17 - Jusqu'aux étoiles !

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Après son malheureux accident, Daniel est tout simplement revenu dans son garage, passé à vitesse Grand V sous la douche, il a déjà répondu rapidement aux journalistes. Il reste 16 tours de pistes et il va donc pouvoir les regarder sur les écrans. L'idée est simple : Sébastien doit passer la ligne au pied du podium (ou moins bien!). Si c'est le cas, Daniel sera mathématiquement sacré champion. 

Daniel s'équipe d'un casque et me tire vers le milieu du garage où il s'installe debout devant un écran pour suivre la course. Je me positionne devant lui et il m'enlace. Je ressens chacun de ses mouvements et de ses inquiétudes. Daniel vire en même temps que les voitures et manque de m'embarquer avec lui plusieurs fois. Plusieurs fois, il échange quelques mots avec des mécaniciens ou des ingénieurs sans jamais me lâcher. J'ai le droit à quelques indications techniques de course de sa part, mais le stress et le casque sur mes oreilles ne me permettent de n'entendre que quelques bribes. Quelques photographes sont positionnés à l'entrée du garage :

"Vous ne gênez pas Max qui revient au stand, les mecs ?!" Daniel est stressé. Très stressé. Son titre se joue dans une course dans laquelle il n'a pas la main. C'est maintenant un massage très maladroit que me prodigue Daniel, les yeux toujours rivés vers l'écran.

"Daniel, tu me fais mal !

- Pardon, je suis désolé. Je suis stressé. 

- Remets-toi comme tout à l'heure, c'était bien et pas douloureux, pour moi. 

- C'est tellement fou de vivre ça depuis le garage, et avec toi ...

- Je pensais pas un jour regarder une course ensemble, et surtout pas celle qui te donne le titre ! 

- C'est pas fait ! 

- Alors concentre-toi, qu'on puisse suivre la fin !!" Daniel m'embrasse et se repositionne comme plus tôt : derrière moi, les bras autour de mon cou. De temps à autre, je le sens venir enfouir sa tête dans mon cou ou serrer plus fort ses mains. 

Personne ne vient vraiment nous déranger. Le garage tout entier laisse Daniel dans sa bulle, je soupçonne un ordre d'équipe, pour que Daniel ne monte pas plus en pression qu'il ne l'est. En passant derrière lui, les mécaniciens lui adressent une tape dans le dos ou un sourire, mais notre bulle est intacte. 

Il ne reste que 8 tours. Max tient toujours la position devant Sébastien et ses pneus commencent réellement à se détériorer. La défense de Max est terrible, et on sent dans ses communications radio qu'il donne tout physiquement. Une victoire de Daniel permettrait à l'écurie RedBull de rayonner et dans le fond, il sait que son jour viendra aussi. 

Il reste 3 tours. Daniel est collé contre moi et me sert si fort que je peine à respirer. Ce Grand Prix est le plus stressant depuis le début de la saison. 

"Je préfère quand même quand tu es dans la voiture ...

- Oh bah moi je préfère être avec toi, mais bon !

- Non mais tu es une boule de nerfs, je suis en apnée tellement tu me sers. 

- Pour le meilleur et pour le pire ? 

- Ca reste le meilleur ! Clairement ! "

Max entame l'avant-dernier tour de piste, Seb est toujours juste derrière lui entre 1 et 4 secondes selon les tronçons, pas suffisamment proche pour bénéficier du DRS, pour le moment. Daniel ne sait plus où donner de la tête. J'attrape son visage entre mes mains et lui demande de respirer. Il a oublié ! Il a oublié comment on respire, d'après ses dires. Ecrasée contre son torse, je vois d'un œil le dernier tour, alors que Daniel me sert contre lui. Dans le dernier virage de Max, il dessere son étreinte, si bien que j'ai cru qu'il s'était évanouit ! Doucement et très délicatement, Daniel m'embrasse, au moment où Max passe la ligne d'arrivée, en troisième position, devant Sébastien. 

Would you Like to Travel the world, with me ? (en français)Where stories live. Discover now