Tome I • Chapitre 5

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6 août 2023 - Monaco

Qu'est-ce que ça fait du bien de pouvoir dormir d'une traite sans avoir d'obligation matinale. Quand j'enlève mon bandeau de nuit, je m'aperçois qu'il est treize heures. On peut dire que je suis tombée dans un coma profond. Mon avion est à dix-sept heures quarante cinq à Nice. Il faut que je fasse ma valise sans rien oublier car je ne repasserai pas par ici avant la reprise du travail. Je passe la tête par la porte de ma chambre, il n'y a personne dans l'appartement. Je vais dans la cuisine pour me faire un thé, sur le frigo une note laissée par Pascale qui me dit « c'est toujours un grand plaisir de t'avoir avec nous à Monaco Mademoiselle Williams, reviens quand tu veux, la maison est toujours grande ouverte. » Je souris, Pascale a toujours été si gentille avec moi, un peu comme une deuxième maman. Je prépare mon thé et je retourne dans ma chambre pour commencer à ranger mes affaires.

Les heures défilent rapidement. J'ai à peine le temps de manger un bout qu'il est déjà l'heure de partir pour Nice. Mon taxi m'attend en bas de l'appartement. Je fais un dernier check visuel avant de quitter l'appartement. Pourvu que je n'oublie rien. Le chauffeur m'aide à mettre ma valise dans le coffre. Ça me fait un petit pincement au cœur de quitter l'appartement et Monaco. Mais d'un autre côté, je suis tellement reconnaissante d'aller me ressourcer à la Réunion. Mes parents ont décidé d'emménager là-bas quand l'heure de la retraite a sonné pour eux. Les vacances sont devenues un peu plus exotiques que dans notre maison en Normandie. Voilà trois ans que j'y passe chaque été, le cadre est vraiment dépaysant. Le taxi me dépose à l'aéroport, je passe la sécurité dans trop d'encombres. L'embarquement débute dans trente minutes, je déambule dans le duty free. Je regarde de temps à autres mon téléphone, pas de message ni de notification. Ils doivent tous être sur le bateau vu la météo d'aujourd'hui. L'hôtesse annonce le début de l'embarquement, j'ai hâte de m'installer, un long voyage m'attend. Je dois d'abord aller à Paris pour ensuite prendre l'avion qui m'emmènera à Saint Denis où mes parents m'attendent. Quatorze heures de vol en tout.

Premier escale à Paris, j'étais bien trop excitée de retrouver mes parents que j'ai même pas tenté de fermer l'œil. Après une heure et demi d'attente, je monte enfin dans l'avion direction la Réunion. Je m'installe à ma place, cette fois-ci pas moyen de rester éveillée tout le vol. J'attends la fin des consignes de sécurité et je mets mon masque de nuit, mes écouteurs et je me laisse bercer par les ronrons des réacteurs. J'ai demandé à ne pas être réveillée pour le repas. Mon téléphone est en mode avion, je ne tente même pas de me connecter au Wifi proposé à bord. Ne pas être joignable pendant tout le temps du trajet me fait un bien fou. Je m'endors assez facilement, les derniers jours n'ont pas été de tout repos. Je repense à ma soirée avec Lewis, tellement étrange sa réaction le lendemain à faire comme s'il ne m'avait jamais vu auparavant alors qu'il a été si attentionné la veille...

L'hôtesse de l'air me réveille pour m'indiquer que nous allons bientôt atterrir. Je regarde par le hublot et reste émerveillée devant l'immensité de l'océan qui se trouve en dessous de nous. L'avion se pose tout en douceur, je rallume mon téléphone. Beaucoup trop de messages arrivent en même temps. Dans un premier temps, je lis ceux de mes parents qui me disent qu'ils sont bien arrivés à l'aéroport et qu'ils m'attendent avec impatience. Ensuite quatre messages de Pierre qui me demande où j'en suis de mon voyage et qu'il faut que je lui envoie des photos chaque jours pour le tenir au courant de ce que je fais. Il me fait sourire. Le reste sont des messages sans importance. Je quitte l'avion et je vais récupérer mon bagage en soute avant d'aller retrouver mes parents.

Devant la porte coulissante, mon cœur s'accélère, bientôt six mois que je n'avais pas eu l'occasion de les serrer dans mes bras. Je suis la petite dernière de la famille, celle qu'on protège et à qui on laisse passer beaucoup de choses. Les portes s'ouvrent, j'avance tout en cherchant des têtes familières dans la foule. Je finis par les voir, j'accélère le pas, bien trop pressée de les retrouver. Mon père tient un bouquet de fleurs à la main et ma mère trépigne d'impatience de pouvoir me serrer dans ses bras. Les retrouvailles me font tellement de bien que j'en ai les larmes aux yeux.

Late Night TalkingWhere stories live. Discover now