligé d'assister à ça. Je suis désolée, c'est dégoûtant...

- Allons Hermione... À trois jusqu'au bout... pour le meilleur et pour le pire, répondit le brun en esquissant un petit sourire.
Tu devrais peut-être consulter un médecin, ça fait quand même quelques jours que tu ne te sens pas très bien et ...

- Harry... le coupa-t-elle. Je t'ai déjà dit que j'allais bien. Tu me connais, je suis stressée et c'est mon estomac qui en pâti. Et il faut dire que la vue de Ron en sang m'a retourné le cœur...

Sachant qu'il n'aurait pas le dernier mot, le jeune homme se tut mais fronça néanmoins les sourcils et se retourna pour laisser un peu d'intimité à son amie. Il partit en direction de Ron et commença à installer la tente et à lancer les sorts de protection. Hermione finit par le rejoindre et ils s'y attelèrent tous les deux.

Pendant ce temps, Remus songeait à ces trois jeunes gens propulsés bien trop vite dans le monde adulte. Il pensait à Ron, aussi fidèle que Sirius, qui suivait Harry et avait accepté de laisser sa famille. Il pensait à Harry, le fils d'un de ses meilleurs amis, qui portait bien trop de choses pour ses frêles épaules. Et il pensait enfin à Hermione, sa protégée. Il n'avait pas le don de Sirius pour faire part de ses sentiments mais il savait qu'il ressentait pour elle une affection équivalente à celle que portait autrefois Patmol pour Harry.

En ces temps de guerre, Molly et Arthur lui avaient proposé de venir s'installer au Terrier un moment avec Tonks et ils leur en étaient très reconnaissants. Remus était justement perdu dans ses pensées depuis l'un des fauteuils de la maison des Weasley, le regard fixé sur un gallion... le gallion qu'il pouvait utiliser pour communiquer avec Hermione. Voilà plus d'un mois que le trio était parti mais il n'avait pas encore contacté la jeune femme. Elle non plus d'ailleurs. Il ne voulait pas le faire trop tôt. Il attendait le bon moment.

S'arrachant à ses pensées, il interpella la mère de famille:

- Molly, as-tu besoin d'aide pour quelque chose ?

L'interpelée se retourna et lui offrit un grand sourire:

- Oh c'est bien gentil, Remus, mais tu dois profiter de ton jour de congé ! Tu m'as l'air bien soucieux... Par contre, si ça ne te dérange pas, tu peux quand même monter chercher Fred et George. On ne va pas tarder à passer à table !

Et sans rien ajouter de plus, elle se retourna vers ses casseroles fumantes qui dégageaient de délicieuses odeurs.

Le loup-garou se leva et grimpa les escaliers, ses pensées toujours tournées vers le Golden Trio et le gallion bien serré entre ses doigts. Alors qu'il allait frapper à la porte de la chambre des jumeaux, il surprit par hasard leur conversation:

- Je ne sais pas moi-même, George. Je suis perdu. Comme propulsé dans un tourbillon sans fin. Comme dans un tunnel que je ne me rappelle pas avoir emprunté et dont je ne vois ni le commencement ni l'issue. Est-ce qu'on a fait une connerie ? Est-ce qu'elle regrette ? Moi non en tout cas. Et ça me fait peur. Parce que j'ai même envie que la situation se reproduise. Enfin... j'ai envie d'être avec elle... Tu comprends ? J'ai envie de lui tenir la main, de coincer une mèche de cheveux derrière son oreille, de la voir s'empourprer à une de mes blagues, de respirer l'odeur de ses boucles, de les voir se teinter de reflets caramel au soleil, d'entendre son rire raisonner contre les murs. J'ai envie de tout ça. Elle me manque. J'aurais voulu parler avec elle de ce qu'il s'est passé, lui dire qu'elle a mal interprété ce que j'allais lui dire. Et puis surtout, lui dire que je serai pour elle uniquement ce qu'elle attend de moi. Si elle me voit comme son ami, alors je le serai. Si elle me voit comme un grand frère, alors je la protégerai. Et si elle me voit comme je la vois, alors je crois que je l'aimerai.

Fred avait dit ça d'une seule traite, ne s'arrêtant que pour reprendre sa respiration de temps à autre. Il s'autorisa alors enfin à lever le regard vers son jumeau qui le fixait d'un regard à la fois surpris et sérieux.

- Tu sais, Fred, j'avais bien compris que t'avais de l'affection pour elle. Mais j'étais loin de me douter que c'était aussi fort. Tout ce que tu m'as dit, tu devras lui dire. Et si tu ne le fais pas, je le ferai...

De l'autre côté de la porte, Remus n'avait pas bougé d'un centimètre. Le prénom de la jeune fille en question n'avait pas une seule fois été prononcé mais il n'avait aucun doute sur son identité...

- George...

- Non, Fred. Tu dois te reprendre. Tu dois continuer à vivre. Tu la reverras, bon sang. Et tu lui diras tout. Il n'y a que de cette manière que tu seras fixé sur ce qu'Hermione ressent. Et, même si ce n'est pas réciproque, au moins tu lui auras dit et tu ne vivras pas avec des regrets.

Remus sourit de sa position derrière la porte. Fred était véritablement amoureux d'Hermione. Et, à y repenser, les pièces du puzzle commençaient à s'assembler dans son esprit alors qu'il songeait aux événements qui s'étaient déroulés avant le départ précipité des trois amis.

En fixant la pièce dans sa main, il se promit de suivre cette histoire de près. Et là, il s'attarda sur les couleurs que prenaient le gallion. Ces derniers temps, beaucoup de vert, ce qui signifiait des maux physiques et puis du mauve aussi, ce qui signifiait la réflexion (rien d'étonnant pour Hermione). Une touche de gris aussi qui signifiait la crainte...

Pour Remus, c'était le moment. Après un bon mois passé sans nouvelle, il décida de contacter la Gryffondor. Il commença par annoncer aux jumeaux que le repas allait être servi puis écrivit son message dans un coin reculé du couloir:

Hermione,
Comment vas-tu? Comment allez-vous? Du nouveau dans votre quête ? Les couleurs que prennent mon gallion à ton sujet m'angoissent un peu. Excuse-moi de ne pas t'avoir contactée plus tôt, j'ai pensé que vous aviez besoin de temps.
Réponds-moi vite,

Remus.

Et alors qu'il descendait les marches pour se mettre à table avec la famille Weasley, il sentit son gallion chauffer dans sa poche, signe qu'Hermione n'avait pas tardé à lui répondre. Il s'en saisit et découvrit un message bref qui le glaça:

Remus,
J'ai besoin de ton aide ...

L'histoire d'une nuit - FremioneWhere stories live. Discover now