Chapitre 41 : Pas de temps à perdre

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— Tu ne veux pas te poser au moins cinq minutes ? Je suis crevé. Le voyage m'a tué, implora Evan, écroulé sur la banquette arrière, tandis que son petit frère conduisait comme s'il avait dormi toute la nuit.

                Soupirant d'agacement en voyant bien que Georgie n'était pas décidé à s'arrêter, il se releva et passa sa tête entre les deux sièges avant.

— Si tu pouvais éviter de m'ignorer, ce serait super cool. Déjà que j'ai cédé à ta demande, tu pourrais au moins prendre en compte ma santé physique.

Georgie regarda du coin de l'œil son frère avec un mépris omniprésent. Cela n'échappa pas à l'œil d'Evan, qui fut touché en plein cœur. Ce n'était pas comme ça que son petit frère agissait avec lui, normalement.

— Oh, je te parle, grommela-t-il en lui tapotant sur l'épaule, bien qu'il eût juste envie de lui mettre une grosse claque en pleine tête.

                  Georgie pris un virage avant de s'arrêter dans une impasse. Il mit le frein à main et fixa son grand frère, qui, malgré son caractère insupportable, lui avait manqué.

— On va faire de grandes choses, toi et moi. Et pour ça, pas le temps.

— Par contre, je ne sais pas pour qui tu te prends, mais le grand frère aux pouvoirs magiques, c'est moi. Alors redescend un peu sur Terre, cingla Evan.

— En attendant, sans moi, vous seriez soit des rats de laboratoires, soit morts ! Enfin. Maintenant, c'est juste toi et moi.

Le blond sauta et se posa sur le fauteuil de devant maintenant que sa nuit était terminée. Il fouilla dans la voiture pour en sortir un paquet de cigarette déjà entamé : par miracle, il en restait trois. Il en prit une entre ses lèvres et en tendit une à son petit frère. D'habitude, il n'aime pas le voir fumer, mais les circonstances étaient exceptionnelles. Allumant d'un briquet qui se trouvait dans la portière, il souffla la fumée qui se répercutait sur les fenêtres, toujours fermées.

— On est tous les deux, pour le moment. Connaissant les autres, ils ne vont pas tarder pour retrouver Ryo.

Cigarette aux lèvres, Georgie desserra le frein et recula pour sortir de l'impasse. Atteignant les 90km/h en pleine ville, il se dépêchait de rejoindre l'entreprise Solotchova où résidaient les bureaux principaux ainsi qu'une multitude de laboratoires.

— Alors tu vois, qu'on n'a pas de temps à perdre.

Levant les yeux au ciel, le blond finit par rire, suivi de son petit frère. L'ambiance était peut-être au beau fixe, mais les complications ne faisaient que commencer.

                Pendant ce temps, Nina, Nikolai et Nero étaient revenus chez eux, sains et saufs. Comme ils avaient les moyens, un vol en jet privé avait été facile à obtenir. La nuit n'avait pas été tranquille, bercée par de terribles cauchemars. Ils avaient tout de même réussi à finir par s'endormir, plus de fatigue que de sérénité.

Aucun des Joker n'étaient encore revenu avec Evan et Georgie. La direction et les scientifiques l'avaient en travers de la gorge, mais ils n'allaient pas lâcher l'affaire ainsi. Ils avaient encore Ryo dans leur jeu de carte, ils comptaient bien l'utiliser. Nikolai était d'ailleurs parti le voir, lui qui était enfermé dans un des laboratoires de l'entreprise Solotchova.

Assis sur une chaise qu'on lui avait gentiment donnée il y a déjà plusieurs jours, le jeune Flittan fusillait du regard Nikolai, qui arrivait un pain au chocolat dans la main. Le passant à travers les barreaux de métal, Ryo s'approchait doucement et l'attrapa nerveusement, avant de l'engouffrer comme s'il n'avait pas mangé depuis des jours entiers.

Institut Ultimate JokerWhere stories live. Discover now