L'histoire d'une nuit - Fremione

Chapitre 15

Hermione s'y attendait. Mais en même temps, elle avait essayé de se persuader que c'était impossible alors, la nouvelle lui fit l'effet d'une bombe.

Remus ne lui laissa pas le temps de rassembler ses idées. Il murmura un « assurdiato » pour empêcher les éventuelles oreilles indiscrètes d'entendre ce qu'il avait à dire à sa protégée et pétrifia le médecin d'un gracieux mouvement de baguette.

- Remus, qu'est-ce que ...

- Chut, Hermione. Tu vas devoir m'écouter sans m'interrompre, dit le loup-garou de sa voix basse et grave.

Hermione écarquilla les yeux de surprise mais se tut néanmoins.

- Ne m'en veux pas... J'espère que tu finiras par comprendre que tout ceci est pour ton bien... Mais j'ai volontairement fait tomber mon gallion aux pieds de Fred pour qu'il puisse lire la fin de ton message avant qu'il ne s'efface...

- Fred ? Mais pourquoi...

- Je sais, Hermione. Je me doute depuis longtemps, répondit Remus. Et j'ai surpris une conversation qui a confirmé et sûrement influencé mes actes. Par contre, ce n'est pas à moi de te dire de quoi elle retournait. En tout cas, pas maintenant.
Fred est derrière la porte. Il a entendu le médecin, j'en suis sûr. Il ne peut évidemment pas entendre ce qu'on se dit ici mais il en sait assez pour se poser des questions et être inquiet. Il a le droit de savoir, Hermione. Tu dois lui dire. Cet enfant ne s'est pas fait tout seul, même s'il n'a pas été voulu...

Le silence prit possession de la pièce et alourdit considérablement l'ambiance. Jamais un silence n'avait paru aussi assourdissant pour les deux amis. Aucun des deux ne savait si c'était à lui de le rompre.
Finalement, ce furent les sanglots à demi étouffés d'Hermione qui les ramenèrent sur Terre.

Alors que Remus se levait pour aller consoler la jeune femme, celle-ci ne lui en laissa pas le temps et se rua sur le lycanthrope pour marteler son torse de ses petits poings:

- Comment ... as-tu ... osé... me... faire ça ? Comment ... Remus... ?Cette décision... ne ... t'appartenait pas..., tu m'entends ? Tu as tout gâché !

Et la brune se laissa tomber sur son ami qui n'avait à aucun moment essayé d'arrêter ses coups de poings. Laissant pour une fois toute retenue de côté, il l'enlassa et la serra le plus fort qu'il put.

- Je comprends ta colère, elle est légitime. Mais, je t'assure que j'ai fait ça pour toi, pour ton bien. Et puis, pour Fred aussi. Je ne peux pas te dire que je suis désolé parce que je ne le suis pas. Mais je serai là pour toi, quoi que tu décides et quoi qu'il se passe, si tu veux toujours de moi comme ami...

Cette dernière phrase sembla réveiller la Gryffondor qui se redressa d'un bond et s'écarta de son ancien professeur:

- Je crois que tu en as assez fait comme ça! lança-t-elle d'une voix si froide qu'elle-même ne la reconnut pas.

Elle releva les yeux et croisa le regard blessé et mais résolu de son ami. À ce moment-même, elle n'eut aucune pitié pour lui.

- Réveille le médecin, je dois prendre rendez-vous pour l'avortement. Je dois faire ça au plus vite ...

- Hermione... Ne prends pas de décision hâtive. Ce sont tes émotions qui parlent, tu n'as pas encore réfléchi convenablement puis Fred doit prendre cette décision avec toi ...

- Pardon? PARDON? Mais qui es-tu pour me dire ce que je dois faire, Remus ? Personne ! Te demander de me rejoindre était une très mauvaise idée ... Cet embryon se développe dans mon corps. Mon corps, tu entends? Pas dans le tien, ni dans celui de Fred. Cette décision me revient. Et puis, de toute manière, comment pourrais-je envisager d'avoir un bébé alors que je suis en fuite et que je suis entourée de toute cette magie noire ? Je pourrais mourir, Remus. Comme tout le monde tu me diras mais Harry, Ron et moi sommes en première ligne, tu ne peux pas le nier. Alors, garder ce bébé n'est tout simplement pas ENVISAGEABLE!

Hermione se retourna, saisit sa baguette et la pointa vers le médecin pétrifié: « enervatum ».

Le gynécologue se releva et avant qu'il ne puisse dire le moindre mot, la jeune femme chuchota un discret « oubliate » pour lui enlever les souvenirs des dernières minutes qui venaient de s'écouler:

- J'ai besoin d'un rendez-vous pour avorter. Le plus vite possible.

Le médecin regarda la jeune femme qui venait indéniablement de pleurer puis se tourna vers l'homme assis devant son bureau:

- Je... vous êtes sûre d'y avoir réfléchi? Monsieur n'a pas l'air...

- Il n'est pas le père, il n'a rien à dire, le coupa sèchement Hermione.

Le gynécologue hocha la tête et regarda de nouveau la Gryffondor:

- Très bien, revenez dans trois semaines, même jour et même heure.

Hermione ne répondit pas. Elle se contenta d'observer Remus se lever et s'approcher d'elle. Au moment où il se pencha pour lui embrasser le front, la jeune femme se recula.
Le loup-garou soupira tristement, lui pressa la main et sortit du cabinet médical.

Alors qu'il posait le pied sur la première marche, Remus sentit quelqu'un l'attraper par le bras :

- Comment as-tu pu faire ça, Remus? À Hermione et puis, à Tonks bon sang !?

Le lycanthrope laissa la colère du rouquin se déverser puis répondit calmement :

- Je ne suis pas le père, Fred.
J'aime beaucoup trop ma femme. Et j'aime Hermione oui, en effet. Mais pas de la façon que tu penses. Je veux juste la protéger...

Il se tut, pressa l'épaule du Weasley et put y lire les regrets dans ses yeux.

- Mais alors, qui...?

- Fred... Je suis sûr que tu le sais... Ne sous-estime pas Hermione.

- Remus, je ...

- Je sais, Fred. Je sais. Elle va avoir besoin que tu l'écoutes et que tu la soutiennes.

Le jeune homme sembla reprendre ses esprit et tendit au loup-garou son gallion qu'il avait fait volontairement tomber plus tôt dans la journée. Ce dernier sortit alors un autre gallion de sa poche et reprit la parole:

- Il fonctionne sur le même principe que le mien.  Je savais que tu en aurais besoin ...

Et il partit, sans se retourner, laissant les deux jeunes adultes qui avaient indéniablement besoin de discuter, traînant derrière lui sa peine qui lui broyait le cœur suite aux mots que sa protégée lui avait lancés en pleine figure.

Bonsoir ! Désolée du retard dans ma publication, j'ai eu beaucoup de boulot ! 🤭 Désolée surtout pour toi, Léna! Je sais que tu attendais la suite avec impatience! 😋
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