Chapitre 7

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Le jeune homme s'avança alors et s'assit sur le bord du lit, près de la rouge et or qui luttait contre le sommeil. Il posa alors ses lèvres délicatement sur son front et chuchota ensuite:

- Je vais dormir dans la chambre de George. Si tu as besoin de quoi que ce soit, je ne suis pas loin. Bonne nuit princesse!

Et il s'en alla, fermant doucement la porte derrière lui.
Hermione soupira: elle était... déçue. Mais qu'est-ce qui n'allait pas chez elle ? Qu'avait-elle imaginé? Qu'il s'allongerait près d'elle et qu'il passerait la nuit à ses côtés ? Ridicule...
La jeune femme se retourna alors et le sommeil ne tarda pas à la gagner.

Elle marchait dans une vaste maison, richement meublée. Les colonnes blanches qui ornaient le hall d'entrée semblaient briller dans la nuit. La Gryffondor était déterminée et marchait la tête bien droite, comme si elle savait pertinemment ce qu'elle faisait et que rien ne pouvait l'arrêter. Elle poussa une porte ornée de serpents blancs et entra dans une pièce sombre. Ses pieds nus s'enfoncèrent dans la moquette et elle s'arrêta, fixant l'âtre dans lequel brûlait un feu ardent.

- Juste à temps, siffla une voix nasillarde. Approche!

Et comme poussée par des mains invisibles, Hermione avança. Elle semblait vide, sans émotion.
Le fauteuil pivota, laissant voir son interlocuteur. L'homme se leva et s'approcha de la brune. Il lui huma les cheveux, écarta ses doigts pour les resserrer autour de sa gorge et ...

Un cri strident retentit au fond de la boutique de farces et attrapes du chemin de Traverse.
Fred se leva d'un bond et courut jusqu'à la chambre voisine, baguette à la main.
Il poussa la porte, l'arrachant presque de ses gons, et tomba nez à nez avec une Hermione en plein cauchemar qui se débattait avec ses draps.

Le rouquin se jeta sur le lit à côté de la jeune femme et la releva:

- Mione, arrête, tu es entrain de faire un cauchemar ! Reveille-toi bon sang, c'est moi, Fred!

À ces mots, la brune sembla émerger et se lança au cou du rouquin, déversant des torrents de larmes sur son épaule:

- Je ... suis... tellement désolée ... je... il était là... et j'étais avec lui ... oh s'il te plaît Fred, ne me laisse pas, je t'en supplie!

Le jeune homme, visiblement chamboulé, s'allongea de l'autre côté du lit et prit Hermione dans ses bras:

- Ce n'était qu'un cauchemar, princesse. Tu as à peine dormi, il n'est qu'un peu plus de 5h... Calme-toi, je reste ici, avec toi ...

La Gryffondor reprit peu à peu son calme, sa respiration reprit un rythme normal et elle s'allongea sur le torse de Fred, ses doigts agrippant et serrant son t-shirt.

Enfin calmée, elle lui chuchota:
- Je suis tellement désolée, c'est la première fois que ça m'arrive, je...

- N'y pense plus, c'est terminé, souffla le jeune homme.
Hésitant d'abord, il approcha néanmoins la main de son amie et effleura son bras du bout des doigts, la caressant doucement.

La brune, bercée par les caresses, ne tarda pas à replonger dans les bras de Morphée.
Fred, par contre, ne put fermer l'oeil.

Tout était étrange dans sa tête. Il se sentait bien avec Hermione. Mais il ne comprenait pas cette sensation, il ne savait pas ce qui était en train de se passer. Lui qui d'habitude ne perdait jamais une occasion pour rire, était complètement désappointé. Il ne pouvait pas quand même pas ressentir des choses pour Hermione. Elle était la meilleure amie de Ron, la miss je sais tout de Poudlard, la deuxième sœur qu'il n'avait jamais eue. Il n'avait jamais été particulièrement proche d'elle, contrairement à son frère Charlie. Mais pendant ces dernières heures, tout avait changé. Il avait pu la voir sous un autre jour et il avait aimé cette personne. Mais... il ne pouvait pas. Est-ce qu'il le voulait ? Non, il n'avait pas le choix ...

Sentant la fatigue commencer à le prendre, il se dit qu'il ne saurait aller travailler, à peine quelques heures plus tard. Il se laissa sommeiller quelque peu, attendant la venue de son frère à la boutique.

Deux heures plus tard, Georges passa effectivement la porte d'entrée. Il n'avait pas trouvé son frère au Terrier et il était inquiet. Sans même prendre la peine de frapper à la porte, il entra dans la chambre de son frère et ce qu'il vit le surprit au plus haut point: son jumeau était bien là, mais il n'était pas seul... Torse nu et le drap posé sur les jambes, sa main reposait sur le dos d'une jeune femme brune, couchée sur la poitrine du rouquin.

Plissant les yeux, Georges reconnut Hermione et en fut d'autant plus surpris. C'est à ce moment que Fred sembla émerger de son demi-sommeil. Il se dégagea doucement et fit signe à son jumeau de l'attendre dans la réserve, ce qu'il fit sans se faire prier.

- Ecoute Georgie, je sais que tout ça doit te sembler bizarre... à moi aussi d'ailleurs... Si tu veux tout savoir, il ne s'est rien passé. Mais elle n'est pas bien et j'ai su être là pour elle au bon moment.
Je n'ai presque pas dormi, je suis épuisé. Ça te dérange d'aller seul à notre rendez-vous sur le chemin de Traverse ?

Georges sourit de manière narquoise et dit:
- C'est pas grave, j'irai sans toi. À charge de revanche hein, Freddie ! Mais tu me devras d'autres explications. Je t'ai couvert auprès de maman, j'ai dit que tu dormais à la boutique car le rendez-vous était tôt. Mais la prochaine fois, préviens-moi. Ne me fais plus jamais ça !

Et il s'en alla, les mains dans les poches, sifflotant gaiement.

Le rouquin retourna dans la chambre et se recoucha après de la jeune femme. D'instinct, celle-ci se blottit dans ses bras, la forme de son corps épousant parfaitement celle de Fred. Ce dernier soupira et se rendormit. Il aurait bien le temps de réfléchir à tout cela un autre jour.

C'est l'agitation sur le chemin de Traverse qui les réveilla tous les deux, quelques heures plus tard. Hermione se réveilla, gênée de son comportement et d'être ainsi dans les bras de Fred.

Celui-ci sembla comprendre la jeune femme et lui sourit. Il attrapa une de ses mèches rebelles et la coinça derrière son oreille. Effleurant sa joue puis ses lèvres au passage.

Au moment où sa main allait quitter son visage, la Gryffondor attrapa les doigts du jeune homme, les porta à sa bouche et les embrassa. Délicatement. Sans savoir vraiment ce qu'elle faisait.

Aussi surpris l'un que l'autre, Fred plongea son regard dans les yeux d'Hermione et se perdit dans leur immensité.

L'histoire d'une nuit - FremioneWhere stories live. Discover now