20 - Interviews

807 41 0
                                    

"Non, quand je l'ai rencontré, je ne savais pas qui il était. Et même son nom ne m'aurait rien dit pour être franche ! En réalité, c'est Max que j'ai rencontré en premier. Je me suis fait un ami avant de trouver l'amour." Les interview Netflix s'enchaine et les questions sont toujours très précises et très pointues. J'interviendrai que très peu, mais toujours dans le même dessin : celui de montrer que l'extra-sportif est tout aussi important que le sportif.

Je regarde les images que la productrice veut que je commente, il s'agit d'une des premières entrées dans le paddock pour accompagner Daniel. La timidité se lit sur mon visage.
"On a beaucoup hésité avec Daniel ce jour là. Si je décidais de rentrer en même temps que lui dans le paddock, alors on savait que notre relation serait commentée par les médias, les fans et tout ceux qui souhaitent donner une opinion sans qu'on la demande vraiment ! On a pesé le pour et le contre ... jusque là pour les Grands Prix précédents, je rentrais bien après Daniel : je me faufilais !

- Il y avait des Pour ?

- Oui, évidemment ! Déjà la fierté ... Je suis fière d'être la compagne de Daniel, et j'espère qu'il ressent la même chose ! Quand on est amoureux, on a envie de le dire à tout le monde, on a envie d'éclabousser notre bonheur, on a envie de se regarder profondément sans étonner ! Et puis, « annoncer » notre relation, c'était aussi pouvoir vivre une vie normale de couple : aller au restaurant sans se cacher, essayer des vêtements en boutique, marcher sur la plage voire même avoir des gestes tendres l'un envers l'autre en public qui !

- Vous avez été préparée ?

- Préparée ? Physiquement ? J'aurais mérité de faire plus de sport vous trouvez ?

- Non, préparée à la mise en lumière.

- Bien sûr. La famille RedBull n'aurait jamais laissé quelqu'un seul. On m'a conseillé, on m'a donné des pistes, on m'a montré les points délicats. On ne m'a jamais demandé de publier quelque chose ou de ne pas publier (c'est encore pire). Je suis libre, libre de demander des conseils, libre de les appliquer, libre de parler ! Ils ont été mon meilleur allié dans l'officialisation avec Daniel. " J'ai l'impression que la productrice essaye de me faire dire quelque chose, je continue les interviews en restant honnête et sympatique, mais il me semble que certaines de ces questions sont très orientées. Jusqu'à la dernière :

"Finalement, être la compagne de Daniel, c'est pas très fatiguant. C'est comme être une princesse au pays des voitures ? Vous voyagez dans le monde entier, vous assistez aux courses et à des galas dans des robes hors de prix, vous n'avez rien d'obligatoire à faire de vos journées ..." Je sens une main salvatrice se poser sur mon épaule. Daniel ! D'un geste il rapproche un tabouret hors-champs :

"Je suis dans le cadre ? demande-t-il avec un immense sourire.

- Euh, oui. Merci de nous rejoindre Daniel, je ne savais pas que vous étiez prévu au programme !

- Et je ne savais pas que vous alliez finir l'interview de la personne la plus gentille du monde en mode Bad Bitch ! On continue ? Je vais répondre, si tu n'y vois pas d'inconvénient Hélène ?

- Non va z'y ! Après l'entrée que tu viens de faire." Daniel recentre son siège, prend ma main et tente de taper dans le micro au dessus de lui :

" Alors on va reprendre du début ! Je vous présente Hélène, ma compagne. Elle est moi nous faisons le tour du monde pour piloter dans le très célèbre championnat de Formule 1. Moi je pilote la voiture, et elle pilote tout le reste. Et croyez-moi, il y a du taff. Vous n'avez jamais essayé de calmer un homme qui regarde le Championnat du monde se jouer devant ses yeux, sans être dans la voiture. Sans Hélène à mes côtés ce jour-là, j'aurais fait un arrêt cardiaque, c'est certain.

- On a des images. Vous êtes tous les deux dans le garage au moment où vous êtes mathématiquement sûr d'être Champion du Monde. C'est très émouvant. C'est comme si une bulle vous entourez, c'est ça le bonheur ? demande la productrice.

- Oui !

- Oui !

- Ca a le mérite d'être clair. Je vais reformuler ma question de tout à l'heure et j'y ajoute mes excuses pour la manière de l'avoir aborder : Hélène, Daniel, vous faites tous les deux le tour du monde pour le métier de Daniel : beaux hôtels, soirées de Gala, avions privés. Est-ce que c'est ça le bonheur ?

- Non !

- Absolument pas ... Le bonheur, c'est d'avoir Hélène à mes côtés quand je rentre le soir que je sois à la maison, chez mes parents, à Tokyo ou Paris, le bonheur c'est de partager le même emploi du temps et de pouvoir faire du sport ensemble ou boire un café sur une terrasse. Le bonheur c'est de s'engueler parce que l'autre a pris une valise trop grosse qui ne rentre pas dans le coffre de la voiture de location. Le bonheur c'est dr partager un même shampoing, alors qu'on a pas la même nature de cheveux ...

- Le bonheur c'est de se soutenir. C'est d'écouter Daniel parler de son ressenti, de regarder les croquis de pilotage avec lui, c'est d'être là pour dire Stop, on arrête maintenant on mange une portion de frites et on regarde un film. Le bonheur, c'est de le voir heureux. Le bonheur, c'est un sentiment de plénitude. On a besoin de rien de plus que l'un et l'autre, et tout ce qu'on y ajoute : les courses, les soirées, les galas, les invitations, c'est du Bonus. Mais la base du bonheur n'attend pas le Bonus pour vivre !

- Et donc la course dans tout ça ?

- C'est un petit bonheur, constitutif d'un plus grand tableau. Et c'est quand on s'en rend compte que c'est puissant. Il m'a fallu attendre Hélène pour en prendre clairement conscience !

- La course, c'est son métier, son rêve, sa réalisation. Et chaque course, chaque qualification, chaque essais, chaque roulage, je serais là, s'il me le demande. Je lui tiendrais la main s'il le veut, je lui donnerai mon avis s'il en a envie, je lui parlerai d'autre chose s'il en a besoin. Je conduirais si c'est nécessaire...

- Christian nous a dit qu'il ne fallait surtout pas vous donner le volant ...

- Il a dit ça ?

- Il a ajouté que vous avez la fougue de Max, le tempérament d'une tête brulée et le besoin incommensurable de battre Daniel à son propre jeu.

- Du coup, ca vous a donné envie de me voir en course contre Max et Daniel ?

- Si tu pilotes un jour un nouveau, je laisse pousser ma moustache et je dors en Santiags...

- On en revient toujours à ton obsession pour les cowboys. Quelqu'un réserve une session de pilotage ? Je vous montre ce que c'est qu'une femme de pilote, et ce n'est absolument pas que des robes et des paillettes !"

 Quelqu'un réserve une session de pilotage ? Je vous montre ce que c'est qu'une femme de pilote, et ce n'est absolument pas que des robes et des paillettes !"

Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.
Would you Like to Travel the world, with me ? (en français)On viuen les histories. Descobreix ara