L'histoire d'une nuit - Fremione

Chapitre 4

Alors qu'Hermione s'allongeait dans l'herbe, Fred l'observait dans l'ombre, un sourire éclairant son visage, comme d'habitude.

En essayant de faire le moins de bruit possible, le rouquin vint s'allonger près de la jeune femme.

Aucunement troublés ni l'un ni l'autre, Hermione et Fred partagèrent un moment de silence, respirant la douce brise de ce soir d'été.

- Il va falloir que tu m'expliques, dit Fred en souriant, rompant le silence.

La rouge et or se tourna alors vers le jumeau, plantant ses yeux chocolats dans ceux plus foncés de son interlocuteur.

- Que je t'explique quoi au juste? demanda Hermione.

- Eh bien ... Comment ça se fait que tu sois l'une des seules à savoir nous reconnaître. Et que tu ne te trompes jamais, répondit Fred avec un clin d'œil.

Hermione sembla rougir un peu, puis se reprit:

- Vous vous ressemblez beaucoup, personne ne peut le nier. Mais tes cheveux sont toujours plus ébouriffés et tes tâches de rousseur sur le nez sont plus concentrées alors que celles de George sont plus éparpillées sur son visage. Vous n'avez pas la même façon de vous tenir non plus. Enfin, c'est ce que j'ai remarqué mais je suis sûre qu'il y a moyen de trouver d'autres différences encore avec plus d'observation...

- Parce que ça veut dire que tu nous observes? rigola le rouquin.

La jeune femme piqua un fard, gênée, en réprimant un frisson.

- Mais je ... non ... je ... c'est pas ce que j'ai voulu dire, je ...

- C'est bon, la coupa l'ancien Gryffondor, je rigole princesse ! Tiens, mets ma veste au-dessus de toi, tu vas te refroidir.

Hermione refusa d'abord mais Fred ne s'en formalisa pas et déposa sa veste sur la brune toujours allongée dans l'herbe. Elle semblait fixer le ciel comme si elle voulait en savoir tous les secrets. Alors, le jeune homme pointa l'index vers la voûte étoilée.

- Tu aimes les étoiles ? la questionna-t-il.

- Beaucoup oui. Elles me permettent de m'évader, de mettre mes pensées de côté pour un moment, répondit Hermione.

Le garçon sourit et poursuivit:

- Tu vois cette constellation qui ressemble à une poêle? Ou... peut-être à une casquette ? C'est la petite ours.

Bien sûr, la rouge et or avait déjà étudié tout ça et lu une infinité de livres sur le sujet, mais elle le laissa continuer.

Et Fred renchérit :

- L'étoile qui la termine, c'est l'étoile polaire. Regarde comme elle brille. Si jamais un jour tu te perds, cherche-la dans le ciel, elle t'indiquera le chemin.

Surprise, la jeune femme nota néanmoins cette information dans un coin de sa tête. Se pouvait-il que Fred soit au courant des plans du trio d'or ? Ils n'en avaient pourtant encore parlé à personne, sauf à Molly et à Arthur.

S'en suivit un silence, seulement entrecoupé par leurs respirations. Alors que le rouquin la pensait endormie, Hermione se tourna vers lui et plongea ses yeux dans les siens.

Le jeune homme se perdait dans les yeux de la brune. Il fronça les sourcils alors qu'il essayait de comprendre ce qu'il se passait dans la tête d'Hermione. Dans ses yeux, il décela un éclat brillant qu'il n'avait jamais aperçu auparavant. C'était comme si elle pouvait le transpercer de son regard, comme si elle le passait aux rayons X et qu'elle pouvait lire tous ses moindres secrets. Et puis, il remarqua l'angoisse, les questions et la peur qui semblait ternir quelque peu son regard.

- Tu veux en parler ? demanda simplement Fred.

Et la jeune femme sentit que c'était le bon moment, qu'elle pouvait se livrer, peut-être même se soulager un peu en se confiant, l'alcool aidant sans aucun doute. Elle prononça alors 3 mots, 3 mots pourtant pas compliqués mais qu'elle semblait avoir du mal à dire à voix haute:

- J'ai peur, chuchota Hermione.

Le rouquin sembla surpris sur le coup mais ne le laissa pas paraître. Il allait répondre par une de ses éternelles blagues mais il sentit que ce n'était pas le moment et que la jeune femme avait vraiment besoin d'être écoutée.

- À moi aussi, la guerre me fait peur. À tout le monde d'un peu sensé sur cette planète je suppose. J'imagine à quel point tu dois être terrifiée, étant donné que tu auras un rôle important pour aider Harry, dit Fred.

Hermione, surprise, allait répliquer, lorsque l'ancien Gryffondor posa un doigt sur ses lèvres:

- Ne m'interromps pas, lui demanda-t-il tout bas. Il y a un moment que je sais que tous les trois, vous aurez un rôle à jouer plus que quiconque. Alors, même si je ne connais pas vos plans, je sais que tout se jouera bientôt. Malheureusement, ce qui doit arriver arrivera. L'important, c'est de se battre pour ce qu'on croit être juste, de donner tout ce que l'on a pour la bonne cause en espérant que cela suffise et qu'on sera là pour voir le bien l'emporter sur le mal...

La voix de Fred était rendue rauque par l'émotion. Doucement, il chassa d'un doigt l'unique larme qui s'était mise à couler sur la joue de la brune sans qu'elle s'en rende compte puis il attrapa sa main et serra dans la sienne ses petits doigts froids.

C'est drôle... Elle lui semblait tellement fragile, sa main semblait si petite dans la sienne. Pourtant, il ne connaissait personne de plus fort qu'elle.

Fred sentait qu'Hermione avait besoin de soutien. Or, il ne savait pas vraiment comment faire et il avait peur de la brusquer. Délicatement, il souleva son bras posé le long de son corps et le passa derrière la brune puis, la rapprocha de lui.

D'abord étonnée, la rouge et or se fit peu à peu à ce contact, jusqu'à poser sa tête sur l'épaule du rouquin. Elle s'autorisa même à verser quelques larmes, le plus silencieusement possible.

Fred ne bougea pas, attendant le temps qu'il fallait pour qu'elle se reprenne.
Après plusieurs minutes, Hermione se releva, s'appuyant sur son coude et le garçon en fit de même. La jeune femme sécha de l'autre main les dernières traces de larmes et regarda de nouveau le rouquin devant elle.
Elle prit une petite inspiration et se lança:

- S'il te plaît, fais-moi oublier ... juste pour cette nuit...

Alors, Fred la regarda, s'approcha doucement et posa ses lèvres contre celles de la Gryffondor, dans une infinie douceur.