Tome II • Chapitre 11

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27 décembre 2023 - Los Angeles - Californie

Les amis de Lewis sont partis en début d'après midi, le calme est revenu dans la maison. J'en ai profité pour aller me balader toute seule dans la cité des anges. J'avais besoin de ce moment rien qu'à moi pour faire le point sur cette année 2023.

Depuis la discussion dans la chambre de Léon le soir de Noël, je n'ai pas osé remettre le sujet sur le tapis. Puis l'ambiance ne s'y prêtait pas. Les enfants ont encore été bien gâté pour Noël et moi non plus, je n'ai eu pas à me plaindre. Même si on avait dit qu'on ferait des cadeaux qu'aux enfants cette année, mon père n'a pas pu s'empêcher de me glisser un paquet cadeau assez gros. A l'intérieur de la boite, j'ai pu découvrir un sac Chanel noir en cuir qui m'attendait sagement. Puis en revenant ici à Los Angeles, la planche de surf et la combinaison que nous avions emprunté à la boutique la dernière fois m'attendait au pied du sapin. De mon coté, j'avais aussi prévu le coup avec Lewis. Je voulais attendre qu'on soit rentré à la maison pour lui offrir à mon tour, mon cadeau. Le pull gris de la nouvelle collection Versace qui lui faisait de l'oeil quand nous nous baladions dans le centre de Londres. Malgré la bonne humeur qui flottait au dessus de notre quotidien, je sentais que quelque chose n'allait pas. Et j'étais bien décidé à en discuter avec Lewis.

Je rentre à la maison, le soleil est déjà couché depuis quelques temps. J'enlève mes chaussures, retire mes écouteurs et caresse Roscoe qui est venu me saluer. Je marche en direction de la cuisine où j'entends du bruit. Lewis est là, en train de préparer à manger, il coupe en petit cube toutes sortes de légumes. Je le regarde faire en m'appuyant contre l'embrasure de la porte.

- Tu as passé une bonne journée ? Me demande-t-il en levant la tête vers moi.

- Est-ce qu'on peut arrêter ?

- Arrêter de ?

- Arrête de faire comme si tout allait bien Lewis.

- Je comprends pas où tu veux en venir... Je sais ce que tu as vécu alors je fais du mieux pour te soutenir...

- Ça, ça tu vois, ça ne m'aide pas. J'arrête pas d'y penser, la décès de ma mère puis l'avortement c'est trop pour moi... Ça tourne en boucle dans ma tête, je suis à deux doigts d'exploser Lewis ! Alors que toi ça va, tu fais comme si de rien était.

- Tu as attendu deux semaine pour me parler de ça ? Tu as joué la comédie pendant tout ce temps ? Alors que tu avais qu'une envie, me hurler dessus ? 

- Tu me demandes si j'ai joué la comédie, mais c'est toi qui fait comme si tout était normal entre nous ! Même quand tes amis étaient là, tu n'étais pas vraiment avec nous. Ce n'est pas ce Lewis là qui me donne envie de me battre pour passer au dessus de tout ça. Dès qu'on aborde le sujet, de près ou de loin, tu te fermes !

J'étais censé réagir comment au juste ? J'aurai dû prendre le large ? Me mettre minable ou casser tous les meubles de la maison ? Eh bien devine quoi ? Oui je suis en colère, constamment. Je m'en veux de te faire subir ça alors que tu as déjà eu assez à vivre ces six derniers mois. Alors, je contiens ma colère parce que ça ne va rien arranger ni pour toi, ni pour moi...

Lewis pose le couteau avec lequel il était en train d'écraser les gousses d'ail sur la planche à découper. Je le regarde sans trop comprendre ce qu'il se passe. D'un revers de main, il envoie tout valser, il ne reste plus rien sur le plan de travail. Le plat en verre se brise avec fracas. Il se retourne et administre le même traitement à tout ce qui se trouve sur son passage. La cuisine est rapidement sans dessus dessous. Je le regarde faire, poussant des petits cris de surprise à chaque fois que quelque chose se brise. Je n'en reviens pas de ce qu'il se passe sous mes yeux. Pour la première fois, j'assiste à l'expression de sa colère. Lewis s'appuie contre le meuble de l'évier, ses épaules montent et descendent rapidement, puis il se tourne vers moi.

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